L’Irlande et la France sont les deux pays européens qui comptent le moins de procureurs, chargés d’examiner les plaintes, d’engager des poursuites et de diriger certaines enquêtes, selon une étude d’un organe du Conseil de l’Europe présentée mercredi.
Il y a 2,7 procureurs pour 100 000 habitants en Irlande et 3,2 en France, selon cette étude de la Commission européenne pour l’efficacité de la justice (Cepej) qui dresse un inventaire, sur la base des données de 2022, pour 44 des 46 pays membres. États du Conseil de l’Europe (le Liechtenstein et Saint-Marin n’ont pas fourni de données).
La médiane en Europe est de 11,2 parqueteurs pour 100 000 habitants.
Toutefois, les deux pays ont considérablement augmenté leurs recrutements, le nombre de parqueteurs ayant augmenté de 37,2 % en Irlande et de 9,3 % en France depuis 2012.
Toujours selon l’étude, en France chaque procureur traite plus de 2 000 dossiers par an, alors que la médiane européenne est de 204. En France, les trois quarts (75 %) de ces dossiers sont classés sans suite, contre 57 % au niveau européen. Environ 10 % de ces affaires font l’objet d’une sanction ou d’une mesure imposée ou négociée par le procureur, et 14 % sont portées devant les tribunaux pour être jugées (32 % au niveau européen).
À l’inverse, chaque procureur irlandais a traité 83 affaires en 2022.
Selon l’étude, le budget réel du système judiciaire représentait 0,20% du PIB en France en 2022, comme en Lituanie, contre 0,24% à Malte, 0,30% en Allemagne, 0,31% en Italie, ou encore 0,34% en Espagne.
Le nombre de juges en France s’élève à 11,3 pour 100 000 habitants, en dessous de la médiane européenne (17,6). Les pays comptant le moins de juges sont l’Angleterre (2,6 pour 100 000 habitants), l’Irlande (3,3), l’Azerbaïdjan (5,4) et le Danemark (6,5).
Selon le Cepej, en France, les délais de traitement des affaires portées devant les juridictions judiciaires ou administratives sont plus longs que la médiane observée en Europe, à l’exception des affaires portées devant le Conseil d’État, juridiction suprême de l’ordre. administratif.
La commission note également l’existence d’un « plafond le lointain » en Europe à la progression des femmes dans la carrière des magistrats, même si celle-ci est devenue une profession majoritairement féminine : « Plus le niveau hiérarchique est élevé, plus la part des femmes diminue »note l’institution.
En France, les femmes représentent 69 % des magistrats, mais seulement 46 % des présidents de tribunaux.