ce que disent les chiffres

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Par

Marie Amelie Marchal

Publié le

17 octobre 2024 à 7h10

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Lors du dernier Conseil de Paris, la présentation du bilan social unique a permis aux différents groupes de revenir sur le devant de la scène. politique des ressources humaines de la Ville, vendredi 11 octobre 2024. A cette occasion, la question deabsentéisme des fonctionnaires a été vivement débattue. L’exécutif, par l’intermédiaire d’Olivia Polski, adjointe en charge des ressources humaines depuis un an, a dû se défendre contre une droite parisienne l’accusant d’« imprudence ».

« Un absentéisme exponentiel et monumental »

Grégory Canal, conseiller parisien du 15e arrondissement du groupe Changer Paris, a critiqué une « poursuite du déclin de l’attractivité de la mairie de Paris », un « certain nombre de des départs assez prodigieux» et une figure « effrayante » de démissions

Mais ce qui a le plus cristallisé les tensions dans l’hémicycle, c’est la taux d’absentéisme fonctionnaires. Citant « 39,6 jours d’absence en moyenne pour les agents de la ville de Paris » et rappelant qu’au « niveau national c’est 9,7 jours dans la fonction publique, 6,7 dans le privé », Grégory Canal a demandé des explications.

Même indignation dans les rangs du MoDem dont Séverine de Compreignac, conseillère du 6e arrondissement, s’est exprimée en déplorant un « absentéisme exponentiel
et monumentale. Pour Samia Badat-Karam, conseillère parisienne du 16e arrondissement du groupe Changer Paris, s’il ne s’agit « pas d’accabler les élus de la ville ». […] qui fournissent un travail remarquable », cet absentéisme reflète « un manque de reconnaissance et d’appréciation ».

« Ça veut dire que vous êtes contre le congé parental »

Adjointe chargée des ressources humaines à la mairie de Paris, Olivia Polski a dénoncé un « droit égal à lui-même, caricatural ». Et de revenir sur le taux d’absentéisme qui serait « un signe de vitalité et de solidarité », provoquant une vive réaction dans l’hémicycle.

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Cela veut dire que vous êtes contre le congé paternité, le congé maternité, le congé d’adoption, le congé parental (…), les absences pour soignants et pour formation.

Olivia polonaise Adjoint à la Mairie de Paris en charge de toutes les questions relatives aux ressources humaines, au dialogue social et à la qualité du service public

Que disent les chiffres ?

Sur le absences pour raisons de santé(arrêts maladie ordinaires, congés de longue durée, arrêts maladie de longue durée, accidents du travail, maladies professionnelles), le bilan social unique note une baisse entre 2022 et 2023, où le taux est passé de 9,68% à 9,14%. Des chiffres qui restent plus élevé que les années précédentes où les taux étaient de 8,41% en 2021, 7,65% en 2020, 8,13% en 2019 et 7,76% en 2018 notamment.

Un aperçu est donné sur les arrêts pour « maladie ordinaire » : 4,18 % en 2023, 4,99 % en 2022, 4,04 % en 2021, 3,41 % en 2020 et 3,75 % en 2019.

Olivia Polski justifie en partie ces absences par des congés liés à la parentalité. En trois ans, selon les rapports précédents, le nombre de conjoints ayant pris un le congé de paternité a augmenté . Alors qu’ils étaient 74,4 % en 2020, ils utilisent désormais le système à 100 %.

Par ailleurs, le le congé d’adoption a doublé dans quatre ans. Passant de 220 jours en 2020 (pour cinq agents concernés) à 443 jours en 2023 (pour quatre agents). Concernant le congé maternité, l’évolution est marginale et décroissante (122 153 jours pour 1 243 en 2020, 100 245 jours pour 1 021 agents en 2023).

Alors que le député de Paris en Commun s’appuie sur le congé de solidaritépour expliquer en partie l’augmentation de l’absentéisme, il a connu une très forte augmentation passant de 35 jours pour trois agents en 2022 à 341 jours pour quatre fonctionnaires en 2023. A noter qu’en 2020, les jours d’absence liés au congé de solidarité familiale en 2020 étaient de 473 pour 11 fonctionnaires concernés.

Enfin, le congé pour soignants créé en 2022, représentait 55 jours d’absence (pour un fonctionnaire concerné), contre 785 jours en 2023 (pour neuf agents).

En revanche, le nombre de jours de grève a été pointé du doigt par l’opposition. Année de mobilisation contre la réforme des retraites notamment, 2023 a été marquée par 80 797 jours d’absence en lien avec un slogan local ou national (45 855 jours en 2022 et 61 041 jours en 2021).

Plutôt que l’absentéisme, les syndicats dénoncent la précarité des agents

Du côté des syndicats, c’estbaisse du nombre de fonctionnaireset leaugmentation du nombre de travailleurs contractuelsentre 2019 et 2023 qui concerne bien plus que l’absentéisme à la CGT ainsi qu’à FO et Supap-FSU.

Dans un communiqué, FO déplore « une baisse du nombre de fonctionnaires (-3,24 %) et une augmentation du nombre d’agents contractuels entre 2019 et 2023 (+ 15 % pour les CDI et + 18,96 % pour les CDD ». ) » quand le Supap -FSU rappelle que « le nombre de contractuels à temps plein en CDI a augmenté de 600 depuis 2020 ».

Un problème d’attractivité qui a fait l’objet d’une communication lors d’un Conseil il y a près d’un an jour pour jour. L’instauration de la semaine de quatre jours, des protections supplémentaires et notamment un prêt à taux zéro avaient alors été évoqués pour tenter d’endiguer la fuite des agents vers le secteur privé.

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