accusé d’avoir « porté atteinte » à l’identité d’un village, un entrepôt autorisé à quitter le sol

accusé d’avoir « porté atteinte » à l’identité d’un village, un entrepôt autorisé à quitter le sol
accusé d’avoir « porté atteinte » à l’identité d’un village, un entrepôt autorisé à quitter le sol

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Maxime Berthelot

Publié le 10 mai 2024 à 18h00

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La cour administrative d’appel de Paris a désavoué la commune de Crisenoy (Seine-et-Marne) qui entendait annuler la délibération du communauté de communes Brie des Rivières et Châteaux (CCBRC), autorisant la création deun entrepôt logistique dans la ville voisine de Fouju.

L’ancienne union mixte de la charte d’aménagement intercommunale Crisenoy-Fouju-Moisenay – remplacée depuis par la CCBRC – a conclu il y a dix-sept ans, en 2007, une « concession d’aménagement pour la réalisation de la ZAC des Bordes » pendant « huit ans » avec le promoteur et investisseur Réalisation Développement Percier (PRD). En 2009, un premier « avenant » avait prolongé le contrat de cinq ans supplémentaires.

Dix ans plus tard, en juin 2019, un deuxième amendement avait été conclu pour prolonger la concession de cinq ans supplémentaires.

Selon le PRD, il s’agissait de « permettre le démarrage et donc l’achèvement du projet » qui a subi « de nombreux retards » du fait de la multiplication des « procédures contentieuses » engagées par la commune de Crisenoy.

Et pour cause, Hervé Jeannin, le maire de Crisenoy s’oppose fermement à l’implantation d’activités logistiques sur ce territoire. Superficie de 110 ha à cheval sur les deux communes. LE le projet est donc au point mort depuis plus de dix ans, puisque les travaux « n’ont jamais commencé ».

Le premier conseiller craint que la commune subisse un « attaque » contre son « identité rurale » et « sur la situation paysagère de la commune ». Il a également fait valoir, devant les tribunaux administratifs, que sa commune allait subir « préjudice financier ».

Une « barrière visuelle permanente »

Mais, en premier lieu, le la commune avait été désavouée parler tribunal administratif de Melun. Elle a donc porté l’affaire devant la cour administrative d’appel de Paris : cette délibération du CCBRC n’était pas conforme aux Projet d’aménagement et de développement durable (PADD), approuvé en décembre 2016.

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Ce document stratégique d’urbanisme vise à « préserver les paysages et les éléments naturels qui garantissent un cadre de vie de qualité et la richesse intrinsèque du territoire », mais aussi « à assurer la préservation des espaces, des ressources naturelles et des continuités écologiques », à « valoriser les espaces bâtis et patrimoine naturel » et « assurer la durabilité de l’activité agricole ».

Il vise également des « objectifs de préservation et valorisation de la biodiversité » et prenant en compte « la dimension patrimoniale et paysagère » du territoire, retrace la cour administrative d’appel de Paris, en un jugement du 9 février 2024 qui vient d’être rendu public.

Toutefois, « les dimensions » de cet entrepôt logistique, qui doit être situé à la frontière entre Crisenoy et Fouju, en feront « une barrière visuelle permanente » dans le paysage, selon une étude d’impact réalisée en 2017.

Il générera également des « nuisances visuelles » dues aux « émissions lumineuses permanentes » puisque le projet nécessitera « un éclairage et des déplacements sécurisés autour et à l’intérieur » de l’entrepôt la nuit.

UN ” intensification du trafic routier » dans cette zone « encore peu développée » était aussi à craindre, à hauteur d’un « flux supplémentaire de 500 poids lourds et 600 véhicules légers par jour » dans les deux sens, à proximité du hameau de Bordes. L’impact sera même « renforcé » dans le cas où un « détournement » de la route départementale 57 n’est « pas possible ».

Le « caractère éminemment rural » menacé

L’étude d’impact a finalement conclu à « une augmentation potentielle de la pollution atmosphérique » et des nuisances sonores liées à l’activité du chantier.

L’Autorité Environnementale s’était déclaré d’accord dans le même sens, confirmant qu’au moins « 25 ha de terres agricoles » seraient détruits et que les « trafics » seraient « fortement augmentés ». La plateforme logistique a également préservé des « impacts » en termes de « risques technologiques », « d’intégration paysagère » et de « gestion de l’eau ».

Même si des « mesures » sont prévues, ce projet est néanmoins « susceptible de provoquer à la fois des nuisances environnementales et une atteinte à ce cadre de vie, notamment celui des habitants du hameau de Bordes », confirment les juges.

La commune de Crisenoy – dont le territoire présente un « caractère éminemment rural » et une « dimension paysagère » – est donc en droit d’introduire un tel recours, juge la cour administrative d’appel de Paris, contrairement à ce qu’avait estimé le tribunal administratif de Melun.

Mais, sur le fond, les juges d’appel ont débouté la municipalité, qui leur avait néanmoins assuré que ce deuxième avenant avait été signé car le CCBRC craignait « un procès » avec le PRD si le projet n’aboutissait pas.

Elle a ainsi déploré « un manque de consentement » caractérisé par « les violences qui auraient été exercées » contre la communauté de communes.

Mais « aucun élément » n’est susceptible de « corroborer ces allégations » ni de « caractériser une déficience particulièrement grave », balayent les juges. Ils ne sont pas non plus légalement « compétents » pour « se prononcer sur » le « délit de favoritisme » dénoncé par la mairie de Crisenoy.

Ce dernier était donc condamné à payer 1 000 € au CCBRC et autant au promoteur pour leurs frais juridiques respectifs.

Pour rappel, en 2021, une autre polémique avait éclaté à propos de la même ZAC : les maires de Crisenoy et Fouju sont catégoriquement opposés à la création d’une prison de 1 000 places, qui devrait voir le jour à Crisenoy d’ici 2027.

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