Les aléas climatiques se répètent dans le Jura, le Lot et la Dordogne et certains domaines viticoles pourraient ne pas s’en remettre

Les aléas climatiques se répètent dans le Jura, le Lot et la Dordogne et certains domaines viticoles pourraient ne pas s’en remettre
Les aléas climatiques se répètent dans le Jura, le Lot et la Dordogne et certains domaines viticoles pourraient ne pas s’en remettre

Dans le Jura, le Lot et la Dordogne, les exploitations agricoles ont une nouvelle fois été victimes des intempéries. Au point que la survie de certaines zones semble menacée.

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grêle en Dordogne, nuits de gel pour le Jura et le Lot. Dans ces trois vignobles, les aléas climatiques se répètent. “Depuis 2017, c’est la sixième année que nous subissons des dommages», souffle Éric Boudet, vigneron coopératif du Lot, qui cultive 38 ha de vignes, dont 34 en fermage. Cette année, il a perdu la totalité de sa récolte à Anglars-Juillac (19ha), suite à l’épisode de gel qui a touché le département du 19 au 24 avril. Dans la commune de Belaye, où se situe le siège de son exploitation, un quart de ses vignes ont gelé.

« Depuis 2017, nous perdons 1000 hl chaque année à cause des intempéries »

Comme lui, Laurence et Philippe Métifet, propriétaires du domaine du Haut Montlong, à Pomport, en Dordogne, ont vu aller et venir les petites récoltes. “Depuis 2017, nous perdons environ 1 000 hl chaque année à cause des intempéries», explique le vigneron, qui précise que le potentiel du domaine est de 2 500 hl. Le 5 mai, une tempête de grêle a touché 55 des 67 hectares de leur propriété. “Nous avons perdu 90% de notre récolte», estime Laurence Métifet.

Dans le Jura, Damien Petit, propriétaire avec sa sœur Anne-Laure Petit du domaine Désiré Petit, à Pupillin, est un autre habitué des aléas climatiques. Il éprouve des gelées »chaque année», assure-t-il, depuis huit ans. Cette année, environ 70 % de ses 27 hectares ont été touchés dans la nuit du 22 au 23 avril. Le vigneron s’estime encore chanceux. “Les vignes ont donné de bonnes récoltes entre deux années de gel : parfois 50hl/ha, d’autres fois, 55hl/ha. Cela vous aide à rester à flot

Les actions au plus bas

Selon Éric Boudet, «c’est un an de trop. Je n’ai pas renouvelé le matériel. Et cette année, je n’avais qu’une assurance contre la grêle car entre ma mauvaise moyenne olympique et la franchise, ça ne valait pas la peine de souscrire une assurance récolte.”. Ce membre du conseil d’administration de Vinovalie s’inquiète pour sa coopérative et sa région. “Nos stocks sont faibles. Il va falloir gérer une récolte historiquement basse. Nous ne pourrons pas honorer nos marchés. Mais il n’est plus possible de retrouver un marché perdu. C’est un véritable problème économique pour la cave car les frais fixes restent les mêmes

En Dordogne, la grêle s’est abattue sur les vignes les plus valorisées du domaine Haut Montlong, qui produit du Monbazillac, alors que ses stocks sont faibles et que le domaine ne dispose plus de trésorerie. Face à cette situation, Laurence et Philippe Métifet ont entamé des négociations avec leur banque dans le but d’obtenir un prêt et un report du remboursement de leurs emprunts. En 2017, ils ont dû emprunter 900 000 € afin de racheter les parts des membres de leur famille ayant quitté le domaine.

Une cagnotte Leetchi pour donner un coup de main

Après le 5 mai, le couple a également décidé d’ouvrir une collecte de fonds Leetchi. “Nous avons partagé le lien sur nos réseaux Instagram et Facebook», indique le vigneron. Si la cagnotte atteint son objectif de 100 000 €, cela donnerait un coup de pouce au domaine, dont les dépenses s’élèvent à 400 000 € par an. Si Laurence Métifet s’interrogeait déjà avant la grêle sur l’avenir de son domaine, la question se pose d’autant plus aujourd’hui. “Nous recherchons un investisseur qui pourrait prendre le relais, ou des partenaires prêts à prendre une participation et à travailler avec nous.»

Dans le Lot, Éric Boudet, 53 ans, n’imagine pas encore s’arrêter, mais il n’a aucune vision pour l’avenir. “Il me reste encore les vignes sur le plateau, mais il ne faudrait que trois jours à 45°C en été pour tout détruire« .

 
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