La Ville de Saguenay « passe outre » l’UQAC

La Ville de Saguenay « passe outre » l’UQAC
La Ville de Saguenay « passe outre » l’UQAC

« Nous trouvons particulier de faire appel à un scientifique externe alors que l’UQAC possède l’expertise nécessaire. Cela fait presque un an que nous discutons avec la Ville (…) Nous avons appris la nouvelle vendredi, sans être prévenus. À ce stade, nous pouvons dire que nous sommes très déçus», a mentionné la directrice des communications de l’UQAC, Marie-Karlynn Laflamme.

La personne en question, Lucie K. Morisset, travaille au Département d’études urbaines et touristiques de l’ESG, en plus d’être titulaire de la Chaire de recherche du Canada en patrimoine urbain.

Elle est considérée comme une historienne de l’architecture et, dans son nouveau rôle, elle devra conseiller la ville de Saguenay sur les bonnes décisions à prendre au conseil municipal.

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Lucie K. Morisset, professeure au Département d’études urbaines et touristiques de l’UQAM. (Émilie Tournevache)

« Il est certain que nous appuyons l’initiative du scientifique en chef du Québec. Se guider sur les faits, c’est ce que nous prônons (…) seulement, il me semble que l’UQAC aurait pu être le chef dans ce projet, et faire appel à des scientifiques externes si nécessaire », a souligné le représentant de l’Université de Chicoutimi.

Selon Actualités UQAM, dans un article annonçant la nouvelle vendredi, Mme Morisset a publié une quinzaine de rapports de recherche et sept ouvrages concernant le Saguenay. Au fil des années, elle aurait développé une véritable « passion » pour le lieu.

Contacté dimanche par Le Quotidienla conseillère municipale, Mireille Jean, a déclaré qu’elle n’était pas au courant que le mandat avait été confié à Mme Morisset.

«Je pense que c’est une erreur. J’ai appelé certains de mes collègues et personne ne le savait (…) Je ne sais pas si c’est une décision qui a été prise sans nous, ou si c’était une imbroglio“, dit-elle.

Ces derniers mois, des discussions concernant l’étude du CV du professeur ont eu lieu, selon elle. Le conseil municipal attendait cependant que son rôle soit mieux défini avant d’aller de l’avant.

«J’espère qu’on n’embauchera pas cette personne et qu’on n’engagera pas de frais pour la Ville, sans que les conseillers municipaux soient au courant et sans qu’on connaisse les répercussions de son rôle pour Saguenay», a-t-elle ajouté.

Le bureau du maire a confirmé qu’il s’agissait d’une décision du comité exécutif, composé des conseillers Kevin Armstrong, Michel Potvin, Martin Harvey et Jean Tremblay, en plus du maire, du directeur général Gabriel Rioux et du greffier adjoint, Jimmy Turcotte.

Selon Lucie K. Morisset, dans une entrevue avec Le Quotidientôt dimanche soir, sa nomination à titre de conseillère scientifique en chef du Saguenay n’exclut pas l’Université du Québec à Chicoutimi.

Elle précise qu’elle s’est vu confier un mandat précis, d’une durée d’un an et lié à son expertise en matière de patrimoine, et non embauchée. Elle affirme n’avoir aucune relation de travail avec la Ville.

« Je ne pense pas que le fait d’être ici exclue d’aucune façon l’UQAC. J’ai mon domaine d’expertise préféré. Au contraire, je dirais que collaborer a été ma première idée. J’ai déjà contacté certains de leurs experts par le passé », a-t-elle mentionné.

« Je suis professeur de développement local. C’est ce que j’enseigne (…) J’espère qu’on pourra contribuer à développer des secteurs de formation là où ce n’est peut-être pas encore le cas à l’UQAC.

— Lucie K. Morisset

De son côté, Julie Dufour répète également que Mme Morisset ne détient pas « de poste » à la Ville.

La résolution, adoptée lors de la dernière réunion du comité exécutif, indique que la Ville de Saguenay « s’engage à signer une entente de 71 000 $ avec la Chaire de recherche du Canada en patrimoine urbain de l’Université du Québec à Montréal, afin de bénéficier, pour un année, des services de conseillère scientifique de Madame Lucie K. Morisset ».

Cette résolution n’a pas encore été soumise au conseil municipal. Il n’est donc pas disponible sur le site du Saguenay, pour le moment.

Selon le maire, cette nomination « n’enlève rien à personne », et surtout pas à l’UQAC avec laquelle la Ville collabore souvent. « Au contraire, cela ouvre la porte. Je pense que c’est un signal clair que nous prenons nos scientifiques et nos professeurs aussi au sérieux que possible afin de pouvoir faire progresser cette ville dans sa vision et sa durabilité.

Julie Dufour a pu s’entretenir avec le recteur de l’Université du Québec à Chicoutimi, Ghislain Samson, pour clarifier la situation dimanche après-midi.

La porte-parole de l’établissement universitaire, Marie-Karlynn Laflamme, affirme toutefois que la position de l’UQAC n’a pas changé et que les discussions devraient se poursuivre lundi.

 
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