D’immenses parcelles de forêt inhabitées, laissées à l’état naturel par l’homme. C’est ici, tout au long du Léguer, petite rivière côtière qui se jette dans la baie de Lannion (Côtes-d’Armor), que prospère un havre de paix, unique réserve faunique (RVS) de Bretagne.
Ce site forestier de 60 ha, situé sur la commune de Ploubezre (Côtes-d’Armor), a officiellement pris le nom de Jane Goodall. L’éthologue et anthropologue, qui fête encore ses 90 ans, et qui a été vue récemment à Paris en train d’imiter le cri du chimpanzé, a été touchée par le lieu et le travail qu’y mène l’Association de protection des animaux sauvages (ASPAS), qui œuvre toute l’année en France pour protéger la nature et les animaux sauvages.
« Nos réserves sont des espaces acquis, souvent cédés, comme celui du Trégor, par des particuliers, où l’on laisse la nature évoluer librement », explique Yolaine de la Bigne, porte-parole de l’ASPAS. Cette approche permet de restaurer les processus naturels et de rétablir la biodiversité, tant pour la faune que pour la flore – et donc, in finepour lutter contre le changement climatique. »
La Réserve du Trégor, gérée depuis son ouverture officielle en 2013 par huit bénévoles et bientôt un garde-chasse, est ouverte toute l’année aux promeneurs, à condition qu’ils soient respectueux et se contentent d’une simple balade. Pas de chasse ni de coupe de bois en RVS.
« Sa particularité, qui a marqué Jane Goodall et son équipe, est sa forêt riveraine – végétation naturelle le long des berges des cours d’eau – très peu altérée, couplée à une forêt d’arbres séculaires et à la flore variée (osmonde royale, marais à iris, fougères royales, etc. .) entre ombre et lumière ce qui permet d’offrir à la faune toutes sortes de cachettes et d’abris », explique Yolaine de la Bigne.
Trois itinéraires sont désormais accessibles pour découvrir la réserve du Trégor, à condition de demander des plans d’accès à l’ASPAS.