“Les hommes ne pleurent pas.” Combien de fois les petits garçons ont-ils entendu cette phrase prononcée pour que leurs larmes soient ravalées ?
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La virilité au cœur de l’absence
Selon les données de l’enquête menée par Maud Le Rest, ce sont la fierté et la compétition, notions fortement associées à une certaine vision de la virilité, qui empêchent souvent les hommes de consulter : pour beaucoup, la psychiatrie reste une pratique féminine. , toujours une feuille. Exprimer ses angoisses contrevient au modèle de masculinité hégémonique et renvoie à la compétition qui existe entre les individus : «On aura peut-être moins de valeur parmi les autres hommes« .
“Il est très apprécié qu’un homme prenne en charge ses propres problèmes», explique Claire-Lise Alvarez ; De quoi laisser la porte grande ouverte aux addictions, prises comme une automédication, et aux comportements à risque.
“Je n’irai jamais voir un psychologue, parce qu’intellectuellement, je suis en train de casser.”
Au cabinet, que le psychiatre soit un homme ou une femme (le plus souvent), le patient masculin se sent à nouveau en compétition et cherche à s’affirmer : l’échange médical reste une relation verticale qui, semble-t-il, met l’individu masculin en situation de concurrence. danger dans sa propre virilité. Mickaël Worms-Erhminger revient sur l’héritage historique de cette vision compétitive de la masculinité : « Nous avons encore des générations précédentes qui ont un grand impact sur nos façons de penser, précisément là où il y a l’homme, le père de famille qui doit travailler, gagner de l’argent, etc. pour protéger sa femme et ses enfants. « .
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Même maladie, symptômes différents
Entre hommes et femmes, le genre détermine l’expression des symptômes, explique Claire-Lise Alvarez. Chez les hommes, on remarque des signes particulièrement extériorisés, comme des accès de violence ou des problèmes d’addiction ; contrairement aux idées reçues, ce sont les femmes qui intériorisent davantage leurs émotions, rappelle la psychiatre. Parce que certains comportements sont plus acceptés chez les hommes (comme la consommation excessive d’alcool), ces «passent souvent entre les gouttes« .
Notons enfin que ce manque de suivi psychiatrique des hommes a de graves conséquences : 75 % des décès par suicide concernent des individus de sexe masculin. Ce chiffre est d’autant plus problématique que, contrairement aux femmes, il ne diminue plus.
Pour aller plus loin :
– Maud Le Rest a publié le livre le 18 octobre Tu devrais voir quelqu’unpublished by Editions Anne Carrière
– Claire-Lise Alvarez a consacré sa thèse à Impact du sexe sur le diagnostic psychiatrique
– Mickaël Worms-Erhminger est l’auteur du livre Vivre avec un trouble de santé mentalepublié en avril 2023 aux Editions Marabout