Dans l’Indre, la FDSEA et la JA retapissent les portes de la préfecture avec des panneaux des communes du département

Dans l’Indre, la FDSEA et la JA retapissent les portes de la préfecture avec des panneaux des communes du département
Dans l’Indre, la FDSEA et la JA retapissent les portes de la préfecture avec des panneaux des communes du département

Vendredi 18 octobre 2024, Place de la Victoire et des Alliés, à Châteauroux. Il est presque 23 heures. Une centaine d’agriculteurs sont en action. Ils bordent les portes de la préfecture de l’Indre de panneaux communaux. L’action est symbolique mais elle révèle une colère et un malaise profonds dans le monde agricole qui ne s’est pas apaisé depuis un an.

« Les JA et la FDSEA de l’Indre relancent une action Panel ! L’État nous emmène en balade ! Nous aussi, nous allons explorer l’État ! »indique un communiqué de la principale organisation agricole du département.

“On a l’impression qu’il faut payer avant d’aller travailler”

Sur place, les agriculteurs n’ont pas sorti les tracteurs et n’ont pas déversé des tonnes de lisier. C’est une colère froide qui émane de ses hommes et femmes qui viennent de vivre une saison catastrophique dans leurs champs.

« Malgré nos mobilisations, il y a presque 11 mois, la situation reste inchangée, estimer la FDSEA et la JA. Les promesses non tenues, les retards de paiement et les incohérences politiques continuent de tourmenter la vie quotidienne des agriculteurs. L’inquiétude et la colère grandissent et les solutions tardent à venir. Aujourd’hui, la révolte est à nouveau en marche ! Nous ne pouvons plus attendre et notre appel à l’action devient de plus en plus urgent. »

Après avoir mis sens dessus dessous les panneaux municipaux, ils furent cette fois démontés pour être déplacés à Châteauroux. Les portes de la préfecture de l’Indre furent ainsi retapissées assez rapidement avec des panneaux indiquant : Badecon, Argenton, Saint-Christophe-en-Bazelle, Méobecq, Sainte-Gemme, La Châtre, Arpheuilles, etc. Presque toutes les communes de l’Indre s’y trouvent.

Plus de 200 panneaux municipaux ont été accrochés aux portes de la préfecture de l’Indre.
© Photo NR, P.-YR

“C’est plus que symbolique, » estime Mickaël Brisset, secrétaire général des Jeunes Agriculteurs et céréalier à Bagneux. C’est l’expression d’un ras-le-bol de ne pas avoir été écouté. Il n’y a pas eu de réels progrès ces derniers mois. Nous sommes repartis ! »

Resté avec ce sentiment que le gouvernement, quel qu’il soit, n’écoute pas un monde agricole qui ne trouve pas sa voie : paperasse administrative, baisse des prix et récoltes en berne pour couronner une année 2024 est décidément une mauvaise année.

« Là, on démarre doucement mais ça va augmenter si on ne nous écoute pas, alert Mélanie Soulas, president of the JA de l’Indre, farmer in Saint-Août. Aujourd’hui, il n’y a pas que les champs qui sont sous l’eau. »

Ludovic Ferré, les mains dans les poches de sa douce chemise, est spectateur de cette action menée par ses collègues mais ce jeune agriculteur de Sassierges-Saint-Germain n’en est pas moins solidaire. A 31 ans, il reprendra l’exploitation agricole de ses parents en janvier 2025. Et même s’il a son métier bien à cœur, il est bien conscient qu’il fait face à d’énormes difficultés.

Ludovic Ferré, jeune agriculteur de Sassierges-Saint-Germain, reprend l’exploitation familiale début 2025.
© Photo NR, P.-YR

“Sans nous, c’est la mort”

“Je recommence au mauvais moment, soupire le jeune céréalier, membre de JA. Nous attendons que les choses changent mais nous n’y croyons pas vraiment. Pour moi, ce qui pose le plus de problèmes, c’est l’administration. On a l’impression qu’il faut payer avant d’aller travailler. »

Une chose est sûre, tous ceux qui se sont rassemblés à Châteauroux vendredi soir sont déterminés, avec le sentiment de se sentir abandonnés tant par l’Etat que par la population. La mode des circuits courts semble bien lointaine pour tous ces agriculteurs.

Malgré tout cela, ils continueront à se battre. Jusqu’à Paris, si nécessaire. « Nous sommes l’élément vital économique des petites communautés et sans nous, c’est la mort. » Un avertissement à quiconque ne veut pas les écouter.

 
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