une mère reconnue coupable de maltraitance sur ses trois enfants

une mère reconnue coupable de maltraitance sur ses trois enfants
une mère reconnue coupable de maltraitance sur ses trois enfants

«Quand j’ai commencé, j’étais plein de rêves. Je croyais que nous, avocats, magistrats, travailleurs sociaux, allions faire en sorte que la violence contre les enfants, sinon cesse – je ne suis pas naïf – du moins diminue. En 2024, force est de constater que mon rêve est un cauchemar avec l’explosion des violences conjugales”, partage ce mardi 15 octobre Me Tressard.

Devant les juges de Mons, celle qui a été pendant de nombreuses années avocate au Conseil départemental, administratrice ad hoc des enfants placés, s’est émue à l’idée de raccrocher sa robe. Cette fois, il représente deux sœurs et un frère, aujourd’hui âgés de 10 à 16 ans, meurtris par la vie, ou plutôt par une famille défaillante.

Ancien militaire, le père a déjà été condamné pour violences sur la mère des enfants, ancienne nourrice. Lorsqu’il part en mission, c’est elle qui gère la fratrie avec violence.

Jour de Noël

Le 25 décembre 2021, au sud de Mont-de-Marsan, elle appelle la gendarmerie pour dénoncer les coups portés par son compagnon. Finalement, c’est elle qui sera poursuivie pour violences sur lui. Lors des investigations, les enquêteurs s’intéressent aux enfants. Une procédure est lancée en parallèle.

A l’époque, l’aîné de 13 ans avait dénoncé des gifles, des fessées, des coups sur les doigts avec une spatule ou une règle en fer et des tiraillements de cheveux. Elle n’oublie pas les dénigrements. «Quand nous jouions avec le repas, elle nous faisait manger de la nourriture moisie par terre», explique-t-elle. Sa sœur confie qu’elle “a pu dormir par terre”. Le plus jeune, âgé de 7 ans, se souvient avoir été « enfermé au chenil quand il faisait froid », privé de nourriture, ou encore que c’était moisi, là aussi. Pour l’impact psychologique, trois jours d’incapacité totale de travail sont prescrits pour les deux plus jeunes.

Une mère en colère

Aux commandes, la mère de famille de 37 ans, d’apparence ordinaire, montre une irritation accrue. La tension est si forte que le juge lui demande de se calmer et de changer de ton. Toujours à fleur de peau, elle oscille entre reconnaissance, minimisation et déni.

« J’avoue avoir été assez strict, ne pas avoir eu un comportement approprié et avoir fait des gestes inappropriés (gifles, fessées) lorsqu’ils allaient trop loin. Ils se battaient tellement entre eux, pire que des animaux, avec des fourchettes et des couteaux. C’est pour cela que je les ai fait manger par terre, pour les séparer. »

Elle est lucide : « Nos enfants sont devenus violents parce que nous étions incapables de gérer nos problèmes entre adultes sans violence. » L’épisode du chenil ? « C’était mon fils qui jouait dedans et qui ne voulait pas en sortir », certifie-t-elle.

La procureure Alexa Dubourg s’inquiète : « À chaque acte, vous vous positionnez en victime. Malgré votre parcours de vie, vous devez comprendre que les faits vous sont imputables, uniquement à vous, sans leur imputer la faute. » Entre quinze et dix-huit mois de prison avec sursis sont requis.

“Je ne lui parlerai pas”

Lorsqu’elle s’exprime devant les juges, l’aînée, toujours en famille d’accueil, maintient ses accusations. « Tant qu’elle n’aura pas reconnu ses fautes, je ne lui parlerai pas. » Me Mattioli-Dumont plaide : « Mon client reconnaît la majorité des faits. Mais il faut tenir compte du contexte avec un conflit parental important et une relation dysfonctionnelle. »

La mère, qui recommence à revoir ses deux plus jeunes enfants, est condamnée à dix mois de prison. Elle doit verser 1 500 euros de dommages moraux pour chacun de ses enfants.

 
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