Ce week-end, la signalisation dans certaines communes de la Drôme a été inversée, près de Tain l’Hermitage. Une manière pour le monde paysan d’exprimer, pour l’instant pacifiquement, son mécontentement face aux promesses faites par le gouvernement en janvier dernier et toujours non tenues selon les agriculteurs. Europe 1 s’est rendue dans le village de Larnage dans la Drôme.
Lorsque les automobilistes arrivent à Larnage, ils ont de quoi être dérangés. En effet, le panneau à l’entrée de la commune affiche un autre nom que celui du village. « Nous avons démonté les panneaux dans 13 communes. Et nous avons échangé les noms. Alors maintenant Larnage s’appelle Chantemerle-les-Blés, Chantemerle-les-Blés s’appelle Larnage, Pont de l’Isère s’appelle Chanos-Curson… Donc on a vraiment fait le tour des communes du territoire, comme le gouvernement nous fait faire le tour », » a déclaré un agriculteur en colère à Europe 1.
Un ras-le-bol palpable chez Jean-Philippe Banc, producteur de fruits et légumes, et chez tous les agriculteurs de la Drôme… « Tenez vos promesses », disent-ils au gouvernement. « Nous y avons cru. A la fin des mobilisations, on se disait que le gouvernement était à la table, qu’il allait y avoir des avancées. Il y a eu beaucoup de promesses et puis derrière, beaucoup de déceptions. Aujourd’hui, nous sommes à zéro, voire moins de zéro. Le gouvernement doit donner de vrais moyens à l’agriculture», déclare Jean-Philippe Banc, producteur de fruits et légumes et président des jeunes agriculteurs du canton.
Une colère montante
Pour l’agriculteur, l’exaspération commence à gagner du terrain chez les exploitants. «Ça ne va pas s’arrêter là, c’est sûr. Aujourd’hui, les gens sont à bout de souffle, à court d’argent. Nous vivons des saisons catastrophiques. Nous n’avons aucune vision pour les prochains. Il faut donc vraiment apporter des réponses très concrètes et très rapides pour soulager la souffrance dans les campagnes car les gens perdent tout”, souligne-t-il encore auprès d’Europe 1.
Une colère qui pourrait très vite déborder. Et aller encore plus loin que les blocages routiers du début d’année.
