Par
Laurent Renon
Publié le
3 novembre 2024 à 11h16
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Christophe Durandle président de Machecoul histoire, l’assure : « Le cimetière actuel de la commune est un lieu de sépulture très ancien, car il abritait les moines de l’abbaye de Chaume et même avant qu’il y ait une nécropole mérovingienne sur ce site ! »
De la sarcophages datant entre le Ve et le VIIIe siècle ont en effet été découverts en 1865. Longtemps laissés dans l’enceinte du cimetière, ils sont aujourd’hui exposés dans les vestiges de l’abbaye de La Chaume, juste à côté.
Une croix centrale qui date de l’an 1000
Dès que l’on franchit le portail d’entrée, le regard est attiré vers la butte centrale, aujourd’hui dominée par un magnifique cèdre. Cet espace serait certainement une trace de l’époque mérovingienne.
Ici se trouve une croix centrale qui pourrait remonter à l’an 1000.
Lors d’une visite d’un conservateur du patrimoine du Département, ce dernier a estimé que ce monolithe calcaire était sûrement l’un des éléments les plus précieux de la commune.
L’édifice oblong en pierre veille sur les tombeaux de plusieurs maires rassemblés autour de lui, comme Alexandre Riou, Henri Avril ou Jean de Grandmaison. Des noms de rues qui résonnent dans le quotidien des Machecoulais et des Machecoulaises.
Une concession pour les prêtres
A quelques mètres, entourée de cyprès, une concession était dédiée aux curés décédés.
« On débattait à l’époque pour savoir si les terres communales devaient être utilisées à cet effet, mais finalement, une clôture et un monument furent construits en 1886 », indique Christophe Durand.
Dans un coin du cimetière, on peut voir un petite chapelle privée de la famille Dromery-Reliquetqui « a également fait l’objet de discussions ». Une première demande fut faite à la mairie en 1841, mais il fallut près d’un demi-siècle avant que les descendants obtiennent satisfaction.
En revanche, le bâtiment sera construit à l’extérieur du cimetière avec une entrée ouvrant sur l’actuelle allée Saint-Hubert.
Autres curiosités du secteur
La croix centrale du cimetière de Saint-Étienne-de-Mer-Morte est très ancienne, en granit, d’époque médiévale et provient de l’ancien cimetière paroissial qui se trouvait autour de l’ancienne église. Quant à la grande croix centrale du cimetière de La Marne, elle est bien plus récente (1885), mais originale avec un tableau d’honneur comprenant 18 médaillons portraits de soldats de la Grande Guerre. Et à Paulx, le cimetière a une forme triangulaire inhabituelle.
La colonne tronquée du franc-maçon athée
Au-delà de l’imposant monument aux morts (1921), à l’ombre des pins, le visiteur croisera une commémoration particulière, une colonne tronquée.
«C’est en hommage à Emile Chartier, franc-maçon athée, qui n’avait pas d’autorisation pour que son corps passe par la porte d’entrée», révèle le président de Machecoul histoire. Une brèche, encore visible aujourd’hui en raison de sa couleur différente, avait été pratiquée dans un coin du cimetière. Ce sont ses Compagnons de la Loge qui financent cette chronique. »
Hommage aux personnalités locales
En déambulant dans les allées, vous pourrez découvrir quelques personnalités locales, commeAuguste Fortineau (1873-1948) qui fut évêque à Madagascar ; Jean-Michel Foucher (1944-2013), ancien gardien du FC Nantes et remplaçant de l’équipe de France de football ; Adeline Boutin (1862-1946), célèbre photographe ayant travaillé à Croix de Vie de Saint-Gilles.
Un tombeau rénové par le gouvernement polonais
Sans oublier le tombeau de Joseph Obalski (1805-1891), ancien officier enterré avec sa femme et sa fille, qui a l’originalité d’avoir une inscription en polonais sur sa plaque.
Il s’agit d’une citation du poète Adam Mickiewicz (1798-1855) qui pourrait se traduire par « Pologne, tu es comme la santé, à quel point tu devrais être appréciée. Seul celui qui t’a perdu l’apprend.
Cette distinction rare lui a valu une rénovation fin 2023 aux frais du gouvernement polonais.
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