Un patron, dépassé par « un micmac administratif », se retrouve accusé de travail dissimulé en Vendée

Un patron, dépassé par « un micmac administratif », se retrouve accusé de travail dissimulé en Vendée
Un patron, dépassé par « un micmac administratif », se retrouve accusé de travail dissimulé en Vendée

Par

Stéphanie Hourdeau

Publié le

23 octobre 2024 à 15h30

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Sylvain, gérant d’une entreprise graphique en Vendée, a été jugeLundi 21 octobre 2024, par le tribunal judiciaire de La Roche-sur-Yon pour travaux dissimulés entre 2020 et 2023. Le chef d’entreprise, accablé par une lourde bureaucraties’est défendu de toute intention frauduleuse.

Radiation faute de siège social

L’affaire est née en octobre 2020. Urssaf (Union pour le recouvrement des cotisations sociales et des allocations familiales) décide supprimer le compte employeur de votre entreprise créé en 2007, car l’adresse indiquée comme siège social n’était plus celui de la société.

Sur le stand, le chef d’entreprise a expliqué que cette adresse était celle de son ancienne société. Il l’a cependant conservé comme boîte postale, car il n’avait pas besoin de locaux dans son activité actuelle, les quatre salariés travaillant tous à distance.

Le tribunal de commercede son côté, a également radié la société qui ne communiquait plus ses comptes annuels.

Malgré tout, Sylvain poursuit son activité. Mais sans compte Urssaf, il ne pouvait plus déclarer ses salariés. Et son comptable, ne pouvant plus établir leurs fiches de paie faute de pouvoir les déclarer à l’Urssaf, l’a relâché.

Salariés rémunérés, mais non déclarés

LE employés étaient cependant toujours payé chaque mois par virement bancaire. “Les salariés ont été payés, mais ces transferts n’étaient accompagnés d’aucune déclaration sociale”, a souligné l’Urssaf, qui a estimé son préjudice à 136 539 €, avec des majorations portant la somme totale à 186 636 €.

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Les salariés, se sentant lésés par l’absence de fiches de salaire, ont porté plainte. Ils déplorent l’impossibilité de contribuer à la retraite ou pour accéder aux droits sociaux.

Un chef d’entreprise accablé par la bureaucratie

Le chef d’entreprise se défend en évoquant une situation qui l’a complètement bouleversé. «Je voulais gérer ma comptabilité seul, sans rien y connaître, et je me suis retrouvé dans un pétrin administratif qui m’a dépassé», a-t-il reconnu.

Entre la radiation de l’Urssaf, la fermeture de son compte employeur et l’abandon de son comptable, il s’est retrouvé dans une impasse. “Je ne savais plus comment aborder le problème”, a-t-il admis.

Il explique également avoir essayé de régulariser la situation à plusieurs reprises. « J’ai voulu me connecter pour déclarer à l’Urssaf, mais mon compte ne fonctionnait plus », se souvient-il.

Il affirme avoir mis de côté la somme nécessaire sur un compte séquestre : « Il y a 280 000 € sur le compte de l’entreprise, plus que ce qui est réclamé. Je savais que je devais cet argent à l’Urssaf”, a-t-il déclaré.

Intention frauduleuse contestée par la défense

Par l’intermédiaire de son avocat, le gérant conteste toute intentionnalité, qui prévaut pour une accusation de travail dissimulé, et souligne complexité administrative et manque d’aide extérieure. Et sa bonne foi. « Il a continué à payer ses salariés par virement bancaire », ce qui exclut selon lui toute volonté de dissimulation de ces versements.

L’avocat a également informé le tribunal que son client devait faire face, parallèlement à cette situation complexe, aux difficultés personnellessuite à la découverte de problèmes de santé importants concernant son petit garçon. “Il a donné la priorité à la santé de son enfant plutôt qu’à son entreprise.”

«Je n’ai jamais cherché à cacher quoi que ce soit», a insisté Sylvain, qui a réussi à trouver un nouveau comptable prêt à l’aider à tout reconstituer et à mettre de l’ordre dans les déclarations manquantes.

Le procureur restait sceptique quant à ces explications, estimant que le prévenu aurait pu régulariser bien plus tôt. « Vous avez laissé traîner cette affaire pendant trois ans », lui reprocha-t-elle.

Doutant de la bonne foi du gérant, elle a exigé 10 000 € d’amende pour le prévenu et 10 000 € au nom de sa société.

L’affaire a été mise en délibéré et le jugement sera rendu le 18 novembre.

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