Treize maires supplémentaires ont pris un arrêté interdisant à leurs concitoyens de tomber malade. Ils s’inscrivent dans la démarche initiée par le maire de Decize pour alerter les autorités sur l’état de l’accès aux soins dans le département.
La décision symbolique de la maire de Decize, Justine Guyot, de prendre un arrêté municipal interdisant à ses administrés de tomber malade, s’est répandue parmi ses homologues à l’écharpe tricolore.
“L’accès aux services de santé s’effondre” : un maire de la Nièvre prend un arrêté interdisant de tomber malade
Traduction du “désespoir d’une population laissée sans recours face à un service de santé en ruine”, son arrêté en forme d’alerte, daté du début de ce mois d’octobre, a trouvé un écho à Arthel, Champallement, Champvert, Devay, Imphy, La Fermeté, La Marche, Lamenay-sur-Loire, Montigny-aux-Amognes, Saint-Firmin, Saint-Germain-Chassenay, Saint-Léger-des-Vignes et Tresnay. L’élue décizoise a elle-même souhaité être suivie dans son action « pour interpeller les autorités compétentes et demander des engagements concrets concernant la prise en charge de nos concitoyens ».
“Nous sommes en danger”
Qu’espèrent ces maires ? Quelques exemples.
Arthel. « Si de nombreux maires prennent également un décret, cela attirera l’attention des pouvoirs publics et de nos politiques », estime Marc Fauche.
« Si nous voulons développer notre région, continuer à vivre dans nos villages, attirer des gens et retenir notre population, nous avons besoin de services de santé à la hauteur. »
Devay. « Le but est de faire bouger les choses. Nous ne disposons que de ce levier pour le moment », insiste Christian Level.
« Nous soutenons l’initiative de Justine Guyot. Il faut montrer que la médecine rurale souffre et notamment notre hôpital du bassin Decizois où les urgences sont fermées un à deux week-ends par mois. Notre mécontentement doit remonter vers les autorités. »
7 autres communes de la Nièvre interdisent de tomber malade
La Marche. « Ce serait bien si ces décrets pouvaient faire le buzz dans les médias nationaux. Il faut le relayer», juge Christian Marillier.
A travers cette initiative, l’élu espère attirer l’attention des pouvoirs publics sur « l’état de désertification médicale de notre territoire et l’incapacité de soigner nos concitoyens ».
Saint-Firmin. « Nous devons déménager. Nous sommes totalement oubliés», déclare Marie-Christine Amiot, saluant l’initiative prise par le maire de Decize.
« J’espère qu’on va passer la vitesse supérieure », poursuit-elle en espérant que des élus seront reçus au ministère de la Santé pour bien montrer l’exaspération des Nivernais. « Nous ne pouvons pas laisser la population sans soins. Nous sommes en danger. »
