Chef Tasso, nouvelle star du web avec sa poutine Ascot Corner

« Honnêtement, je ne voulais pas tout ce succès », avoue le chef de 74 ans. C’est arrivé trop vite. Je suis vieux, j’ai déjà aimé ce que je faisais et je l’ai bien fait, sans chercher l’argent ni la popularité.

Les centaines de publications et commentaires sur la page Les vrais amis de Poutine ont tout changé dans la petite cantine appelée Poutine +. Soudain, plusieurs d’entre eux se sont arrêtés au coin de la route 112 et du chemin Galipeau.

« Cela fait six mois que les clients se multiplient à cause de la page Facebook sur les poutines. Je vois des gens de Québec, de Victoriaville, de la Beauce, de Trois-Rivières, de Montréal et de partout ailleurs au Québec. C ‘est impressionnant! Ils prennent tous des photos de leur poutine.

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La poutine Ascot Corner fait fureur sur les réseaux sociaux et attire des fans de partout au Québec, mais aussi des clients réguliers de la région. (Jean Roy/La Tribune)

Aller au Tasse, c’est aussi rencontrer un homme qui a mille histoires à raconter.

Il rappellera d’abord avec fierté l’article de journal publié à son sujet en 1984, quelques années après la création du Village Grec à Sherbrooke.

Vous apprendrez alors que son vrai nom est Anastasios Moisidis. Le surnom d’Anastasios en Grèce ? Tasse. Tout est expliqué.

Il racontera également l’époque où il a quitté la Grèce pour travailler sur un pétrolier.

Comment il est arrivé à Trois-Rivières en tant que marin en provenance de Houston pour quitter illégalement le bateau en pleine nuit et se rendre au Québec en déplacement pour s’y installer, se cachant pendant trois ans pour éviter la déportation.

Quelques années à Montréal et le reste de sa vie en Estrie, notamment à Sherbrooke, afin de travailler à chaque fois dans des restaurants. Son parcours lui a permis d’apprendre le français et de gagner sa vie.

« La règle numéro 1 est la fraîcheur. Je pourrais mettre plusieurs choses au menu, mais je préfère que ça aille vite, comme ça tout est toujours frais. Nous servons aussi des pizzas !

— Anastasios Moisidis

Les personnes âgées se souviennent du Tasso pour ses nombreux restaurants dans la région.

Cuisine grecque et pizzas à Sherbrooke, steaks à Waterville, poutine à East Angus.

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Anastasios Moisidis alias Le Tasse. (Jean Roy/La Tribune)

Et rencontrer le Chef Tasso, c’est aussi se souvenir de lui, certainement.

« J’ai 74 ans, mais j’ai beaucoup de kilométrage », dit-il, admettant avoir quelques plaisirs coupables, comme le cognac. Je suis dans le domaine de la restauration au Québec depuis 51 ans. Je suis d’origine grecque, mais je me sens québécoise après toutes ces années. Je crois que les clients viennent avant tout pour l’accueil ! Je parle beaucoup, j’ai chaud. Ils savent qu’ils ne manqueront de rien. L’important pour moi c’est de plaire aux gens. Les portions sont toujours très grandes. S’ils en veulent plus, ils n’ont pas besoin de demander à nouveau. Très souvent, je proposerai avant, sinon ça me fait plaisir de toujours remplir l’assiette. Nous ne plaisantons pas avec ça ici. Nous sommes généreux.

“Partout, les prix augmentent”, poursuit-il. Il y a de l’inflation… Ici, nous sommes comme une famille. Chacun mangera à sa faim et paiera selon sa capacité contributive. C’est ce que j’ai toujours aimé : parler avec les gens, échanger, rire, boire avec eux… »

« Chef Tasso, c’est une légende. Il le dit lui-même : « Je suis le grand chef Tasse ! ». Et comme les légendes ne meurent jamais, nous veillerons à la maintenir vivante ! »

Il s’agit de Jonathan Nau, celui qui succédera au chef Tasso.

« La seule raison pour laquelle il m’a choisi, c’est parce que je respecte sa philosophie et que je la partage. Je veux que les gens continuent à se sentir bien ici. Je veux entretenir cette proximité, cet esprit de famille. Les gens viennent de loin pour venir ici et je poursuivrai la générosité du Chef Tasso.

Le nouveau chef est né à Montréal. Il n’a que 23 ans. Il quitte la grande ville pour s’établir à Sherbrooke afin de faire vivre l’endroit.

« Jonathan a sauvé Poutine +. Je suis trop vieux. Si je n’avais pas de sauvegarde, je n’aurais pas pu fermer. Ce n’est pas une question d’argent. Je cherchais une bonne personne, comme Jonathan, qui maintiendrait les activités. Heureusement que j’ai rencontré Jonathan, car les choses vont trop vite pour moi maintenant. J’ai dû chipoter avec lui à plusieurs reprises car il mettait encore plus de fromage que moi ! Je pense que mes clients vont adorer ! »

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Nathisha Jean, Jonathan Nau, Nakisha L-Alexandre disent vouloir conserver l’esprit de Poutine +, au grand plaisir d’Anastasios Moisidis, surnommé Tasso. (Jean Roy/La Tribune)

« Le chef Tasso montre à ma fiancée, à notre amie et à moi comment procéder. Il assure la transition et sera toujours là ! C’est moi qui l’ai approché parce que tout le monde me parlait de la poutine du Tasso. Je suis un entrepreneur. J’ai déjà réalisé mes premiers projets. J’ai toujours été attiré par l’entrepreneuriat. Je suis jeune, mais je sais ce qui est spécial et la poutine de Tasso est spéciale !

En effet, le Chef Tasso ne sera jamais très loin, lui qui aime son cabane aux poutines.

« Je vais venir prendre mon petit café au cognac le matin pour voir mes amis !

 
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