26 recommandations pour que la catastrophe ne se reproduise plus

26 recommandations pour que la catastrophe ne se reproduise plus
26 recommandations pour que la catastrophe ne se reproduise plus

Les services de l’Etat et la mairie de Saint-Omer ont réalisé deux rapports suite aux inondations qui ont touché le Nord et le Pas-de-Calais. Cela a abouti à 26 recommandations visant à garantir que les épisodes d’inondations ne se reproduisent plus.

Deux rapports de plusieurs dizaines de pages, parfois complexes à déchiffrer tant les termes utilisés sont techniques et les acronymes nombreux, ont été publiés en avril. Deux rapports qui devraient néanmoins permettre de répondre à une question que se posent depuis novembre dernier les sinistrés des inondations dans le Nord et le Pas-de-Calais : comment reconstruire et garantir que de telles inondations ne se reproduiront pas l’hiver prochain dans un contexte de changement climatique ?

LE premier rapport C’est le résumé de la mission menée depuis 3 mois par le maire de Saint-Omer. Missionné par le président de la République après les inondations de novembre 2023, François Decoster s’est rendu aux Pays-Bas et en Belgique, territoires à la géographie similaire au Nord Pas-de-Calais qui ont subi des inondations. L’objectif : s’inspirer de ce que la Belgique et les Pays-Bas ont mis en place pour proposer une liste de recommandations à mettre en œuvre dans le Nord et le Pas-de-Calais.

LE deuxième rapportémanant des services de l’État, vise à « renforcer la résilience des zones touchées par les inondations ». Autrement dit : proposer des mesures pour simplifier la gouvernance entre les différents acteurs en charge des voies navigables, avoir une vision globale de l’aménagement du territoire et préparer la population à la « culture du risque »

Une trentaine de recommandations découlent de ces deux rapports. Des mesures pouvant être mises en œuvre à court, moyen ou long terme. Voici les principaux.

Pour regarder vers l’avenir, les collectivités et les services de l’État entendent actualiser leurs connaissances sur les voies navigables du territoire. Pour ce faire, les deux rapports préconisent la mise en place d’un «inventaire global des fossés, canaux, cours d’eau, berges et digues« .

En actualisant ces connaissances, les autorités espèrent pouvoir organiser plus efficacement leur entretien : nettoyage, enlèvement des objets emportés par les inondations, mais aussi nettoyage. Un sujet particulièrement sensible, tant son attrait fait débat. En février dernier, les agriculteurs de l’Audomarois ont commencé eux-mêmes à nettoyer le canal de Marck. Une action forte pour demander à l’Etat de prendre ses responsabilités face aux inondations à répétition.

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La mise à jour des connaissances passera aussi par le renforcement »capacités d’acquisition de données“, leur “compréhension” et leur “modélisation», relate la première recommandation du rapport des services de l’Etat. Concrètement, cela pourrait se concrétiser par «l’élaboration d’une carte nationale des inondations” pour « Développer des outils pédagogiques» ajoute François Decoster dans ses recommandations.

Pour que le Nord et le Pas-de-Calais soient plus résilients aux inondations, ces rapports visent à repenser les relations entre les différents acteurs du territoire. Chaque niveau, dans la gestion de ces crises, aura son rôle à jouer avec pour mot d’ordre : la coopération.

Ils recommandent entre autres la création d’un «cellule interministérielle nationale pérenne d’experts mobilisables pour accompagner les territoires“, “proposer une vraie place aux élus dans la gestion de crise“, “accentuer la coopération transfrontalière» dans la gestion de l’eau, mais aussi « expérimentation de participation citoyenne à la gestion des crises

Depuis les épisodes successifs d’inondations de novembre dernier, les premières formes de coopération ont déjà vu le jour à l’échelle européenne. La République tchèque, la Slovaquie et les Pays-Bas ont alors décidé de fournir des pompes aux communes concernées du Pas-de-Calais. Déployée dans l’urgence, cette aide précieuse ne pourra être plus efficace que si elle bénéficie d’une plus grande cohésion territoriale.

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Les rapports prennent toujours soin de définir la résilience comme : «la capacité d’un système, d’une communauté ou d’une société exposée à des risques, à résister, absorber, accueillir et corriger les effets d’un danger (…) notamment à travers la préservation et la restauration de ses structures essentielles et de ses fonctions de base.

Parlons de résilience, c’est reconnaître que ces aléas climatiques vont se répéter. Ainsi, les publications souhaitent développer la préparation des populations à ces risques en planifiant notamment des exercices nationaux.

Nous sommes en colère parce que nous avons l’impression de ne pas être entendus.», Allan Turpin, maire d’Andres, commune du Pas-de-Calais, n’est pas convaincu par la publication de ce qu’il considère comme un «document complémentaire

« Ôna des études de 2000, 2003, 2006 qui n’ont aujourd’hui pas abouti concrètement sur le terrain» déplore l’édile face au rapport réalisé par la mairie de Saint-Omer. « Nous attendons toujours la fin des travaux. Les documents qui sont publiés constituent, je pense, une analyse de la situation globale de la gestion des polders par rapport aux Pays-Bas. Pour moi ce document ne concerne pas vraiment notre territoire.

Pour moi ce document ne concerne pas vraiment notre territoire.

Alain Turpin

Maire d’Andrès (62)

Face à ces réticences, François Decoster rappelle que le rapport est avant tout «Une boussole. Un outil au service de tous les maires.» En se rendant aux Pays-Bas et en Belgique il explique avoir «a rassemblé bonnes idées et bonnes pratiques sous le regard d’un maire.« Ces outils devraient être mis en place à partir de janvier prochain.

Sans application concrète de mesures de gestion des risques, ces catastrophes à répétition pourraient représenter des coûts supplémentaires considérables. Selon le scénario pessimiste du GIEC, où une croissance économique rapide serait alimentée par les énergies fossiles et l’augmentation de la température moyenne mondiale, le coût mondial des catastrophes liées aux inondations, aux submersions marines et aux sécheresses »augmenterait de 68% d’ici 2050» précise le rapport des services de l’Etat.

 
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