« Une alimentation de qualité n’est pas accessible à tout le monde »

« Une alimentation de qualité n’est pas accessible à tout le monde »
« Une alimentation de qualité n’est pas accessible à tout le monde »

Le porte-parole de la Confédération paysanne du Gard a rappelé les principales revendications du deuxième syndicat agricole, célébré pour la 21e fois les 5 et 6 octobre à Garrigues-Sainte-Eulalie. En poste depuis 2022, le représentant militant veut protéger le secteur agricole et commente le choix du nouveau Premier ministre français. Un visage familier…

Objectif Gard : Combien de membres de la Confédération paysanne du Gard êtes-vous ?

David Marion : Nous représentons, selon les dernières élections professionnelles remontant à 6 ans, 20 % des agriculteurs, avant de voter à nouveau pour les Chambres d’agriculture en janvier prochain. Dans le Gard, nous comptons environ 150 adhérents, et un peu plus en termes de sympathisants.

Cette 21e édition du festival de la Confédération Paysanne du Gard a-t-elle été une satisfaction ?

Oui, c’est une satisfaction, car il y avait beaucoup de monde ce week-end, malgré une météo qui n’était pas à notre avantage. Sur le marché, il s’est bien vendu. Le débat a été riche, sur l’alimentation, car nous considérons que l’Agriculture nous concerne tous, pas seulement les agriculteurs, puisqu’elle est notre environnement. Nous voulons penser la société agricole avec toutes les associations militantes.

Pourquoi avoir choisi le thème de la nourriture ?

Nous avons choisi ce thème parce que nous n’avons pas oublié la crise et la mobilisation agricole de l’hiver dernier. Il y a surtout une réalité : près de 30 % de la population française ne mange pas assez pour des raisons économiques, ou mange mal parce que l’accès à une alimentation de qualité n’est pas accessible à tous. Aussi, 40 % des agriculteurs vivent avec moins de 500 euros par mois. Il y a donc un problème. Nous avons de bons produits, mais les gens n’ont pas l’argent pour les acheter. Nous avons organisé des tables rondes pour nous exprimer sur deux points : comment nous voyons l’agriculture et comment elle doit évoluer.

Quelles sont vos principales revendications ?

Il faut changer complètement le modèle agricole et la distribution de la nourriture. Le système agricole français, de production et de distribution, est dominé par l’agro-industrie, par la grande industrie et par le syndicat agricole de la FNSEA. (NDLR : Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles). Tant que nous ne briserons pas ce système, ces agriculteurs resteront pieds et poings liés aux coopératives et continueront à perdre de l’argent. Ce dont nous avons besoin, au niveau international, c’est que la France sorte du traité de libre-échange. Des prix d’entrée minimum sont requis. Nous ne demandons pas des années blanches de cotisations sociales. Nous demandons que les prix nous permettent de les payer, c’est-à-dire nos revenus paysans et nos coûts de production.

Michel Barnier a été nommé nouveau Premier ministre français le 5 septembre. Que pensez-vous de cette nomination ?

Michel Barnier, on le connaît bien, car il a été ministre de l’Agriculture de 2007 à 2009 (NDLR : sous le président Nicolas Sarkozy, exactement deux ans et quatre jours de mandat). Si ma mémoire est bonne, c’est lui qui a œuvré à faire exploser les quotas laitiers en 2008. Ce fut catastrophique pour les éleveurs. C’est lui qui a œuvré pour libérer la viande ovine, donc nous avons beaucoup de craintes quant à la politique qui sera menée. Le nouveau ministre de l’Agriculture nommé (NDLR : Annie Genevard)son adjoint, était responsable de la FNSEA et pleinement engagé dans la libéralisation du marché mondial. Nous l’avons rencontré pour exprimer notre vision des choses. Nous attendons maintenant les actions. Mais nous sommes très inquiets, nous allons continuer à aller droit dans le mur.

 
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