Un an pour réduire votre empreinte carbone ? Le pari pas si simple d’un collège vaudois – rts.ch

Pendant un an, la RTS a suivi les efforts du Collège de Champittet à Pully, une école privée vaudoise, pour réduire son empreinte carbone. Panneaux solaires, mobilité douce ou réduction de la consommation de viande, le réalisateur a tout pensé. Mais le chemin a été semé d’embûches.

L’histoire a commencé il y a tout juste un an, au printemps 2023. Philippe de Korodi, directeur général du Collège Champittet de Pully (VD), a pris une résolution importante : réduire l’empreinte carbone de son établissement.

Interviewé dans 19h30, il énumère les raisons qui l’ont poussé à relever un tel défi : « La première est évidemment de lutter contre le réchauffement climatique. Ensuite, il y a un intérêt économique, lié à la sobriété. Réduire notre consommation, donc diminuer nos factures d’énergie. Enfin, il y a l’aspect pédagogique induit par ce raisonnement. Notre mission est de former les jeunes à cet objectif de réduction des émissions.

Pour ce faire, il a fait appel à un expert de ZenCO2 – un partenariat entre Romande Energie et la société de conseil en décarbonation DSS+. Première étape, le diagnostic. Un audit d’un coût de 37’000 francs a révélé l’empreinte carbone de l’école : 1’671 tonnes équivalent CO2.

Ensemble, ils se fixent pour objectif de réduire les émissions de CO2 de 5 % en un an.

Les recommandations

Chaque jour, plus de 800 personnes fréquentent les sept bâtiments de l’école. Cela se traduit par des émissions de CO2 importantes avec en premier lieu les déplacements domicile-travail (24,6 %). Ou encore des salariés et parents d’élèves qui viennent en voiture, ainsi que des bus scolaires. Si l’on ajoutait l’ensemble des déplacements professionnels et scolaires, la mobilité représenterait même 40 % des émissions totales.

L’expert recommande de supprimer le stationnement et de favoriser les mobilités douces. Mais la mesure semble trop radicale pour le développement économique de l’école. En contrepartie, le réalisateur propose le développement d’une application de covoiturage.

Un autre axe d’amélioration concerne les voyages scolaires et les transports aériens. Le train est à privilégier.

Deuxième Source d’émissions : les achats de biens et services (24,1%), menés par l’alimentation. L’expert suggère de réduire la consommation de viande, notamment de viande rouge.

Le but en cuisine : réduire les protéines animales, notamment la viande rouge. [RTS]

En troisième position, le gaz naturel (22,6%). Mais la chaudière n’a que 8 ans et l’expert recommande de la conserver quelques temps. Pour réduire son utilisation, il est prévu d’installer des panneaux solaires supplémentaires, d’installer des fenêtres isolantes et de réduire le chauffage dans les salles de classe.

Un an après : les échecs

Une année s’est écoulée et il est temps de faire le point. Commençons par les échecs. Les panneaux solaires, tout d’abord, se font attendre depuis longtemps. Un retard de livraison a repoussé l’installation à l’année prochaine.

En termes de trafic, aucun changement n’a été observé. Le parking est toujours bondé aux heures de pointe et l’application de covoiturage est encore en développement.

Je ne peux pas déterminer dans quelle mesure cette réduction est due à un hiver plus chaud ou plus froid que le précédent, mais je vois que nous sommes sur la bonne voie.

Philippe de Korodi, directeur du collège Champittet

Du côté de la cantine, deux repas végétariens par semaine ont été instaurés fin 2023 et la consommation de viande rouge s’est raréfiée. Mais les plaintes des parents ont contraint l’établissement à revenir sur cette décision. « On a peut-être raté une étape de préparation et de communication. Cela ne veut pas dire que nous abandonnons l’idée, mais il faut mieux la préparer en communiquant », reconnaît Philippe de Korodi.

Et les succès

Heureusement, le directeur de l’école disposait d’autres leviers pour agir. Le projet des voyages scolaires s’est bien déroulé : les voyages en avion ont été remplacés par le train.

Les enfants plantent des arbres, 120 exactement pour symboliser le 120e anniversaire de l’école. [RTS]

Les enfants ont planté 120 arbres pour symboliser le 120e anniversaire de l’école. Mais ce succès n’est que de moitié, puisque les arbustes sont trop jeunes pour capter le CO2 de manière significative. Ils ne contribueront pas à atteindre l’objectif de réduction des émissions de 5 %.

L’école a surtout pu agir sur l’énergie. De nouvelles fenêtres ont été installées et la température a été abaissée à 20 degrés dans les salles de classe, les bureaux et les dortoirs.

Au total, l’école a dépensé 100 000 francs et a même dépassé son objectif.

Accepter certains sacrifices ?

Le résultat après un an montre une réduction de 7% des émissions de CO2. « Pour être tout à fait honnête, je ne peux pas déterminer dans quelle mesure cette réduction est due à un hiver plus chaud ou plus froid que le précédent, mais je vois que nous sommes sur la bonne voie », affirme le directeur du collège. Champittet dimanche à 19h30

Un an plus tard, Philippe de Korodi, directeur général du Collège Champittet, fait le point sur son initiative.

Beaucoup d’efforts pour surmonter les échecs, avec une réduction des émissions très relative. Mais il n’y a rien à décourager, rassure Pierre Basque, manager chez DSS+ Consulting. « La première année, nous avons mis en place la stratégie et les premières actions concrètes. Il est donc normal d’avoir une réduction d’impact relativement faible par rapport à l’objectif final. Il sera crucial de maintenir cet effort sur plusieurs années pour viser la neutralité carbone en 2050. »

Pour y parvenir, il faudra faire certains sacrifices, comme fermer la bulle du tennis, chauffée en hiver. Le budget devra également augmenter. Pour isoler les bâtiments et remplacer le chauffage, il faut compter 2 à 3 millions de francs. Et pour changer les habitudes, on compte sur la nouvelle génération. L’établissement a déjà mis un point d’honneur à inscrire le développement durable dans le cursus des étudiants.

Feriel Mestiri/hkr

 
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