Israël déplore le changement de ton du Canada à son égard

Israël déplore le changement de ton du Canada à son égard
Israël déplore le changement de ton du Canada à son égard

Israël se sent injustement visé lorsque le gouvernement Trudeau insiste sur l’importance du respect du droit international dans le conflit armé à Gaza, affirme son représentant au Canada.

“Cela ressemble à un constat critique, quelque chose qui reflète un mécontentement quant à la manière dont Israël gère son armée”, déplore l’ambassadeur israélien à Ottawa, Iddo Moed.

Le diplomate s’est entretenu avec Le devoir dans le cadre des célébrations du 75e anniversaire des relations diplomatiques entre Israël et le Canada. « 75 ans plus tard, nous sommes à nouveau confrontés à un environnement dans lequel de nombreux Arabes ne soutiennent pas le droit d’Israël à exister », compare-t-il avec l’époque de la création du pays en 1948.

Même s’il qualifie le soutien canadien à son pays de « fort et solide », il regrette de constater une évolution dans le discours du gouvernement Trudeau à cet égard.

La ministre des Affaires étrangères du Canada, Mélanie Joly, a par exemple commenté mardi le conflit armé entre Israël et le Hamas en affirmant que « toutes les parties doivent respecter le droit international, y compris le droit international humanitaire ». Elle a signalé son intention de « respecter le processus » de la Cour pénale internationale (CPI), qui examine une demande de mandat d’arrêt international contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Déçu par le Canada

« Ce tribunal n’a aucune compétence dans cette affaire parce que la Palestine n’est pas reconnue par le Canada en tant qu’État, parce qu’Israël n’en est pas membre. [de la CPI] et parce qu’Israël dispose d’un système juridique très solide », argumente l’ambassadeur israélien.

« Le Canada est conscient de tout cela, et nous nous serions attendus à ce qu’il le mentionne, tout en rejetant d’emblée toute tentative du procureur de la CPI de dénaturer le droit international afin de lier les mains d’Israël pendant que le pays se défend. »

L’abstention du Canada lors d’un vote aux Nations Unies (ONU) visant à faire de la Palestine un État membre l’inquiétait également. « Nous aurions aimé que le Canada s’y oppose. »

Le Premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a confirmé que cette abstention reflète « un changement fondamental dans l’approche du Canada » envers Israël. Les États-Unis, de leur côté, ont voté contre cette motion à l’ONU.

Justin Trudeau a en revanche repris cette semaine les critiques du président américain Joe Biden, qualifiant de « problématique » la « suggestion d’équivalence » qu’il comprend de la demande du procureur de la CPI visant à la fois des responsables israéliens et le Hamas.

Glissement possible

« Il y a toujours eu cet équilibre au Canada entre le fait d’être un ami d’Israël et de reconnaître les droits légitimes de la population palestinienne à son désir d’affirmation nationale. [Mais] nous sentons un changement inquiétant de la part du gouvernement fédéral, un éloignement de cette politique », fait valoir Richard Marceau, vice-président du Centre consultatif pour les relations juives et israéliennes (CIJA).

L’ancien député du Bloc Québécois entre 1997 et 2006 estime qu’il est « extrêmement difficile pour les Québécois » de saisir la réalité du peuple israélien, constamment menacé par « des gens qui sont fondamentalement mauvais et qui ont une volonté génocidaire ».

« On voit des innocents tués, blessés, c’est horrible. Les gens disent que cela doit cesser, et d’un côté, je suis d’accord avec cela. [Mais] quand un groupe comme le Hamas affirme qu’il répéterait les attaques du 7 octobre s’il en avait l’occasion […] alors il faut l’éradiquer. »

Certains élus libéraux et conservateurs ont assisté aux discours lors de l’événement organisé à Ottawa par l’ambassade d’Israël. Le député montréalais Anthony Housefather a pris la parole pour inviter les élus à « sensibiliser leurs collègues » à l’importance de soutenir Israël. « Vous avez besoin du soutien des représentants de tous les partis au Parlement », a-t-il conseillé.

Le Canada a reconnu l’État d’Israël lors de sa fondation en 1948, et les deux pays ont établi des relations diplomatiques officielles le 11 mai 1949.

Jeudi, l’Agence alimentaire des Nations Unies a déclaré que les opérations humanitaires à Gaza étaient « sur le point de s’effondrer », en raison de l’offensive israélienne dans la bande de Gaza et de la fermeture des postes frontaliers.

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