Il y a 80 ans, Paris était aussi libérée par les Québécois

Il y a 80 ans, Paris était aussi libérée par les Québécois
Il y a 80 ans, Paris était aussi libérée par les Québécois

Il y a 80 ans, le 6 juin 1944, les Alliés débarquaient sur les plages de Normandie. L’objectif : ouvrir un nouveau front à l’ouest pour combattre l’armée allemande d’Adolf Hitler et, à terme, libérer l’Europe.

Le débarquement et la bataille de Normandie font des milliers de morts parmi les Alliés, mais permettent également de libérer Paris en août de la même année. L’opération Overlord, la plus grande opération amphibie de l’histoire, marque un tournant qui contribue à la déroute nazie sur le continent européen.

LE RÔLE INCONNU DES QUÉBÉCOIS

Lors de ces événements marquants du 20e siècle, le rôle joué par la France libre du général de Gaulle, les Britanniques, les Canadiens et les Américains est bien connu. Cependant, on ne peut pas en dire autant du rôle joué par les Québécois. Ceux qu’on appelait alors Canadiens français étaient pour la plupart opposés à la conscription dans les années 1940. Ce refus de l’enrôlement obligatoire occulte le fait que des milliers d’entre eux sont pourtant volontaires et participent à l’effort de guerre entre 1939 et 1945.

Dans son récent ouvrage intitulé Les Québécois en Normandie, l’historien Frédéric Smith entreprend de sortir de l’ombre le rôle des Québécois en mettant en valeur leur contribution au débarquement et aux combats de la bataille de Normandie. Il rappelle ainsi que quatre unités de combat entièrement québécoises ont combattu lors de cette opération cruciale du 2e conflit mondial : les régiments Chaudière et Maisonneuve, les Fusiliers Mont-Royal et le 4e Régiment d’artillerie moyenne. Plusieurs Québécois francophones combattirent également dans les unités anglophones de l’Armée canadienne lors de cette bataille décisive.

UN DEVOIR COLLECTIF DE MÉMOIRE

Smith, qui œuvre depuis vingt-cinq ans à la promotion de l’histoire et du patrimoine de la région de Québec, s’intéresse également à l’histoire militaire et au rôle des Québécois francophones pendant la Seconde Guerre mondiale. Pour l’historien, il s’agit d’un « devoir de mémoire » collectif consistant à se souvenir de la contribution et du sacrifice de notre peuple qui a participé à ce conflit.

Le pari est réussi et donne un récit plaisant dans lequel on suit chronologiquement l’avancée des troupes alliées – notamment les quatre régiments québécois – entre le débarquement du 6 juin et la libération de Paris, le 25 août 1944. L’originalité du Le livre s’appuie sur les différents parcours individuels de Québécois présentés tout au long du récit et qui permettent au lecteur, grâce à une narration habile ponctuée de témoignages des protagonistes, de s’immerger dans la réalité vécue sur le terrain. Il semble parfois que…

Le cas du lieutenant Philippe Rousseau, parachutiste tué dans une embuscade allemande le matin du 6 juin 1944, est particulièrement intéressant. Premier soldat canadien-français à mourir lors du Débarquement de Normandie, diverses hypothèses ont longtemps circulé quant aux circonstances de sa mort. Certains prétendaient que Rousseau s’était parachuté sur des lignes à haute tension. Le témoignage d’un militaire et l’examen des archives de la famille Rousseau permettent à Frédéric Smith de clarifier les faits.

Photo du lieutenant Philippe Rousseau, premier soldat canadien-français tué le matin du 6 juin 1944.

Mémorial virtuel de guerre du Canada

Plusieurs autres Québécois figurent parmi les parcours individuels mis en lumière dans l’ouvrage, dont les anciens premiers ministres Paul Sauvé et René Lévesque. Le premier comme major des Fusiliers Mont-Royal et le second comme correspondant de guerre. Le livre se veut un hommage à tous ces Québécois qui ont contribué, parfois au prix de leur vie, à l’un des événements mondiaux les plus décisifs du 20e siècle.

Quelques semaines après le débarquement de Normandie, lors de la libération de Paris, le général de Gaulle prononce cette phrase restée célèbre : « Paris indigné ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! Mais Paris libéré ! Libéré par lui-même, libéré par son peuple […]»

Après avoir lu l’ouvrage de Frédéric Smith, on est tenté d’ajouter ces quelques mots à la citation du général : « Libérés aussi par les Québécois !

L’œuvre de Frédéric Smith contribue à mettre en valeur le rôle des différents Québécois, hommes et femmes, lors des combats en Normandie en 1944.

Éditions du Boréal

 
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