En déplacement dans l’Aude depuis deux jours, la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, a visité les locaux de la coopérative Arterris à Castelnaudary ce lundi 4 août au soir. L’occasion pour les agriculteurs, notamment le président de la FDSEA 11, Jean-Pierre Alaux, de l’interroger sur les enjeux agricoles.
C’est avec une trentaine de minutes de retard que la ministre de l’Agriculture du gouvernement Barnier, Annie Genevard, est arrivée dans l’Aude. Un premier déplacement dans le département, deux semaines après être allé dans les Pyrénées-Orientales à la rencontre des agriculteurs tourmentés par la sécheresse. L’ancien député du Doubs a été reçu ce lundi 4 novembre, au soir, à la coopérative agricole Arterris en Lauragais, à Castelnaudary. C’est ici qu’elle a débuté son parcours audois avant de rencontrer les vignerons ce mardi à Fabrezan et d’annoncer les lauréats du fonds hydraulique.
Mais avant d’arriver dans l’Aude, le ministre était en déplacement dans le Tarn où ce dernier a confirmé l’achat de 2 millions de vaccins supplémentaires, face à l’épidémie de fièvre catarrhale dont le territoire audois a également été victime comme d’autres départements de la région Occitanie.
Il faut de l’eau, c’est évident.
Alors qu’elle s’apprêtait à visiter une partie de la coopérative, Annie Genevard a prononcé un discours devant les élus et les agriculteurs. « Il y a deux semaines, j’étais dans les Pyrénées-Orientales, ça pleure de voir les vergers pleurer de soif. Nous avons besoin d’eau ici, c’est évident. Mais quand l’idéologie s’emmêle, ce n’est pas bon. Il faut la laisser de côté, soit nous voulons toujours de l’agriculture dans nos territoires ruraux et nous avons besoin d’eau mais aussi de moyens pour l’amener, soit nous n’avons plus de vie. . Je suis résolument favorable aux projets d’apport d’eau. Nous devons soutenir nos agriculteurs.explique-t-elle.
Les inquiétudes des syndicats agricoles
De leur côté, les représentants des syndicats agricoles ont fait part au ministre de leurs inquiétudes face aux difficultés croissantes dans les exploitations agricoles. Dans le secteur des grandes cultures, les problèmes de trésorerie s’accumulent depuis plusieurs années en raison des aléas climatiques, mettant de nombreuses exploitations agricoles dans une situation précaire. Pour booster la trésorerie des agriculteurs, et notamment de ceux particulièrement touchés par les mauvaises récoltes, les syndicats réclament la mise en place de crédits à court terme. Ce financement permettrait d’acheter les semences nécessaires pour l’année à venir. Ils demandent également un prêt à long terme sur sept ans « avec un report de deux ans, pour pouvoir restructurer les exploitations »explains Jérôme Barthès, vice-president of the FDSEA 11.
Autre sujet d’inquiétude majeur : la distorsion de concurrence provoquée par les différences de réglementation sur l’utilisation des produits phytosanitaires en Europe. Les agriculteurs français, soumis à des restrictions plus strictes que leurs voisins européens, se sentent défavorisés. « En Espagne, les principes actifs interdits en France restent autorisés. Cette inégalité nuit à la production »underlines Jérôme Barthès before adding: « D’autant que certaines exploitations ont été durement touchées par des invasions de cicadelles et de pucerons, porteurs de virus ». Les syndicats agricoles réclament donc un retour aux moyens de production dans l’Aude pour renforcer leur autonomie et leur compétitivité, alors que les cultures hors production (jachère, luzerne bio…) se multiplient. La question des ressources en eau est également un enjeu majeur. “Il y a un problème de stockage d’eau”» plaide la FDSEA 11, qui appelle à la création de réserves d’eau multifonctionnelles.
Ce mardi 5 novembre, les agriculteurs pourraient avoir des premiers éléments de réponse avec d’éventuelles annonces : soutien à la trésorerie et réduction des charges MSA ? Cela suffira-t-il à apaiser la colère des agriculteurs ? Rien n’est moins sûr.
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