Zelensky décline son projet devant l’UE et l’OTAN – 17/10/2024 à 12:06

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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président du Conseil européen Charles Michel arrivent pour un sommet de l’UE à Bruxelles le 17 octobre 2024 (AFP / NICOLAS TUCAT)

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a présenté jeudi à Bruxelles son “plan de victoire”, insistant sur le fait que son pays, en difficulté sur le champ de bataille, doit être en position de force avant toute négociation.

“L’Ukraine est prête à faire une véritable place à la diplomatie mais, pour cela, nous devons être forts”, a-t-il déclaré aux dirigeants des 27 Etats membres avant de rencontrer plus tard dans la journée les 32 ministres de la Défense de l’Otan.

Plus de deux ans et demi après le début de l’invasion russe, l’Ukraine est en retrait, notamment sur le front oriental du Donbass. L’armée russe a revendiqué jeudi matin la conquête d’un village proche de la ville de Kourakhove, situé au sud de Pokrovsk, important pôle logistique de l’armée ukrainienne.

Après avoir déjà défendu son projet à Washington, Londres, Paris, Berlin et Rome, le président ukrainien en a dévoilé les principaux points mercredi devant le Parlement de Kiev.

Levée des restrictions sur l’usage des armes que l’Occident fournit à l’Ukraine, déploiement sur le territoire ukrainien d’armes de dissuasion non nucléaires… Aucune de ces demandes n’a encore rencontré le soutien des Alliés.

– Rêve d’adhésion à l’OTAN –

Le plan présenté par M. Zelensky préconise également d’adresser immédiatement à Kiev une invitation à rejoindre l’Otan, seule véritable garantie de sécurité pour son pays, selon le président ukrainien.

Mais là encore, il faudra être patient. Jeudi, comme la veille, Mark Rutte s’est limité à rappeler le caractère « irréversible » de la progression de l’Ukraine vers l’OTAN.

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Le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, s’exprime lors d’une conférence de presse à Bruxelles, le 16 octobre 2024 (AFP / Simon Wohlfahrt)

Les Etats-Unis, où se déroulera l’élection présidentielle le 5 novembre, refusent pour l’instant d’aller plus loin.

“L’Ukraine sera membre de l’OTAN”, a déclaré Rutte jeudi matin, mais si “la question est de savoir quand, je ne peux pas répondre pour le moment”, a-t-il ajouté.

Concernant le plan ukrainien, qui sera « sur la table » lors de la réunion des ministres de l’Otan jeudi soir, le nouveau secrétaire général de l’Alliance a jugé mercredi qu’il envoyait un « signal fort ». Mais, a-t-il immédiatement ajouté, « cela ne veut pas dire que je peux dire ici que je soutiens l’ensemble du projet ».

Les pays baltes se sont montrés plus enthousiastes, appelant leurs partenaires de l’OTAN et de l’UE à soutenir ce plan.

“J’espère que ce plan ne sera pas qu’un morceau de papier et qu’il sera suivi d’actions et de mesures”, a déclaré le ministre estonien de la Défense Hanno Pevkur.

«C’est une guerre existentielle. La Russie constitue une menace existentielle pour l’Europe et j’espère que les États membres continueront à soutenir l’Ukraine », a déclaré Josep Borrell, chef de la diplomatie de l’UE.

– “Notre hésitation” –

Mais plusieurs autres pays se montrent plus prudents, craignant une escalade avec la Russie ou, plus prosaïquement, pour des raisons budgétaires. “Notre hésitation est la voie la meilleure et la plus directe vers une escalade”, a déclaré jeudi le président lituanien Gitanas Nauseda à Bruxelles.

A l’OTAN, la ligne officielle reste la même, y compris depuis l’arrivée de Mark Rutte au début du mois. “Nous travaillons très dur pour qu’ils (les Ukrainiens) gagnent”, a-t-il promis mercredi à la presse.

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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’adresse aux membres du parlement ukrainien à Kiev, le 16 octobre 2024 (SERVICE DE PRESSE PRÉSIDENTIEL UKRAINIEN / Polycopié)

Mais « il existe plusieurs manières de définir la victoire ou la défaite », argumente un responsable de l’Alliance atlantique.

Pour certains des 32 pays de cette organisation, les revers de la Russie au début de son « opération spéciale » en 2022 sont déjà une victoire en soi, autorisant un compromis, préférable à une guerre longue et coûteuse, explique un autre diplomate de l’Otan.

Le chancelier allemand Olaf Scholz a également appelé mercredi à “tout faire” pour empêcher la poursuite du conflit en Ukraine, notamment en discutant avec le président russe Vladimir Poutine, mais en concertation avec Kiev.

“C’est le pire moment pour entamer des négociations maintenant, car la Russie se sent la plus forte”, a prévenu M. Nauseda.

 
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