Le quartier d’un futur établissement médicalisé à Soultz-les-Bains (Bas-Rhin) a déposé la semaine dernière un référé auprès du tribunal administratif de Strasbourg afin d’arrêter les travaux.
Le centre médical de Soultz-les-Bains (Bas-Rhin) sortira-t-il un jour de terre ? La semaine dernière, des voisins du futur centre de santé ont déposé un référé auprès du tribunal administratif de Strasbourg afin d’arrêter les travaux du projet censé être achevé d’ici 2025. Un nouveau blocage qui survient alors que Nicolas Friederich, pharmacien du village et porteur du projet, venait de sortir d’un conflit d’un an et demi avec un producteur de foie gras voisin.
Des « sommes astronomiques » investies
« On ne voit plus le bout du tunnel avec cette histoire. Surtout, on risque d’arriver petit à petit à un gros problème avec l’installation des médecins dans le village”, prévient le pharmacien au micro de BFM Alsace. “Les voisins s’y opposent via une nouvelle procédure pour laquelle ils ont attendu que les travaux aient commencé, que les maisons aient été démolies et que des sommes astronomiques aient été investies”, ajoute-t-il avec amertume.
Après plusieurs semaines de travaux, les habitants de la maison attenante au futur centre médical ont exprimé leur mécontentement face au futur d’en face. Après discussions, aucun accord n’a été trouvé.
“On risque de tomber dans un désert médical car les voisins ne veulent pas d’un centre médical à côté de chez eux”, déplore Nicolas Friederich.
Un premier long conflit
Lancé en 2022, le projet de centre médical de la commune de Soultz-les-Bains est depuis longtemps à l’arrêt en raison de la proximité du lieu choisi avec une ferme de foie gras attenante. Mickaël Doriath, l’éleveur agricole, a assuré que son terrain, voisin du futur centre médical, n’était pas constructible.
Il a alors déposé un recours administratif contre le permis de construire, en s’appuyant sur la réglementation dont dépend son usine, classée ICPE. Un classement qui rend impossible toute construction dans un périmètre de 100 mètres.
Pour sortir de cette impasse, Nicolas Friederich a élaboré son projet pour convaincre l’éleveur. Sur les plans du centre médical, le bâtiment dédié aux consultations des patients avait été déplacé. « Nous avons inversé l’emplacement du bureau avec le parking », a-t-il expliqué. Un changement qui a permis de trouver un accord à l’amiable pour rendre le projet possible.
Le référé déposé par les voisins réfractaires s’appuie sur la même réglementation ICPE invoquée par l’exploitation agricole. Le tribunal administratif de Strasbourg a un mois pour se prononcer. La décision est attendue d’ici fin juin.
Léo Fleurence, avec Sylvain Allemand
