La semaine dernière, l’Assemblée nationale a lancé une commission sur les échecs des politiques de protection de l’enfance. En novembre, plus de 3 350 mesures de placement ordonnées par les juges des enfants n’ont pas été exécutées en France. Le département d’Ille-et-Vilaine totalise à lui seul 397 placements non exécutés. Un triste bilan qui le place en tête des départements les plus en difficulté en matière de protection de l’enfance, devant la Loire-Atlantique (300) et le Nord (248). « Ce sont les chiffres transmis par les syndicats d’éducateurs en France », explique Etienne Kubica, juge des enfants à Rennes et délégué régional au Syndicat des magistrats. » Pourtant, le département d’Ille-et-Vilaine a augmenté son budget de 6,6 % en 2023. Malgré un budget de 213 millions d’euros, les places manquent. «La faute à une population jeune qui augmente sensiblement», explique Étienne Kubica.
Des propos qu’Elen Jeanneteau, représentante des collectivités territoriales Sud 35, confirmait dans les colonnes du Télégramme, le 26 avril : « En Ille-et-Vilaine, 4 000 enfants sont confiés à l’Aide à l’enfance par les magistrats car il y a des éléments évidents de danger qui nécessitent protection et retrait. Pour 400 de ces enfants placés par les magistrats, il n’y a pas de solution. Ils restent dans un environnement dysfonctionnel car il n’y a pas de place dans les institutions et les familles d’accueil. »
En France, 522 juges pour enfants traitent plus de 250 000 situations. Le syndicat de la magistrature demande 235 juges supplémentaires pour maintenir un portefeuille de 325 situations d’aide pédagogique par magistrat. « A Rennes, nous sommes six juges pour enfants, il nous faut un poste ou deux supplémentaires. Des mesures fortes sont nécessaires. Les jeunes en difficulté sont laissés pour compte. C’est dramatique. Il y avait plus de juges mais aussi plus de structures et de familles d’accueil. »
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