Ce que l’on sait de l’épidémie de choléra qui a fait un mort à Mayotte

Ce que l’on sait de l’épidémie de choléra qui a fait un mort à Mayotte
Ce que l’on sait de l’épidémie de choléra qui a fait un mort à Mayotte
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Doses de vaccin contre le choléra au Soudan, en 2023. – /AFP

Par Le Nouvel Obs avec AFP

Publié le 9 mai 2024 à 15h27Mis à jour 9 mai 2024 à 15h27

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Un enfant de trois ans est décédé des suites du choléra dans le département de Mayotte, mercredi 8 mai, a annoncé l’Agence régionale de santé. Il s’agit du premier décès lié à cette maladie en France depuis 1986. Symptômes, vaccins, facteurs de risque… On fait le point sur la situation.

Où en est l’épidémie en France ?

Au 6 mai, 58 cas ont été recensés sur l’île de Mayotte, département français situé dans l’océan Indien. Une campagne de vaccination est en cours, et plus de 4 000 personnes ont été vaccinées à ce jour, selon l’Agence régionale de santé.

Cette flambée survient alors qu’une épidémie majeure est en cours dans l’archipel voisin des Comores, où l’on recense 98 décès et plus de 4 900 cas depuis le début de l’année.

Il faut remonter à 1986 pour retrouver des traces d’une épidémie en France, principalement à partir de cas importés d’Afrique du Nord, avec plus d’une trentaine de cas et un enfant de 10 ans décédé après un séjour en Algérie.

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En France métropolitaine, cette maladie est devenue très rare et signalée principalement par des voyageurs revenant de pays ou de zones infectées : on recense en moyenne zéro à deux cas par an depuis le début des années 2000, selon le ministère de la Santé.

D’où vient cette maladie ?

Le choléra est causé par la consommation d’aliments ou d’eau contaminés par une bactérie appelée bacille. vibrion cholérique ou vibrion cholérique. Il s’agit d’une infection diarrhéique aiguë.

Les trois quarts des personnes infectées ne présentent aucun symptôme. Mais lorsqu’elle survient, la maladie peut être grave dans 10 à 20 % des cas, avec des diarrhées sévères et des vomissements qui provoquent une déshydratation accélérée.

S’il n’est pas traité, le choléra est l’une des maladies infectieuses les plus rapidement mortelles : la mort peut survenir en un à trois jours. Seul un traitement rapide par perfusion, avec administration de sels de réhydratation et d’antibiotiques, peut éviter la mort.

Existe-t-il un vaccin ?

Plusieurs vaccins oraux ont été développés et sont recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour les zones où le choléra est endémique et lors d’épidémies. Mais la multiplication des foyers a dangereusement limité les stocks et contraint les organisations humanitaires à réduire le nombre de doses administrées lors des campagnes de vaccination.

En avril, l’OMS a donné son feu vert à la version simplifiée d’un vaccin, produit par le groupe sud-coréen EuBiologics, pour accélérer la production et reconstituer les stocks mondiaux de sérums anticholéra.

Quelles sont les populations les plus vulnérables ?

« Il existe un lien étroit entre la transmission du choléra et un accès inadéquat à l’eau potable et aux installations sanitaires » souligne l’OMS. La liste des récentes épidémies de choléra, en Haïti, en Syrie et en République démocratique du Congo, montre à quel point cette maladie est un marqueur de pauvreté, d’instabilité et de conflits armés.

Les lieux à risque d’épidémie sont typiquement les camps de réfugiés : les crises humanitaires avec déplacements de populations et difficultés d’accès à l’eau potable augmentent considérablement les risques.

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Le changement climatique aggrave la situation en augmentant l’intensité et la fréquence des inondations, des cyclones et des sécheresses. Cela perturbe l’accès à l’eau potable et « crée un environnement idéal pour le développement du choléra », D’après l’OMS. Exemple récent : les cas de choléra au Mozambique ont été multipliés par dix après le passage du cyclone Freddy qui, début 2023, a privé d’eau potable une partie des habitants.

Par Le Nouvel Obs avec AFP

 
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