Et si les hommes osaient la tendresse ? – .

Et si les hommes osaient la tendresse ? – .
Et si les hommes osaient la tendresse ? – .

Dès leur entrée sur scène, les interprètes commencent à écrire avec enthousiasme sur la structure noire qui trône sur scène.

Ce décor est une construction de l’Atelier du Grand T du Théâtre de Loire-Atlantique-Nantes et un véritable terrain de jeu pour les artistes !

D’un côté, on retrouve un escalier qui permet de monter sur la structure et de l’autre une rampe. Au centre, deux portes ouvrent sur une petite antichambre qui, après avoir servi de vestiaire, s’épanouira. Une belle image, non ?

Même s’ils vivent tous en France, les interprètes ne forment pas un bloc monolithique. Ils sont issus de classes sociales différentes, ils n’ont pas la même origine culturelle ou religieuse et ils ont chacun leur spécialité sur scène.

Il y a une danseuse de ballet dont la sexualité est déformée par la pornographie et un éloquent défenseur de rupture qui est aussi papa. Chacun apporte sa couleur à ce show ponctué de numéros musicaux où le classique rencontre le hip-hop.

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Les chorégraphies sont de Jessica Noita et la musique de Colombine Jacquemont. (Loïc Léglise)

Il ne faudrait donc pas s’étonner si les artistes n’ont pas toujours les mêmes avis face aux tabous masculins.

Ils parlent notamment de la violence qu’ils ressentent en eux-mêmes, de la paternité et de ces pères absents ou opaques, de la culture populaire qui impose des héros machistes, des femmes et du flirt, de l’homosexualité, de leur corps, des peurs, de la honte et du désir.

Certains vont bien plus loin que d’autres dans leurs réflexions. Durant cette représentation de 105 minutes, ils se confrontent autant qu’ils s’encouragent et, parfois, ils se moquent carrément des aveux de leurs camarades.

Pourtant, chacun revendique, à sa manière, une forme de tendresse.

Souvent, aux moments d’ouverture et de vulnérabilité succèdent un repli vers une certaine agressivité, comme s’il s’agissait d’un langage commun rassurant.

Au début de l’émission, ils se bousculent longuement avant de forcer l’un d’entre eux à parler. À un autre moment, ils se précipitent à tour de rôle contre un mur et semblent y trouver un certain soulagement.

Lorsqu’ils chantent comme lorsqu’ils parlent, ils utilisent parfois des mots durs, comme « pute » ou « salope ».

On a l’impression qu’une énergie violente explose par moments et nous met légèrement mal à l’aise. Il y a quelque chose de confrontant dans ce travail qui laisse la masculinité s’exprimer pour être mieux analysée par la suite.

Nous sommes tout de même attachés à ces jeunes hommes honnêtes et sensibles qui, à travers ce spectacle, ouvrent la discussion sur des sujets trop peu explorés par une partie de la gent masculine.

Tendresse est présenté à La Bordée jusqu’au 4 juin dans le cadre du Carrefour international de théâtre de Québec.

 
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