Au 8ème mois de guerre, les jours se succèdent et se ressemblent quasiment. Les bombardements israéliens incessants ont une nouvelle fois visé plusieurs secteurs de la bande de Gaza, dont Rafah, ce dimanche.
Dans le sud du territoire palestinien assiégé par Israël, des hélicoptères Apache ont tiré sur le centre de Rafah et des bombardements ont ciblé le sud et l’ouest de la ville, devenue l’épicentre de la guerre déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre. selon des témoins.
Au Nord, des raids aériens ont ciblé la ville de Gaza. Trois Palestiniens ont été tués, dont une femme et un enfant, dans un bombardement qui a détruit leur maison dans le quartier d’Al-Darraj, a indiqué une Source hospitalière.
Au centre, la ville de Deir al-Balah et les camps de Bureij et Nousseirat ont été visés par des frappes, selon des témoins. Selon l’armée israélienne, des opérations « ciblées » à Rafah et dans le centre de Gaza ont visé « 30 cibles terroristes, dont des dépôts d’armes et des cellules armées » au cours des dernières 24 heures.
Un plan en plusieurs phases
Ces attentats interviennent alors que les médiateurs du conflit ont lancé samedi un appel à Israël et au Hamas pour “finaliser l’accord sur la base des principes énoncés par le président Joe Biden qui rassemblent les exigences de toutes les parties”.
Vendredi, Joe Biden a annoncé une feuille de route proposée, selon lui, par Israël, qui vise à parvenir, par étapes et sous conditions, à un cessez-le-feu permanent, et a appelé le Hamas à l’accepter. La première phase, a-t-il précisé, serait un cessez-le-feu de six semaines accompagné notamment d’un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, de la libération de certains otages notamment des femmes et des malades et de la libération des prisonniers palestiniens.
Les contours de la deuxième phase du plan seront négociés pendant le cessez-le-feu. En cas d’aboutissement des négociations, les combats s’arrêtent définitivement et tous les otages encore détenus à Gaza rentrent chez eux, y compris les soldats. Et les forces israéliennes se retirent complètement du territoire.
Netanyahu de plus en plus contesté
Mais le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait alors insisté pour réaffirmer les « conditions » d’Israël à un cessez-le-feu permanent dans le cadre de ce plan : la « destruction » du Hamas et la « libération de tous les otages ». De son côté, le Hamas s’est dit plutôt favorable à ce projet.
Reste que l’équation à résoudre pour Benyamin Netanyahu est complexe. D’un côté, ses ministres d’extrême droite, Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich, ont menacé de quitter son gouvernement s’il cessait les hostilités avant d’en finir avec le Hamas. D’un autre côté, de plus en plus d’Israéliens descendent dans la rue pour exiger un accord garantissant la libération des otages.
VidéoDes milliers d’Israéliens descendent dans la rue pour forcer Netanyahu à accepter un accord de trêve avec le Hamas
Le Premier ministre israélien a cependant reçu le soutien du chef de l’opposition Yair Lapid et celui du président Isaac Herzog pour parvenir à un accord. “J’ai dit au Premier ministre que je lui apporterais, ainsi qu’au gouvernement, mon plein soutien en faveur d’un accord qui verrait la libération des otages et préserverait les intérêts sécuritaires de l’État”, a déclaré Isaac Herzog.
Par ailleurs, Benjamin Netanyahu doit faire face à la pression internationale qui s’inquiète du sort des civils à Rafah. Leur situation humanitaire est catastrophique, selon l’ONU, qui alerte sur un risque de famine dans le territoire palestinien où la majorité des quelque 2,4 millions d’habitants a été déplacée.
Ajoutant à la catastrophe humanitaire, le passage de Rafah avec l’Egypte, crucial pour l’entrée de l’aide internationale, est fermé depuis que les forces israéliennes en ont pris le contrôle du côté palestinien le 7 mai. Justement, une réunion dédiée à ce passage est prévue ce dimanche. en Égypte avec les États-Unis et Israël.
