Qu’est-ce que les universités très fréquentées changent pour vous ? – rts.ch – .

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Qu’est-ce que les universités très fréquentées changent pour vous ? – rts.ch – .

Ce n’est pas la première fois que les universités suisses sont occupées. A chaque fois, ces mobilisations cristallisent les fronts d’un moment de division de la société. Mai 68, les droits des femmes, l’EEE, le G8 ou encore le climat, qu’est-ce que ces mobilisations ont changé ?

Partée des campus américains le 7 octobre, la mobilisation universitaire pro-palestinienne s’est étendue à l’Europe via l’Australie et l’Inde. Comme partout, en Suisse, cette mobilisation a généré des tensions et alimenté le débat.

Nous sommes là avec le peuple pour la paix, nous ne sommes pas là contre l’Université

Nida, étudiante à l’UNIFR, 19h30 le 15 mai 2024

Entre négociations, évacuations, ouverture de dialogue ou commissions paritaires dédiées, les occupations ont progressivement cessé. Mais ils sont entrés dans l’arène politique : l’UDC souhaite que le Conseil fédéral enquête et soumettra deux postulats en ce sens.

>> Lire aussi : Le groupe UDC soumettra deux postulats en réaction aux occupations universitaires

Dans le passé, l’état du monde ou les réformes ont aussi souvent trouvé un écho dans les universités.

Qu’est-ce que les universités très fréquentées changent pour vous ? / L’actualité en vidéo / 4 min. / Mercredi à 20h24

La grogne emblématique de Mai 68

Mai 68 tire son nom de la prise des barricades par les universitaires à Paris dans la nuit du 10 au 11 mai contre l’ordre social. En Suisse, un mouvement similaire mais plus restreint existait. Dans nos archives, on retrouve des visages devenus célèbres par la suite, comme celui du sociologue et spécialiste de la mort Bernard Crettaz.

Le phénomène nouveau était que des ouvriers, des étudiants et des apprentis qui ne se connaissaient pas, qui étaient compartimentés et qui avaient des stéréotypes les uns sur les autres, ont pu soudainement se rencontrer et ce au sein de l’université. L’aula universitaire est devenue un forum, une sorte de possibilité d’expression

Bernard Crettaz, 6 juin 1968

Ce mouvement se heurte à une Suisse très conservatrice, où la paix du travail, signée en 1937, étouffe toute contestation ouvrière. À cela s’ajoutent une forte surveillance de la population et une montée de la xénophobie. Enfin une Suisse où les femmes n’ont le droit de vote que depuis 1971.

Ensuite, il y aura des femmes, des universitaires pour l’EEE, des militants altermondialistes et, plus récemment, la grève des écoles, pour le climat.

Manifestations climatiques

En août 2019, Lausanne est même devenue le cœur de la contestation contre le réchauffement climatique. Son université a accueilli 450 jeunes venus de toute l’Europe, dont la déléguée suédoise Greta Thunberg.

J’ai l’impression de vivre un moment historique, un moment historique pour l’humanité… on est fiers, on est bouleversés

Jacques Dubochet, Prix Nobel de Chimie, Lausanne, 2 février 2019

Puis la question de l’appel à la désobéissance civile des employés de l’université est devenue tendue. Avec l’engagement du prix Nobel de chimie Jacques Dubochet ou de la docteure Valérie d’Acremont auprès d’Extinction Rebellion. Nouria Hernandez, alors rectrice de l’UNIL, répondait en octobre 2019 : « S’ils s’affirment comme citoyens, cela n’engage pas l’institution. S’ils disent : ‘Je suis professeur, donc je sais de quoi je parle ?’, je pense que c’est légitime.»

Cette large mobilisation pour le climat se concrétisera par une percée des Verts lors des élections fédérales de 2019.

Et toi dans tout ça ?

Il est trop tôt pour connaître les conséquences des récentes mobilisations sur notre quotidien. Le passé nous enseigne que dans les moments de division, l’université devient une loupe du débat sociétal. C’est aussi là que de nouvelles personnalités politiques apprennent un métier ou découvrent une vocation.

Enfin, ces mobilisations universitaires sont aussi l’occasion de prises de positions d’experts. Les universités deviennent alors des accélérateurs de démocratie pour nous aider à nous forger notre opinion

Claire Burgy

 
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