En Dordogne, ceux qui aiment se promener le long de l’Isle et de ses affluents l’auront peut-être remarqué : plusieurs chantiers y fleurissent depuis la fin de l’été. La météo imprévisible a en grande partie retardé leur progression. Mais de quoi s’agit-il ?
À Savignac-les-Églises, un bras mort a été reconnecté au fleuve début octobre. À cet endroit, des machines ont restitué la sinuosité d’une île que le remembrement a rendue rectiligne, provoquant l’eutrophisation et l’appauvrissement de ses eaux. À Chancelade, des peupliers ont été abattus à proximité du ruisseau du Got pour restaurer une zone humide existante.
À Brouchaud et Boulazac-Isle-Manoire, des travaux de recharge sédimentaire doivent avoir lieu d’ici l’hiver, respectivement à Blâme et Manoire. L’idée dans ces deux cas est de « redonner du courant » aux cours d’eau, en rétablissant artificiellement des couches de sédiments, comme l’explique Thomas Chamboeuf, technicien des milieux aquatiques au syndicat mixte du Bassin de la Bassin. ‘Île (SMBI).
“Complémentaire”
Remodeler les méandres, remettre « hauts-fonds et bas-fonds » dans le lit de ces eaux, tous ces travaux qui font l’objet de nombreux projets, petits ou grands, appelés à se multiplier dans le bassin de l’Isle, sont menés dans un objectif global : « renaturer » ces milieux aquatiques au profit de la biodiversité, résume Thomas Chamboeuf.
Ces travaux s’inscrivent dans le cadre d’un plan de gestion de l’eau, des milieux aquatiques et de prévention des inondations (Gemapi), dont la responsabilité est confiée aux intercommunalités depuis 2014. L’Agence de l’eau, ainsi que le Département et la Région participent au financement des projets y afférents. , avec des budgets très variables.
« Toutes ces actions sont complémentaires et ne se feront pas en un an », précise Thomas Chamboeuf. Mis bout à bout, ils contribueront à l’enrichissement de la faune piscicole, par exemple en créant de nouvelles frayères pour poissons ou amphibiens, qui elles-mêmes favoriseront la prolifération de certains insectes.