pourquoi certains groupes retirent une partie de leurs amendements ?

pourquoi certains groupes retirent une partie de leurs amendements ?
pourquoi certains groupes retirent une partie de leurs amendements ?

Le Nouveau Front populaire, le groupe de droite et une partie du bloc présidentiel ont renoncé à des centaines d’amendements ces dernières heures, alors qu’un vote sur la première partie du texte budgétaire devrait théoriquement avoir lieu mardi.

Depuis le début de l’examen du projet de loi de finances (PLF) pour 2025, l’Assemblée nationale a connu nombre de manœuvres parlementaires auxquelles elle est habituée. La dernière en date a eu lieu jeudi 24 et vendredi 25 octobre, lors des discussions budgétaires dans un hémicycle au centre du jeu politique de cet automne. A gauche, au centre, à droite… Face à des débats qui s’enlisent, plusieurs groupes ont affirmé retirer une partie de leurs amendements sur ce texte crucial.

Le président de La insoumise (LFI) de la commission des finances, Eric Coquerel, a annoncé que les quatre groupes du Nouveau Front populaire (NFP) retireraient un quart de leurs amendements, soit environ 270. Ensemble pour la République (EPR, ex -Renaissance), présidé par Gabriel Attal, s’est pour sa part retiré “une centaine d’amendements”a déclaré le député David Amiel jeudi après-midi. Selon une Source parlementaire contactée par franceinfo, vendredi matin, le groupe de Droite Républicain (DR, ex Les Républicains) a également retiré une centaine d’amendements sur la première partie du PLF, consacrée aux recettes.

Tous partagent un objectif identique : accélérer l’examen du texte pour passer au vote. « Ce ne seront pas les quatre groupes PFN qui échoueront à la révision du budget 2025 »ont assuré jeudi après-midi quatre de leurs représentants aux journalistes. David Amiel, au nom du groupe EPR, est allé dans le même sens, affirmant jeudi vouloir « votes et débats ». Sinon, “Les Français vont se demander à quoi sert l’Assemblée”a plaidé le député auprès des journalistes.

Dans cette bataille parlementaire acharnée, le temps presse. Certes, la conférence des présidents de l’Assemblée nationale a prévu la possibilité pour les élus de siéger samedi afin de débattre de ce texte, mais « au rythme où nous allons, nous ne pourrons pas terminer cette première partie du PLF, ce qui serait un échec démocratique collectif pour tous les députés et pour l’ensemble de l’Assemblée nationale »a déclaré David Amiel jeudi.

Avec plus de 2.000 amendements restant à débattre vendredi en fin d’après-midi, il est en effet possible que les débats ne puissent pas se terminer samedi, voire dimanche, si les débats se poursuivaient en fin de week-end. Dans ce cas, le vote solennel, prévu mardi 29 octobre pour cette première partie du budget 2025, ne pourra pas avoir lieu et les débats devront reprendre le 5 novembre. Jeudi, l’insoumis Eric Coquerel a accusé la droite et le camp présidentiel, la « base commune » qui constitue la quasi-totalité du gouvernement, à recourir aux amendements pour éviter le vote.

“Evidemment, tout est fait par le gouvernement et les groupes gouvernementaux pour tenter de faire traîner les débats.”

Eric Coquerel, président LFI de la commission des finances à l’Assemblée nationale

à l’AFP

Jean-Philippe Tanguy, vice-président du groupe Rassemblement national, a également dénoncé « obstruction permanente » groupes de droite et du centre. « Nous sommes animés par un pouvoir qui n’existe plus »a-t-il fustigé dans l’hémicycle.

Le gouvernement rejette ces accusations. Dans la configuration actuelle, elle pourrait soit recourir à l’article 49.3, qui permet d’adopter un texte sans vote, soit recourir à l’article 47 de la Constitution, selon lequel, si l’Assemblée ne peut se prononcer en première lecture sur un projet de loi de finances au bout de quarante jours ( c’est-à-dire ici le 21 novembre), le gouvernement renvoie le dossier directement au Sénat.

Pour l’instant, “Michel Barnier ne veut pas de 49,3”assure un proche du Premier ministre. Pour des raisons de sécurité, le gouvernement a encore autorisé mercredi l’ancien commissaire européen chargé du Brexit à y recourir. Cette solution présenterait deux inconvénients aux yeux de l’exécutif. Premièrement, une seule utilisation de cette arme constitutionnelle pourrait ne pas suffire à faire adopter le budget. Elisabeth Borne a souffert des nombreuses utilisations de cet article pour faire adopter les textes budgétaires en 2022 et 2023. « Michel Barnier veut se sauver dix 49,3 »estime connaître un cadre de « socle commun » à l’Assemblée nationale, d’autant que tout 49.3 crée le risque d’une motion de censure votée par les oppositions de coalition.

“La réalité est que les oppositions espèrent toutes que nous claquons le 49.3analyse un conseiller ministériel. Ils viennent de comprendre qu’on allait aller au vote et qu’on ne mettrait pas 49,3 sur la première partie du PLF. Ils ne peuvent donc pas pleurer sur le déni de démocratie.» Pour contrer cette stratégie gouvernementale, les groupes de gauche pourraient donc être tentés de battre le gouvernement en voix, si le vote a lieu. Si la première partie du PLF 2025 était rejetée, le texte initial présenté par le gouvernement le 10 octobre serait alors transmis au Sénat pour examen.

« Il y aura une commission mixte mixte puis un seul 49,3 sur tout le texte »prédit le proche de Michel Barnier. Cette commission, qui rassemble sept députés et sept sénateurs en fonction des équilibres politiques de chaque chambre, serait ensuite chargée en décembre d’aboutir à une version définitive du texte. Avec une composition favorable à la « base commune », il devrait en théorie soutenir l’exécutif, qui doit manœuvrer habilement dans cet automne budgétaire de tous les dangers.

 
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