«Ma Sarine» de Jean-Théo Aeby deuxième film le plus vu dans le canton de Fribourg en avril

«Ma Sarine» de Jean-Théo Aeby deuxième film le plus vu dans le canton de Fribourg en avril
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En mars, « Kung Fu Panda 4 » a été le film le plus vu dans les salles du canton de Fribourg. Surprenant : le film d’animation culte devance le documentaire “Ma Sarine” du Fribourgeois Jean-Théo Aeby, qui fait mieux que “Dune 2”.

Le documentaire « Ma Sarine » emmène le spectateur d’un bout à l’autre du fleuve. © Jean-Théo Aeby (image tirée du film)

Le documentaire « Ma Sarine » emmène le spectateur d’un bout à l’autre du fleuve. © Jean-Théo Aeby (image tirée du film)

Publié le 08.05.2024

Local, voire ultra-local, Ma Sarine a créé la surprise en avril dans les cinémas du canton de Fribourg. Avec ce documentaire, le réalisateur amateur et indépendant Jean-Théo Aeby a fait plus ce mois-ci que le blockbuster Dune : deuxième partie. Son long métrage de 96 minutes (1’882 entrées) n’est battu que par Kung Fu Panda 4 (2’996), dont la sortie impressionnante en mars laissait présager un grand succès auprès du public fribourgeois.

Ces résultats ne sont toutefois pas très surprenants pour l’octogénaire fribourgeois, qui cumule les rôles de réalisateur, producteur et distributeur – il laisse le rôle de décorateur à la nature. Avant de sortir cette probable dernière production ce printemps, le cinéaste a déjà goûté au succès. « J’ai remarqué l’intérêt pour mon travail avec Rue des Bolzès (2009) (documentaire mettant en lumière la Basse-Ville et ses personnalités, ndlr). A l’Arena, une file s’était formée jusqu’à la rue de Romont. Je pensais que c’était pour un blockbuster mais, à ma plus grande surprise, ils sont venus voir mon film”, raconte le réalisateur.

Ma Sarine : “Cette rivière est tout un symbole, ma vie intérieure”

Proximité payante

Selon lui, sa force face aux blockbusters réside justement dans le fait qu’il ne déroule pas son art par le même bout de la bobine. « Je suis brut, je filme les gens tels qu’ils sont. En réalisant ce film, j’ai rencontré beaucoup de gens et j’ai gagné leur confiance. Cette proximité lui permet de toucher les populations locales en leur montrant le côté naturel de leur région. Une qualité qu’on ne retrouve pas dans d’autres productions suisses. « Trop de réalisateurs partent tourner à l’étranger. C’est dommage, car ici nous ne racontons pas assez nos histoires.» Il regrette cette caractéristique chère aux films de fiction du Nouveau cinéma suisse et à son illustre Groupe 5 composé de Claude Goretta, Jean-Jacques Lagrange, Jean-Louis Roy, Michel Soutter et Alain Tanner à la fin des années 60. A l’époque, l’aspect trop local de leurs films était critiqué par certaines salles, note même l’historienne du cinéma Maria Tortajada dans la revue Hors-cadres.

«Grâce à la dimension ultralocale de sa démarche, il a réussi à convaincre les cinémas du canton et à mobiliser le public de la région»
Abel Davoine

Aujourd’hui, nous assistons à un changement de paradigme. Tourner en Suisse serait devenu un avantage commercial. C’est en tout cas l’analyse d’Abel Davoine, patron de Sister Distribution. Selon son expérience, «les films suisses tournés dans le pays ont généralement plus de succès». Même si elle ne fait pas du lieu de tournage un critère de sélection, elle ne peut toutefois exclure que certains distributeurs ou certaines salles donnent la priorité aux films suisses non partis en exil.

Un film à part

Derrière Ma Sarine: pas de gros budget, pas de communication digitale, pas d’équipe marketing. Artisanal, le projet de Jean-Théo Aeby évolue dans un registre très éloigné de ceux de Dunes 2 et de Kung Fu Panda 4. Mais malgré cela, il a été diffusé dans les salles de la région (Fribourg, Bulle et Payerne. Château-d’Œx à partir de septembre). Un graal inaccessible à la majorité des petites productions de ce genre.

Pour Abel Davoine, son caractère ultralocal a certainement fait pencher la balance. « Sans prendre en compte la valeur artistique de son film, je pense que Jean-Théo Aeby évolue dans une dimension totalement différente des autres réalisateurs suisses. Le public et les cinémas cantonaux lui attribuent sûrement le statut de personnalité locale. Grâce à cela et à la dimension ultralocale de sa démarche, il a réussi à convaincre les cinémas cantonaux et à mobiliser le public de la région. Le défi pour les autres réalisateurs est souvent de se projeter à une plus grande échelle. Le travail autour du film n’est donc pas le même.

>Chaque mois, Liberté dévoile le top 3 des films les plus vus dans les salles fribourgeoises. Pour le deuxième épisode, le succès en avril du film fribourgeois Ma Sarineseulement devant Jean-Théo Aeby.

 
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