l’essentiel
Après dix années passées à mixer lors de soirées et festivals à travers l’Europe, Boris Van Hoylandt décide de revenir à Loubressac pour ouvrir un bar à cocktails dans l’ancienne grange familiale. Après une saison estivale réussie, l’ancien DJ ne manque pas de projets.
« Il était une fois un petit village avec ses habitants très calmes. Un village avec ses agriculteurs. C’est un mécanicien. Son épicier : « il ne se passe jamais rien ici ». Pour ceux qui n’ont pas la référence, voici l’introduction de la bande annonce du film « Quelques messieurs trop silencieux » réalisé par Georges Lautner, sorti en 1973. L’affiche du film, qui se déroule à Loubressac, est exposée dans la grange que Boris Van Hoylandt rénove entièrement depuis près de quatre ans. « Miou Miou, qui joue dans le film, est venue dans cette grange qui appartenait alors à mes grands-parents. Elle est montée sur un veau», raconte la trentenaire. Ce natif du pays, après une vie de DJ, a décidé de déposer sa table de mixage et ses écouteurs pour transformer la même grange en bar à cocktails apportant une nouvelle vie à la ville.
De Bristol à Moscou, 10 ans de mixage en Europe
Boris Van Hoylandt, 35 ans, se prépare pour la dernière soirée qui marque la fin de la saison. “Je vais remixer à cette occasion, nous attendons une centaine de personnes déguisées pour cette soirée d’Halloween.” Une manière pour lui de renouer avec sa vie passée et de remercier la fidélité de ses clients. « On a fait une saison incroyable avec beaucoup de fréquentation cet été. Ce qui me plaît, c’est que notre clientèle est essentiellement locale. Ils apprécient ce lieu pour sa convivialité avec notre carte qui propose une large gamme de bières belges, un grand nombre de cocktails différents et une bonne ambiance musicale. Boris est tombé très jeune dans le monde de la musique. « A 18 ans, je mixais déjà dans des soirées dans le Lot et à Toulouse. Puis je suis parti en Angleterre. Là-bas, j’ai rapidement rencontré des producteurs et des DJ. Très vite, j’ai commencé à produire mes propres sons de Dubstep, Trap.” Un univers underground qui lui permettra de se produire en Angleterre. « Avec un ami, nous avons fait une chanson qui a été diffusée sur la BBC dans l’émission Diplo & Friends, l’un des plus grands DJ américains » se souvient Boris. Puis les dates se succèdent dans toute l’Europe. Allant des festivals belges aux clubs privés de Moscou.
La grange familiale reprend vie au rythme des soirées conviviales
Après dix ans passés aux platines, l’apparition du COVID a stoppé le rythme effréné des soirées. « Je suis ensuite rentré en France » explique Boris. « Enfin, cette période m’a permis de concrétiser le projet que j’avais en tête avec cette grange familiale. Il y a un temps pour tout. J’en avais marre de ce style de vie. Seul, il entreprend alors de rénover la grange. D’abord dans le but d’en faire une maison puis un bar. « C’est ma copine de l’époque qui m’a encouragé dans cette voie » poursuit Boris. « Mon objectif était de créer un lieu différent, dont l’inspiration était le résultat de mes voyages. Mon entourage amical n’y croyait pas vraiment au début. Mais je n’avais pas d’autre choix, j’y suis allé ! Sans communication, le bouche à oreille se propage rapidement. « Ce qui me plaît, c’est que ce lieu a changé les choses dans le village. Ça a reconnecté des gens qui ne sortaient plus ou qui ne se parlaient plus. Tout en conservant l’extérieur rustique de la grange familiale, Boris a conçu une décoration intérieure moderne avec un panorama imprenable sur le village et la vallée. Porté par cette dynamique, Boris créera de nouveaux espaces extérieurs durant l’hiver avant de rouvrir LaGrange en avril prochain. La musique encore dans la peau, il réfléchit déjà à élaborer une programmation musicale éclectique pour la deuxième saison. « Si Loubressac n’est pas Katmandou » dit Michel Galabru, le village offre avec la Grange de Boris un lieu de convivialité qui vaut vraiment le détour.
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