Un ancien préfet et trois maires d’Île-de-France jugés dans une affaire de corruption

Un ancien préfet et trois maires d’Île-de-France jugés dans une affaire de corruption
Un ancien préfet et trois maires d’Île-de-France jugés dans une affaire de corruption

Petits cadeaux, « services rendus » et transactions immobilières : le tribunal correctionnel de Paris se penche depuis lundi sur une vaste affaire de corruption qui implique l’ancien préfet Alain Gardère, des maires d’Ile-de-France et des entrepreneurs du bâtiment.

L’enquête a débuté avec des soupçons sur le mode de vie d’un ancien commissaire de police de Marseille (2011) proche de la droite, Alain Gardère, aujourd’hui âgé de 67 ans.

Responsable de la sûreté des aéroports parisiens du Bourget et de Roissy en 2011-2012, directeur en 2015-2016 du Conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS, l’organisme qui délivre les agréments dans ce secteur), il est soupçonné d’avoir été utilisé pour ses fonctions pour rendre de nombreux services en échange de cadeaux pour lui-même et son entourage.

Selon le parquet, le haut fonctionnaire, aujourd’hui à la retraite, aurait, entre autres, accordé un emploi fictif, encouragé l’obtention illégitime d’agréments d’agents de sécurité privée et facilité l’obtention de contrats de sécurité.

Plusieurs dirigeants d’entreprises de gardiennage comparaîtront à ses côtés devant le tribunal pour lui avoir offert des cadeaux (caisses de vin, déplacements avec chauffeur, repas au restaurant ou soirée dans un cabaret, etc.)

M. Gardere, qui «a été condamné à la hâte par le tribunal des médias» depuis que cette affaire a éclaté, comptez sur “démontrer lors de cette audience qu’un acquittement est nécessaire”a indiqué son avocat, Me Gaspard Lundwall.

Au total, 13 personnes et deux sociétés doivent être jugées jusqu’au 20 juin pour une longue liste de délits, parmi lesquels corruption active ou passive, abus d’autorité, prise illégale d’intérêts, abus de biens sociaux ou encore recel d’abus de biens sociaux.

En retraçant les infractions reprochées à l’ancien préfet, les enquêteurs se sont ensuite intéressés à un entrepreneur en bâtiment, Antonio de Sousa, 76 ans, à la tête de l’entreprise France Pierre.

Ce patron est soupçonné d’avoir vendu plusieurs appartements à prix cassés à Alain Gardère et d’avoir fait réaliser gratuitement des travaux chez lui ou chez sa maîtresse.

Les investigations ont ensuite été étendues à des faits présumés de corruption dans le secteur de la promotion immobilière, qui n’ont rien à voir avec M. Gardère.

Dans cet aspect de l’affaire, M. de Sousa et d’autres entrepreneurs du bâtiment sont accusés d’avoir accordé des faveurs à des élus franciliens ou à leurs collaborateurs pour obtenir des décisions favorables en matière d’urbanisme.

Trois maires ou anciens maires comparaîtront ainsi sur le banc des accusés. A commencer par Jean-François Oneto, maire (LR) d’Ozoir-la-Ferrière (Seine-et-Marne), soupçonné d’avoir secrètement reçu environ 500 000 euros en 2010, en échange de décisions favorisant des projets de promotion immobilière portés par le groupe France Pierre dans sa commune.

La justice accuse également cet élu de 73 ans d’avoir embauché sa fille comme collègue de cabinet, un emploi que le parquet considère comme fictif.

Un autre élu de Seine-et-Marne, Sinclair Vouriot (DVD), 75 ans, maire de Saint-Thibault-des-Vignes, est accusé d’avoir bénéficié de travaux en partie payés par France Pierre à son domicile.

Quant à Gérard Hérault, 75 ans, ancien maire (PS) de Montgeron (Essonne) de 1995 à 2014, il est soupçonné de s’être vu offrir un véhicule BMW d’une valeur de près de 40 000 euros en 2005 par France Pierre, et d’avoir occupé un logement gratuit. en charge pendant plusieurs mois en 2009.

Un quatrième conseiller, Serge Poinsot, maire (LR) de Vigneux-sur-Seine (Essonne) de 2001 à 2018, a également été poursuivi dans cette affaire, notamment pour s’être également vu offrir une BMW et avoir encaissé de l’argent sur ses comptes. plusieurs dizaines de milliers d’euros en espèces. Il est décédé avant l’ouverture de ce procès, en juillet 2022.

 
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