Chasse aux blaireaux dans leurs terriers, suspendus dans le Finistère

Chasse aux blaireaux dans leurs terriers, suspendus dans le Finistère
Chasse aux blaireaux dans leurs terriers, suspendus dans le Finistère

Le juge des référés du tribunal administratif de Rennes a suspendu, ce lundi 13 mai 2024, l’arrêté du préfet du Finistère, qui avait autorisé un « délai supplémentaire » de trois mois pour chasser les blaireaux dans leurs terriers.

«La chasse souterraine (…) consiste à capturer, par déterrement, l’animal acculé dans son terrier par des chiens (…), puis saisi (…) par des tenailles (…), avant d’être mis à mort par une arme», commence par rappeler le magistrat. En 2023, sur les 400 « prélèvements » de blaireaux réalisés dans le Finistère, 335 avaient été prélevés lors de ces périodes de chasse « complémentaires ». L’année dernière, les services de l’Etat ont dénombré « 3.203 terriers actifs dans 237 communes ».

L’arrêté litigieux – qui devait entrer en vigueur ce mercredi 15 mai 2024 – avait été pris « à la demande de la Fédération départementale de la chasse et de la Chambre d’agriculture du Finistère », poursuit le juge des référés ; selon le préfet du Finistère, les blaireaux provoquent « des dégâts considérables sur les cultures et les infrastructures ».

Mais, « compte tenu de la lente dynamique de croissance » des blaireaux, cet arrêté « a des effets irréversibles » sur cette espèce, objecte le juge, et donc une « atteinte grave et immédiate » aux intérêts de l’association de protection. Animal One Voice et la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) Bretagne, à l’origine de la procédure.

Dommages non démontrés

Toutefois, “l’imputabilité aux blaireaux de dégâts importants (…) n’est pas démontrée par la production de deux photographies nocturnes montrant des blaireaux à proximité d’un jardin maraîcher de fraises”, estime le magistrat.

De même, les « nombreux » formulaires de « déclaration de dégâts », établis par les agriculteurs, ne l’ont pas non plus convaincue ; ils sont validés par les mairies « selon une méthodologie mal avisée » et sans « vérification par des estimateurs agréés ». «Certains évoquent aussi des blaireaux et des sangliers», note-t-elle.

“Dans l’hypothèse où le préfet (…) fait valoir des considérations sanitaires liées à la tuberculose bovine, il n’est pas établi que des cas auraient été détectés dans le département”, conclut-elle. « De plus, ce mode de chasse serait fortement déconseillé, compte tenu du risque avéré de contamination des attelages de chiens. »

GF (PressPepper)

 
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