Pierre Pouchairet, qui a grandi dans la ville d’Argenton-sur-Creuse, où ses parents tenaient la station-service de l’aérodrome du Pêchereau, n’oublie jamais son Berry natal. D’autant qu’il fut propriétaire d’une maison à Crozon-sur-Creuse pendant seize ans, synonyme de séjours fréquents dans le département entre ses voyages à travers le monde.
Il a écrit vingt-sept romans en douze ans
Installé à l’Ile-Tudy, en Bretagne, depuis 2016, il poursuit une brillante carrière littéraire rythmée par vingt-sept publications, dont Trafic meurtrierPrix Quai des Orfèvres 2017 et adapté au cinéma par Olivier Marchal sous le titre Surdosage. Il faut dire que cet ancien commandant de la Police nationale, aujourd’hui âgé de 67 ans, ne manquait pas d’étoffe pour se faire un nom dans le monde du polar.
Après avoir été en poste à la police judiciaire (PJ) de Versailles, puis à Nice pour lutter contre le trafic de drogue, il a été officier de liaison de l’office antidrogue de Beyrouth et d’Ankara, puis chef de la section criminelle de Grenoble. De 2006 à 2010, il est enfin attaché de sécurité intérieure en Afghanistan et au Kazakhstan, avant de vivre un temps à Naplouse, en Cisjordanie.
C’est à cette époque qu’il commence à écrire, s’appuyant sur sa longue expérience de policier. Et le succès de son premier roman Des flics français à Kaboullui ouvre un grand horizon, avec l’attribution du Prix Quai des orfèvres, suivi de l’attribution du Prix Guy-Vanhor de la Ville de Châteauroux pour A l’ombre des patriarches.
Une fiction basée sur des faits réels
Pierre Pouchairet a également basé l’un de ses livres au Cameroun, où il a vécu quatre ans, ce qui laisse penser à un trafic de bois précieux. Il a a publié une série de thrillers, Les trois Brestoisesayant la Bretagne pour décor principal. Son dernier ouvrage, Captagonia, publié à la Manufacture du Livres, cette fois, il lui a valu le Spy Novel Prize. « C’est une grande satisfaction, car le jury était composé de professionnels, dont François Mermet, ancien directeur de la DGSE, et Ange Mancini, ancien coordinateur national du renseignement »» reconnaît l’auteur qui a utilisé son expérience pour construire un ouvrage qui traite du trafic de Captagon (une drogue) en provenance de Syrie et qui menace la société occidentale. Il souligne : « Ce sujet m’a intéressé car il est d’actualité. Ce médicament, acheminé vers des pays que je connais bien, représente 15 % du budget de l’État syrien. » Ces faits réels, enrichis d’une fiction qui emmène le lecteur de Brest à Damas, en passant par Paris et Dubaï, s’appuient sur une solide documentation et constituent un mélange époustouflant entre roman d’espionnage et thriller.
Si ce nouveau succès ravit certainement ses connaissances berrichonnes, il ajoute qu’il n’a pas oublié le département. Un de ses romans se termine à La Châtre, et dans un autre, un personnage travaillant à la base militaire de Rosnay. Il espère également être présent au salon du livre de Châteauroux et garde en tête l’idée de situer un de ses scénarios dans l’Indre.
“Captagonia”, published by La Manufacture de livres, €20.90.