Par
Cathy Ryô
Publié le
15 octobre 2024 à 15h46
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Manœuvre majeure depuis le lundi 14 octobre 2024 sur l’ancien site industriel CTO (chaudronnerie de tôlerie de l’Ouest), le long des marais salants, entre Guérande et Le Pouliguen.
De l’atelier industriel à l’hivernage des bateaux
Le bâtiment de 3 000 m2, qui était dans les années 1960 un atelier industriel avant d’héberger des bateaux de 2004 à 2023, est actuellement en cours de démolition.
Ce que certains appelaient une « verrue », entre coteaux, champs et salines, va disparaître du paysage.
Déjà, au cours de l’été 2023, la toiture fragilisée avait été désamiante et retirée pour des raisons de sécurité. Seules la charpente et les murs en acier sont restés debout.
Un projet sur 10 ans
L’opération de démolition marque la fin d’une longue série.
Un parcours du combattant ponctué de sprints.
Car le projet de créer des activités agricoles et salinières sur cette parcelle remonte à 2014.
En 2017, la révision du plan local d’urbanisme de Guérande a permis de classer le terrain comme « nouveau hameau agricole intégré à l’environnement ».
Un système aujourd’hui disparu mais qui offrait la possibilité à la communauté urbaine d’engager une procédure d’acquisition du site. Si le Département de Loire-Atlantique avait déjà acquis un tiers du bâtiment, les 3/4 restaient la propriété d’une SCI spécialisée dans l’hivernage de bateaux.
Et les négociations furent longues et tendues.
Au point que l’agglomération de La Baule-Guérande CapAtlantique a fait valoir une déclaration d’utilité publique pour exproprier la SCI. L’intercommunalité a fini par racheter le terrain pour 414 000 €.
Mouton et sel
Durant toutes ces années, le projet s’est peaufiné et a peu évolué. Objectifs : « contribuer au maintien des qualités d’un site classé, lutter contre la déprise agricole et perpétuer les activités ancestrales ».
Le lieu est destiné à accueillir trois salorges (une de 800 m2, deux de 400 m2), pour stocker et conditionner la fleur de sel.
« C’est un besoin exprimé par les sauniers et qui reste d’actualité », souligne le président de CapAtlantique Nicolas Criaud.
Une bergerie sera construite pour un élevage bovin d’environ 200 moutons.
“Là encore, il y a une forte demande sur la péninsule”, ajoute le président.
L’intercommunalité reste propriétaire du terrain, désormais acquis dans sa totalité, permettant aux sauniers et éleveurs d’y construire salorges et bergeries.
Démolition et nettoyage
La démolition du bâtiment et l’enlèvement de la dalle de béton dureront environ trois semaines.
Dans la foulée, le sol sera décontaminé. La présence d’hydrocarbures et de solvants avait été identifiée, “mais en faible quantité, pas suffisante pour se répandre dans les marais”, vous assure-t-on. Des échantillons seront prélevés autour du site. Coût de l’opération : 300 000 €. Vient ensuite l’aménagement du terrain et l’aménagement paysager.
Une opération de 2,5 millions d’euros
Entre l’acquisition, la démolition, la décontamination et la mise à disposition des locaux, CapAtlantique dépensera 2,5 millions d’euros, dont une partie est subventionnée par l’État et le Département.
Du mouton et du sel fin 2027
L’appel à candidatures sera lancé dans un an et un comité de récompense désignera les lauréats en 2026. Le temps d’aménager le site, il faudra attendre fin 2027 pour que fleur de sel et brebis investisse les locaux.
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