Dans l’Essonne, des objets funéraires de valeur, comme des statuettes, des bénitiers ou des plaques, continuent de disparaître. Parfois, des fleurs et des arbustes décoratifs sont également volés. Ce type de vol est très courant avant la Toussaint notamment.
En effet, pour les criminels, les cimetières sont des cibles faciles. Ces lieux peu surveillés, surtout la nuit, sont ouverts au public et donc facilement accessibles.
Essonne : vols à répétition dans les cimetières, les habitants s’indignent
Début octobre, à Montgeron, des malfaiteurs ont pillé les tombes, et s’en sont principalement pris aux objets en bronze. Les feuilles de palmier, qui se trouvent sur les tombes des anciens combattants, bien que fixées sur le marbre, ont été arrachées et volées. “Ils ont volé les morts pour la Franceoù est le respect pour les anciens combattants ?» s’est indigné un habitant parisien.
“Ces palmes valent bien plus que 300 ou 350 euros» a expliqué Miguel Courteille, membre de l’Union du Pôle Funéraire Public (UPFP), à nos confrères. “Tout ce qui est en métal augmente, mais au-delà du coût, cela relève de la mémoire, de l’intime. Ça touche les gens» a-t-il ajouté. Bernard, un habitant, et ses proches se sont fait voler plusieurs statuettes en bronze. “Certains en valent plusieurs des milliers d’euros», a-t-il déclaré. “Même si nous les avons réparés avec de la colle pour pare-brise, ils ont réussi à les prendre. (…) Alors, nous avons nous-mêmes enlevé ceux qui restaient sur la tombe de mes parents. Pas trop le choix, avec ce pillage», a ajouté le résident qui a porté plainte.
Les familles interpellent la mairie
“Un gang avait été pris en flagrant délit et jugé devant un tribunal. Ils avaient pris des bronzes et des plaques brisées. Ils ont reçu un bien
et la prison avec sursis…Et là ça recommence» a confié Chantal, à Montgeron, également victime. “Ils ont pris une vierge en bronze de la tombe de mon mari et ont enlevé les inscriptions des plaques.” she added to Le Parisien. “On ne touche pas aux défunts chez nous, c’est sacré ! On en pleure, c’est dommage de faire ça. Nous savons que la vie est dure pour tout le monde, mais s’attaquer aux tombes…» s’exclamaient les familles de Montgeron. Ils réclament que la mairie, chargée de gérer l’entretien et la police des cimetières, prenne des mesures.
Le vol dans les tombes est considéré comme une infraction grave et est passible d’un an de prison et de 15 000 euros d’amende. Au printemps dernier, dans le Haut-Rhin, quatre membres d’une famille ont été interpellés et trois placés en détention provisoire. Ils parcouraient les cimetières de la région et revendaient le métal extrait des objets volés en Allemagne. Selon les gendarmes, on dénombre 310 victimes recensées et le préjudice financier est estimé à 175 000 euros.
Des élus impuissants face aux vols récurrents
“C’est difficile pour les gens. Nous avons du personnel sur place, mais ils ne peuvent pas être présents 24h/24.
camérasdissuader, c’est matière à réflexion» a reconnu le maire de Montgeron, Miguel Courteille. Ce dernier a toutefois ajouté : «dans les cimetières, les gens viennent lui rendre hommage. Il y a des lieux qui doivent rester de l’ordre de privé« . Pour les communautés rurales, cette solution n’est pas toujours adaptée.
“Souvent, les cimetières sont éloignés du centre,
sans branchement électriqueil n’est donc pas question de mettre des caméras», a souligné François Deysson, maire de Villecerf et président de l’Association des Maires ruraux de Seine-et-Marne. “En revanche, la question se pose souvent dans les conseils municipaux de fermer les cimetières à certaines heures de la journée. Personnellement, j’y suis opposé. Certains visiteurs viennent de loin pour prier, pas question pour eux de trouver la porte fermée» a-t-il ajouté. Pour Carine Houdouin, maire de Richarville, la sécurité par vidéosurveillance est trop cher. “La police ne peut pas être partout, elle doit prioriser ses actions. Nous sommes
privéalors que ces phénomènes ont un fort impact psychologique sur les familles» a-t-elle également confié. La situation est donc compliquée pour les élus.