une prise de conscience du danger mortel des inondations, dit un expert

une prise de conscience du danger mortel des inondations, dit un expert
une prise de conscience du danger mortel des inondations, dit un expert

Avec quatre décès liés aux intempéries en 2023 dans la province, les municipalités québécoises doivent se demander si elles sont prêtes à affronter le danger d’inondations, selon un expert.

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« Oui, nous avons perdu deux pompiers. Mais allons-nous commencer à dire que nous devons faire quelque chose alors que ce seront des enfants et des adultes ? » demande Raynald Hawkins, directeur général de la Société de sauvetage, qui a participé à la reprise de l’enquête publique du coroner sur le décès de deux pompiers volontaires à Saint-Urbain.

L’enquête se concentrera ces prochains jours sur la partie « recommandations ». M. Hawkins a rappelé que des inondations sans précédent ont fait plus d’une centaine de victimes au Brésil ces derniers jours et que le Québec, qui compte de nombreuses rivières, n’a pas été épargné par la menace d’inondations.

Après la mort tragique des pompiers Christopher Lavoie et Régis Lavoie il y a un an, deux autres personnes ont perdu la vie à l’été 2023 dans un glissement de terrain à Rivière-Éternité.

«On voit donc de plus en plus ce phénomène mondial s’installer et je me dis ‘est-ce que nous, Québec, sommes prêts à faire face à ce genre de risque?’», a notamment déclaré M. Hawkins. lors de son témoignage.

Une équipe régionale ?

Il a rappelé qu’à l’instar de Saint-Urbain, plusieurs petites municipalités n’ont pas les moyens de se doter d’une escouade nautique. « Existe-t-il une autre façon de penser pour régionaliser ce besoin ? suggéra le spécialiste.

Son organisation émet six recommandations à la lumière du drame de Charlevoix, notamment que les pompiers appelés à intervenir près de l’eau « devraient savoir nager ». La formation de base que suivent tous les pompiers du Québec devrait également contenir un module sur la sécurité aquatique.

En matinée, le conseiller à la sécurité civile au ministère de la Sécurité publique, David Genest, a rapporté que le vendredi précédant l’inondation du 1er mai 2023, un bulletin spécial avait été envoyé aux municipalités de Charlevoix pour les informer qu’il « prévoyait un week-end pluvieux ». Plus de 100 mm étaient possibles avec la fonte des neiges.

Selon lui, un courriel a bien été envoyé à la direction générale de Saint-Urbain, et M. Genest se souvient aussi, « à [sa] connaissance», d’avoir discuté avec le directeur général Martin Guérin pour lui transmettre l’information directement.

Déferlement d’eau

En revanche, Thierry Gaudron, spécialiste de recherche et de sauvetage qui dit avoir plus de 300 missions à son actif, a estimé que l’idée d’utiliser un véhicule Argo, comme celui utilisé par les sinistrés pour secourir les sinistrés isolés par un champ inondé, était « valable » sur la base des informations disponibles dans la matinée. Cependant, les conditions n’étaient plus réunies au moment du sauvetage en raison de la brusque montée des eaux.

«La première chose que nous apprenons à nos sauveteurs, c’est de ne pas se mettre en danger», a souligné M. Gaudron.

Si une équipe de sauveteurs correctement formés était intervenue, ils auraient probablement recommandé une approche à pied moins directe, mais plus haute.

“Nous ferons toujours une tentative, tant que cela reste sûr, mais en fin de compte, si ce n’est pas sûr, l’opération sera une non-intervention et nous appellerons l’hélicoptère.”

Nouvelle directive

Enfin, le directeur des pompiers de Saint-Urbain, Cédric Châtigny, a été interrogé pour la deuxième fois depuis le début de l’enquête.

Depuis les tristes événements, plusieurs consignes de sécurité opérationnelle ont été ajustées ou modifiées et les sauvetages sur plans d’eau sont clairement interdits.

« Sur le fleuve, c’est certain et certain qu’on n’ira pas. Nous allons rester à la limite», a déclaré M. Châtigny.

L’avocat de la Municipalité a précisé qu’une orientation définitive concernant les sauvetages doit encore être adoptée par les élus et que la question sera abordée au conseil municipal lundi soir.

Par ailleurs, une directive sur les interventions présentant un risque de noyade prévoit que les pompiers doivent porter un gilet de flottaison (VFI) et ne peuvent pas porter de vêtements de combat à proximité d’un plan d’eau.

Par ailleurs, 12 membres du service sur 14 ont suivi une formation d’une journée sur la prévention en milieu riverain. Le petit service d’incendie a acheté six gilets de flottaison, des casques d’eau et de nouvelles radios.

 
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