vingt ans de réclusion après « un éclair de violence absolue qui nous aveugle tous »

vingt ans de réclusion après « un éclair de violence absolue qui nous aveugle tous »
vingt ans de réclusion après « un éclair de violence absolue qui nous aveugle tous »

A A défaut de savoir pourquoi leur fils, frère, ami est mort, les proches de Florent Morin, tué à 32 ans de 16 coups de couteau en colère, le 12 mai 2020 dans son atelier de Bordeaux, savent désormais combien d’années de prison ils doivent purger. . calculer la peine pour l’auteur du meurtre. Tony Bakula a été condamné ce vendredi 11 octobre 2024 à vingt ans de réclusion criminelle par la cour d’assises de Gironde.

Ce sans-abri, membre des Ultras, indigné, appliqué et violent lors des manifestations des Gilets jaunes avait rencontré la victime en milieu hospitalier. Ils se sont rapidement entendus. Les experts parlent d’un effet miroir. Le crime a encore moins de sens. “L’accusé se porte bien car la préméditation aurait pu être retenue”, gronde Me Pierre-André Vergé, the lawyer for the civil parties.

« Il ne s’agit pas d’un délit détaillé, c’est un acte de calculateur et cela rend encore plus grande la souffrance des parties civiles. Et s’il peut tuer sans raison, c’est un souci pour l’avenir.» La veille, la mère du défunt était venue avec chaleur et élégance dire « la belle personne » qu’était son fils et décrire « l’amputation » que représente son décès.

Tony Bakula “entretient les zones d’ombre”, avec des “explications collantes”, remettant en cause l’honneur de la victime traitée de “fasciste” puis de “pédophile”.

Vingt-cinq ans requis

« Il y a une réalité incontestable : il est bien l’auteur des 16 coups de couteau », résume le procureur général Martin Viver-Darviot. “Pas un coup isolé, mais quelque chose de répété, ciblé.” Mais ce qui intéresse le magistrat, c’est l’intention qui animait l’accusé au moment des faits.

Mais Tony Bakula « entretient les zones d’ombre », avec des « explications collantes », remettant d’abord en cause l’honneur de la victime traitée de « fasciste » puis de « pédophile » avec qui il aurait réglé son compte, et n’hésitant pas à prendre une photo de sa victime inerte et l’envoyer. Sans rester sourd aux éléments positifs de sa biographie, le procureur général requiert vingt-cinq ans de réclusion criminelle.

“Sa carrière, le fait qu’il ne nie pas avoir tué est à mettre dans la fameuse balance de la justice”, argumente M.e Mathieu Raffy, l’un des avocats de la défense, qui redonne à son client son humanité. L’avocat ne dénie pas à Florent Morin la qualité de victime. « Mais le tribunal ne peut pas se contenter de rendre justice aux victimes. Il avait aussi un casier judiciaire, un problème d’alcool, c’était marginal.»

“Quand on débute dans la vie comme ça, c’est compliqué pour la suite.” Me Impérial, avocat de la défense.

Ce soir-là, mis à la porte, rappelé, de nouveau ordonné après une dispute de « rejoindre les SDF, Tony Bakula ressent trop l’abandon. Et à 1h30 du matin, c’est l’éclair d’une violence absolue qui nous aveugle tous, y compris lui lorsqu’il parle de black-out.» “Un homme est le fruit d’un voyage, d’une histoire qu’on ne peut mettre de côté”, argumente M.e Bénédicte Impériale.

Tony Bakula est né avec un bec de lièvre qui dégoûte son père. Alcoolique et violent envers sa mère, cette dernière se suicide. Sans jamais vouloir soigner l’hyperactivité de son fils. « Quand on débute dans la vie comme ça, c’est compliqué pour la suite, estime l’avocat. Et ce n’est que le début du cercle vicieux du rejet familial qui conduit à son besoin viscéral d’appartenance à un groupe, au point de s’inventer un fils atteint de leucémie, une fille décédée dans un accident et un jumeau mort-né. “Tout ça pour compter pour quelqu’un”, demande Me Impérial qui perçoit « le gamin qui est toujours là en Tony ». Elle voit aussi dans la formation des arbitres, suivie en détention, un premier pas vers l’intégration des règles du collectif.

 
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