En Mayenne, la femme qui a tenté d’assassiner sa rivale condamnée à vingt ans de prison

En Mayenne, la femme qui a tenté d’assassiner sa rivale condamnée à vingt ans de prison
En Mayenne, la femme qui a tenté d’assassiner sa rivale condamnée à vingt ans de prison

L’avocate générale, Anne-Lyse Jarthon, en est convaincue, l’accusé “a tenté de tuer son rival” et elle a prémédité son acte. Ce mardi 15 octobre 2024, au deuxième jour du procès de la quadragénaire poursuivie pour tentative de meurtre devant la cour d’assises de Mayenne, à Laval, elle a requis vingt ans de réclusion criminelle.

Le 16 juin 2022, celui qui résidait en Ille-et-Vilaine s’est rendu à La Gravelle, en Mayenne, pour ” discuter “ avec la maîtresse de son compagnon. Après avoir échangé une petite conversation, elle a changé de ton et a demandé à voir son téléphone. En tombant sur un SMS dans lequel son compagnon avait écrit “Bonjour chérie”, “elle s’est littéralement tordue”observe l’avocat général.

En trente secondes, elle lui a donné des coups de pied, menacé de mort et l’a poignardé à six reprises dans le dos, avant de quitter les lieux et de se débarrasser de l’arme. La vie de la victime a été sauvée grâce à l’intervention rapide des secours, alertés par un voisin. L’enregistrement audio effrayant de l’attaque a été diffusé hier lors de l’audience. C’est l’accusée qui avait lancé le dictaphone sur son téléphone portable pour préserver les aveux de sa rivale.

“Si elle avait voulu tuer, elle n’aurait pas visé dans le dos”

Celui dont le casier judiciaire est vierge reconnaît l’agression, mais pas l’intention homicide. Lundi, elle a expliqué qu’elle avait “l’impression de juste faire des sommets” avec son couteau. « Elle m’a dit : ‘Aïe ! Tu m’as blessé ! », ça m’a fait basculer. Je me suis arrêté immédiatement. »

Son avocat, M.e Aurélie Grandserre, agrees: « Si elle avait voulu tuer, elle n’aurait pas visé le dos. » Elle rappelle que son client était une secrétaire médicale : « Elle savait où frapper pour tuer. ». Elle plaide pour une requalification des faits en violences volontaires aggravées, passibles de sept ans de prison maximum.

L’avocat général a une autre théorie : «Peut-être que la victime était plus dure qu’elle ne le pensait. C’est pourquoi elle a abandonné. Elle n’en assume pas la responsabilité car elle a échoué dans son projet criminel. » Un échec qui serait intolérable, selon le ministère public, pour cette personnalité égocentrique, telle que décrite par l’expert psychiatre.

“Je ne réfléchis pas avant d’agir”

Ce dernier a également noté un « pathologie névrotique » et un « personnalité hystérique » . Mais il ne préconise pas une injonction de soins dans le cadre d’un suivi socio-judiciaire car il considère que l’accusé ne présente pas “plus de danger”. Sa collègue, qui avait examiné l’accusée un an plus tôt, a noté qu’elle « Ne te remets jamais en question. Ce sont toujours les autres qui sont responsables de ses difficultés”.

L’accusée admet qu’elle est impulsive. « Je ne réfléchis pas avant de faire ou de dire des choses, un peu comme un enfant. » Elle explique qu’elle travaille sur ce point en détention. Les seuls moments où elle hésite en deux jours, c’est lorsqu’elle parle de son avenir. « J’aimerais sortir de prison avant la mort de ma mère. J’aimerais voir mes enfants grandir (ils ont 12 et 16 ans, NDLR). Rien n’est perdu, nous avons droit à une seconde chance. »

Elle répète qu’elle “aime les gens”. Le président, Olivier Guérin, lui demande alors comment elle explique son action. « Il y a eu tout un tas d’événements qui ont fait augmenter mon agacement. » Elle parle de sa relation amoureuse “qui se dégradait”le fait qu’elle ait travaillé ” beaucoup “ et “stresser”.

La victime, traumatisée, ne s’est pas présentée à l’audience

« Cette façon dont elle présente les choses est insupportable pour ma clientes’agace l’avocat de la victime, Me Camille Robert. Ce qui est important pour elle, c’est que vous ne croyiez pas que l’accusé soit venu discuter et calmer le jeu. »

La victime n’est pas revenue au tribunal aujourd’hui. Hier, elle n’était présente que pour son audition. « J’ai rarement vu une personne souffrir d’un choc post-traumatique aussi grave. Sa vie a été brisée. Elle ne vit plus, elle survit. »

Après quatre heures de délibéré, le tribunal a déclaré son agresseur, Delphine Personne, coupable de tentative de meurtre, ayant notamment détenu “l’intensité des violences commises” et son « une détermination froide et constante ». Elle l’a condamnée à vingt ans de réclusion criminelle et à quinze ans d’interdiction de détenir ou de porter une arme. Agée de 47 ans, la mère a déjà passé deux ans et quatre mois en détention provisoire. Elle a annoncé son intention de faire appel de la décision.

 
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