« Si vous m’aviez vu hier soir, devant les flammes détruisant mon garage, je n’aurais peut-être pas réagi aussi sereinement »sourit David Treveur, gérant du garage qui porte son nom, à Langueux, rue des Landes.
Vers 1 heure du matin, dans la nuit du mardi 15 octobre au mercredi 16 octobre 2024, son chauffeur d’astreinte l’a appelé pour le prévenir, après avoir lui-même reçu un appel de la police. L’incendie a ravagé les 600 m² de son garage dont il ne reste plus rien. Une dizaine de véhicules ont brûlé.
Le troisième incendie depuis 2005
David Treveur remercie les pompiers, au nombre d’une soixantaine, qui ont réussi à maîtriser l’incendie à l’aide de cinq lances d’eau, avant qu’il ne se propage à tous les véhicules stationnés dans son parc, ainsi qu’à l’entreprise Loxam située juste à côté, dans laquelle se trouvait un réservoir d’essence.
Ce mercredi matin, alors que le dernier fourgon des pompiers vient de repartir, après avoir assuré qu’il n’y avait plus de risque de reprise de l’incendie, David Treveur se veut fataliste. « C’est le troisième incendie qui touche le garage depuis que j’en ai repris la direction en 2005, le dernier remonte à 2017. Mais cette fois, c’est le plus important. Que veux-tu que je te dise, nous devons nous en occuper. »
«On peut se chauffer avec les clients»
Il aurait pourtant des raisons d’être épuisé. Selon lui, les deux précédents incendies dans son garage «C’étaient des criminels, mais les coupables n’ont jamais été trouvés.»
Celui qui gère l’un des deux garages de dépannage agréés par la préfecture des Côtes-d’Armor confie : « Vous savez, parfois, ça peut être échauffé avec les clients. Toute l’année, nous avons affaire à des gens mécontents. Nous y sommes habitués. On récupère parfois des véhicules saisis, on ne sait pas ce qu’il y a dedans. Nous savons que nous pourrions être une cible. »
“L’activité continue”
Ce qui le surprend, c’est que ces derniers temps, il n’a pas eu de problèmes particuliers avec les clients. « Nous n’avons aucun doute sur telle ou telle personne. » Ce qui lui fait dire qu’il “ne sait pas si cet incendie est accidentel ou criminel”. L’enquête, confiée au commissariat de Saint-Brieuc, va tenter de faire la lumière sur les origines de ce sinistre.
Une chose est sûre, David Treveur ne va pas s’arrêter de travailler. « L’activité continueassure-t-il. Nous avons un deuxième garage non loin, c’est là que se trouvaient tous nos camions, heureusement ! Ici, on a perdu le matériel d’atelier, tous les papiers et c’est un peu embêtant, mais on continue normalement, avec encore quelques soucis à gérer. »
