un an après avoir été frappé par de violentes tempêtes, un village du Gers peine à réparer les dégâts

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L’été dernier, le nord du Gers a été durement touché par de violentes tempêtes. Près d’un an plus tard, toujours dans l’attente de subventions, le village de Miradoux peine à panser seul ses blessures. Rapport.

« Dimanche soir dernier, ça a soufflé, mais tout s’est bien passé. Les pompiers ne sont pas sortis. » Marqué par les violents orages qui ont frappé sa commune l’été dernier, Jérémy Lagarde, maire de Miradoux, éprouve désormais une appréhension à chaque fois que le ciel devient orageux.

Il y a presque un an, le 20 juin 2023, il assistait à un véritable déchaînement des éléments. Toits arrachés, poteaux électriques abattus, arbres arrachés… L’épisode orageux n’a duré qu’une poignée de minutes, une vingtaine tout au plus, mais a été si violent que les dégâts colossaux causés sont encore visibles. « D’autant qu’on en a démarré un deuxième le 7 juillet », souligne Jérémy Largarde.

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Les bâtiments municipaux (stade de football, bibliothèque, mairie, etc.) ne sont pas non plus passés par les gouttes. Coût estimé des travaux : 250 000 euros. Une facture salée, à laquelle il faut ajouter une seconde de 100 000 euros générés par la réhabilitation des routes. Une somme que la commune, d’à peine 600 âmes, ne peut couvrir seule.

32 km de routes à sécuriser

Résultat, près d’un an après les violentes tempêtes, Miradoux peine à panser ses blessures. « Nous avons avancé au total 100 000 euros, mais il y a des choses que nous n’avons pas faites […] Humainement nous n’avons pas les hommes (2 agents municipaux, NDLR) et financièrement nous n’avons pas les moyens», déplore Jérémy Lagarde avant de nous inviter dans sa voiture pour une visite du village. L’occasion de mesurer l’ampleur du travail restant à accomplir.

Le mur de soutènement du cimetière n’a pas résisté aux tempêtes de l’été 2023.
DDM – SÉBASTIEN LAPEYRÈRE

Un premier arrêt est effectué au cimetière. Impossible de longer le mur de soutènement sous peine de chute… plusieurs mètres plus bas. « Suite à la tempête du 20 juin, un arbre est tombé et le mur a suivi », explique l’édile. Au bord du précipice, des voûtes intactes mais pour combien de temps ? “Avec les infiltrations d’eau aujourd’hui, tout peut disparaître”, s’inquiète-t-il.

A la sortie du village, direction Lectoure : « Nous avons dû faire des travaux d’urgence », raconte Jérémy Lagarde. La personne habitant au bout du chemin Bel-Air ne pouvait plus accéder à sa maison. “Les arbres se sont arrachés et sont tombés et ont emporté la moitié de la route.” Si aujourd’hui l’accès est facile, au bord de la route, une énorme souche déracinée et branlante attend d’être coupée.

Les branches mortes menacent à tout moment de tomber sur les usagers du réseau routier.
DDM-CM

Car si le réseau routier, « qui s’étend sur 32 km », a été rapidement débloqué par les deux employés municipaux, bien aidés par les riverains, il reste encore à le sécuriser. « Si les branches mortes tombent sur quelqu’un, c’est moi qui suis responsable », constate le maire de Miradoux.

50 dossiers déposés

Sans subvention, il est actuellement impossible d’agir. Cependant, la situation pourrait changer. Mardi dernier, Jérémy Lagarde s’est rendu en préfecture pour faire le point sur l’avancée de la procédure d’indemnisation DSN (déclaration de solidarité nationale). « Ils m’ont dit que c’était en cours, qu’on allait avoir quelque chose d’ici juin », confie-t-il. Avant de tempérer : « Sur 50 dossiers (déposés suite aux deux tempêtes, ndlr), les communes ont déclaré 3,9 millions d’euros de dégâts. […] et ils contribueront à hauteur de 600 000 euros. Ce n’est pas grave…”

Parallèlement, la commune a donc déposé une demande de subvention DETR (équipement des territoires ruraux). En attendant un retour, il lui suffit d’être patiente.

Jérémy Lagarde révèle l’ampleur des travaux réalisés sur la voûte de l’église de Miradoux.
DDM – SÉBASTIEN LAPEYRÈRE

Après une bonne demi-heure de déambulation dans le village, la « visite » se termine au pied de l’église. Aucun office n’y a été célébré depuis août dernier, la faute à des infiltrations d’eau au plafond. « Le plâtre commençait à tomber », informe Jérémy Lagarde, qui n’a eu d’autre choix que de lui interdire l’accès. Les travaux en cours devraient néanmoins permettre de rouvrir le bâtiment, d’ici 2 mois « si tout va bien ». Avant de passer à un autre site ? La mairie de Miradoux n’a pas les cartes en main.

 
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