Qui est cet écrivain, finaliste du Prix Fémina, amoureux du village corrézien de Saint-Robert ?

Avant le Salon du livre de Brive, du 8 au 10 novembre, ce Corrézien d’adoption a présenté son septième roman au café littéraire Saint-Robert.

« Son roman, croyez-moi, sera l’un des événements de cette rentrée littéraire.

» Le président du Salon du livre de Brive (Corrèze), Jérôme Garcin, a été conquis par la lectureUn autre m’attend ailleursde Chistophe Bigot, écrit en partie à Saint-Robert. Justement, mercredi 30 octobre, dans la salle Bel-air Amitié (qui n’a jamais aussi bien porté son nom) de cette commune corrézienne, une centaine de personnes de tous âges ont participé à un café littéraire dédié à cette œuvre, le l’une des finalistes du Prix Fémina, dont le jury rendra son verdict ce mardi 5 novembre.

Un embrasement à 76 ans

Devenu une institution corrézienne en 25 ans d’existence, ce café littéraire a lieu tous les derniers mercredis du mois, sauf en hiver. Dans une ambiance chaleureuse, nous partageons de belles lectures et des discussions enflammées.

Mercredi 30 octobre, alors qu’à l’extérieur, le thermomètre affichait la chaleur d’un été indien, à l’intérieur de la salle, aux murs de pierres claires, Christophe Bigot a raconté, avec passion, son parcours d’écrivain, avant de retracer la naissance de son roman. Un livre consacré à la folle histoire du dernier amour de Marguerite Yourcenar, l’un des monstres sacrés de la littérature, pour Jerry Wilson, photographe homosexuel américain, de 46 ans son cadet.

« À 76 ans, elle a connu un embrasement qui lui a fait retrouver l’intensité de ses premières passions de jeunesse », résume Christophe Bigot. Yourcenar n’était pas du tout cette statue de marbre de notre imaginaire collectif. »

A Saint-Robert, Christophe Bigot est chez lui.

“C’est beau, c’est tragique et tellement humain”

Mercredi 30 octobre, le public du café littéraire a été captivé par le récit de l’auteur. Comme l’a si bien résumé un participant : « C’est beau, c’est tragique et tellement humain. Ce n’est pas seulement un livre sur Marguerite Yourcenar. Il parle aussi de nous, de notre difficulté à être et à vivre. »

Pourquoi, pour Christophe Bigot, était-il si important de présenter son œuvre à Saint-Robert, avant le Salon du livre de Brive ? « Par une fidélité réciproque, affective, familiale et amicale », répond-il. J’ai présenté tous mes livres au café littéraire Saint-Robert. De la première à l’avant-dernière, sous l’égide de sœur Marie-André Rousseau, décédée très récemment. Elle, qui a dirigé le café littéraire pendant des années, était extrêmement attentive à mon travail d’écrivain et m’accompagnait toujours. Je lui ai donc dédié cette soirée de présentation. »

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Saint-Robert, terre d’histoire et d’histoires

L’écrivain se souvient très bien de son premier séjour à Saint-Robert au printemps 2005. « La météo n’était pas bonne. Mais malgré l’absence de soleil, j’ai été séduit par la beauté du village. J’ai été accueilli par ma belle famille. Je suis tombé amoureux de la région. Depuis, c’est l’un des endroits où je prépare mes cours et écris mes livres. Et entre deux séances d’écriture, vous pourrez déambuler parmi les moutons, les vaches et les chevaux. »

Passionné d’Histoire et de Révolution française, Christophe Bigot explique : « ma compagne a ici plein d’archives familiales. Par exemple, il m’a montré des feuilles d’assignats (papier-monnaie émis pendant la Révolution, mis en gage sur des biens confisqués par l’État à la couronne et à l’Église, NDLR). Il possède également quelques documents d’époque, estampillés par l’Assemblée constituante et concernant la vie politique locale. »

Un havre de paix et de musique classique

Le compagnon de Christophe Bigot, Sylvain Moulène, est le directeur artistique du Festival Saint-Robert dont la 52e édition a eu lieu en août dernier. « En 20 ans, j’ai dû manquer deux concerts au festival », explique l’écrivain. « J’y ai vécu des soirées très privilégiées, avec la magie du spectacle vivant et des moments de belle convivialité entre les bénévoles et les musiciens. Ici, nous avons eu l’occasion de sympathiser avec la chanteuse Karine Deshayes ou encore le pianiste Alexandre Tharaud. Il n’y a qu’à Saint-Robert que l’on peut avoir cette proximité avec des artistes de renommée internationale. les soirées d’été, après les concerts, avec des artistes ravis d’être là, au milieu des paysages verdoyants, au dessus de cette magnifique vallée que l’on appelle la mer de vert. “

Un documentaire sur Yourcenar, en tournage

Le roman, Un autre m’attend ailleurs, très content d’Antoine Busnel, ancien animateur de l’émission La Grande Librairie sur 5, que cette dernière a décidé de tourner un documentaire sur Marguerite Yourcenar auquel participera Christophe Bigot. En attendant, son livre poursuit sa vie sur le chemin du succès. Ce qui le mènera, peut-être, ce mardi 5 novembre, au sacre du Prix Fémina.

Un brillant voyage. Normalien, agrégé de lettres, Christophe Bigot fait partie d’un corps d’élite de l’Éducation nationale. Professeur de classe préparatoire littéraire depuis vingt ans, il exerce son métier dans l’un des lycées les plus prestigieux de Paris, Condorcet.

Texte et photos : Dragan Perovic

 
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