Avant la COP29, la adopte une feuille de route climat et énergie

Avant la COP29, la adopte une feuille de route climat et énergie
Avant la COP29, la France adopte une feuille de route climat et énergie

Combien de nucléaires, d’éoliennes et de panneaux solaires ? Combien de voitures électriques ? Comment s’adapter aux inondations à répétition ? Après des mois de retard et juste avant la COP29 à Bakou (1), en Azerbaïdjan, la présente lundi 4 novembre 2024 ses feuilles de route énergie et climat à l’horizon 2030.

Il s’agit d’un texte issu de la loi de programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), outil précisant la politique énergétique française pour les années à venir, accompagné d’un autre sur la Stratégie nationale bas carbone (SNBC). Ces documents seront consultables jusqu’au 15 décembre.

S’éloigner des énergies fossiles et promouvoir la sobriété

La PPE, la feuille de route énergétique de la France, doit notamment expliquer comment Paris va accélérer les énergies renouvelables et relancer le nucléaire, avec un calendrier de financement, afin de sortir le pays des énergies fossiles d’ici 2050.

Les documents qui seront soumis à la consultation doivent donner une ” planification “ des infrastructures sur chaque élément de production, avec également des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de sobriété, a indiqué la ministre de l’Energie, Olga Givernet, au magazine La nouvelle usine la semaine dernière.

Initialement promise à l’été 2023, la PPE devrait enfin être présentée au Parlement « d’ici la fin du premier trimestre 2025 »a précisé le ministre.

Le Haut Conseil pour le climat (HCC) a exhorté à plusieurs reprises le gouvernement, au printemps puis plus récemment, à adopter ces textes pour donner « visibilité ». Dès sa déclaration de politique générale début octobre, le Premier ministre Michel Barnier avait promis que la formalisation de ces textes de planification permettrait “reprendre immédiatement” sur la base des travaux déjà réalisés.

Une attente de « justice sociale »

« Les inondations meurtrières aggravées par le changement climatique démontrent une fois de plus la nécessité d’accélérer la transition écologique et juste. » a déclaré lundi Anne Bringault, directrice du programme du Réseau Action Climat (RAC), alors que l’Espagne voisine poursuit ses opérations de recherche après des inondations qui ont fait au moins 217 morts.

Pour elle, ce serait “inacceptable que la SNBC mise sur un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre en dessous des -55% fixés au niveau européen”. Elle a également appelé X à être à l’écoute des attentes des Français, citant une étude de la fondation Jean-Jaurès démontrant « une attente forte de territorialisation » et de « justice sociale », notamment en matière de fiscalité environnementale et d’adaptation au climat.

A ce sujet, malgré les tensions budgétaires, Olga Givernet évoque trois systèmes qu’elle souhaite conserver, mais « rationaliser et recentrer » : « Le leasing social, le bonus écologique pour l’achat d’une voiture moins polluante et la prime à la conversion. »

Par ailleurs, les grandes lignes des textes d’urbanisme sont déjà connues à travers les « Planification écologique » présenté par le gouvernement précédent et le Plan national intégré énergie et climat (Pniec) que la France a transmis à la Commission européenne début juillet.

Eolien offshore et maîtrise des consommations

Le gouvernement a également levé le voile le 18 octobre sur la carte du déploiement de l’éolien offshore : une cinquantaine de parcs éoliens sont prévus sur toutes les côtes maritimes de France, pour atteindre 18 GW de capacité installée en 2035 et 45 GW en 2050. Contre seulement 1,5 GW actuellement. .

Le deuxième axe de la PPE est « maîtriser la consommation avec sobriété et efficacité énergétique »a souligné Olga Givernet dans le journal économique Les échos.

« La publication de la troisième édition du SNBC doit nous permettre d’atteindre l’objectif de -50% de nos émissions brutes de gaz à effet de serre entre 1990 et 2030 »a de son côté rappelé la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher.

Un autre document important, la troisième version du Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC-3), a été publié la semaine dernière et sera inclus dans l’ensemble des documents de planification. Il a été conçu sur l’hypothèse d’un réchauffement par rapport à l’ère préindustrielle de 4°C en France d’ici la fin du siècle (contre 1,7°C à ce stade).

(1) La Conférence des Parties est la réunion annuelle des États chargée de fixer des objectifs climatiques mondiaux.

 
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