un père jugé pour ses « menaces de mort » contre un maire

un père jugé pour ses « menaces de mort » contre un maire
un père jugé pour ses « menaces de mort » contre un maire

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Editorial Courrier du Pays de Retz

Publié le

2 octobre 2024 à 11h10

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Le jeune père de famille qui a pris à partie le maire de Bouaye (Loire-Atlantique) le 9 mai 2024, après qu’il soit intervenu pour faire cesser les « nuisances » sonores de son quad, a été jugé ce lundi 30 septembre 2024 par Tribunal correctionnel de Nantes pour « menace de mort ou atteinte dangereuse à un bien à l’encontre d’un titulaire de l’autorité publique », informe l’agence PressPepper.

En ce jeudi de l’Ascension, le prévenu avait en effet promis de « casser le nez » de Freddy Hervochonqui est venu à sa rencontre alors qu’il se « promenait avec sa femme » dans le parc de la Mévellière et qu’il était « de garde » pendant ce long week-end.

“Oui, Monsieur le Maire”

Les autorités l’avaient en effet informé que le prévenu roulait en quad avec son fils de 6 ans à proximité du skate park municipal.

« Tu ne sais pas à qui tu as affaire… Tu es mort ! », avait également déclaré cette habitante de l’accueil communal des Gens du voyage au maire de Bouaye.

Au départ, Freddy Hervochon l’avait pourtant « aimablement indiqué » à ce sujet. père de 30 ans que son enfant “ne pouvait pas y faire du quad”, a recontextualisé l’élu lors du procès de son agresseur. « Il l’a pris à la légère en me disant « Oui monsieur »… Je lui ai alors répondu que nous avions dit « Oui monsieur le maire », ajoutant qu’il « a insisté très soigneusement sur ma fonction car la tenue ne fait en fait pas celle du moine : ça jour, j’étais avec une casquette, des lunettes de soleil et un sac à dos. »

« Vexé », l’homme s’était donc « approché à quelques centimètres » du visage du maire de Bouaye, le menaçant de « se casser le nez ».

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Les gendarmes, appelés en renfort et arrivés ensuite, n’avaient « entendu aucune menace de mort », mais avaient simplement vu le prévenu crier « Paysan de tes morts » et inviter le maire à aller « se faire foutre ».

Des relations « devenues aigres »

Devant le juge, le père a reconnu s’être « agacé » – « mais pas trop » – contre le premier magistrat de la commune après que celui-ci ait « exigé » qu’on l’appelle « Monsieur le Maire ».

“Il sait très bien comment nous parlons, et ce n’est pas la première fois qu’il nous envoie au tribunal pour demander de l’argent… Même si je ne veux rien insinuer, hein”, a-t-il déclaré. – a-t-il pris soin d’attirer l’attention du président correctionnel de Nantes.

«C’est toujours fait», a observé le magistrat.

« Nous avons toujours eubonnes relations à la commune avec la communauté des gens du voyage : l’implantation d’une zone sur notre territoire est le résultat d’une volonté politique de notre part alors qu’à l’époque nous n’avions aucune obligation de le faire”, a répondu Freddy Hervochon.

Mais c’est vrai que depuis deux ans, les relations se sont détériorées avec une famille en particulier, parce que je ne veux pas généraliser, à cause de leur incivilité.

Freddy Hervochon, maire de Bouaye

Le maire sous protection

L’élu a donc été « contraint d’accepter la protection de la préfecture » car ses proches n’étaient « pas rassurés » : un autre « individu » est venu l’« intimider » à son domicile pour qu’il « retire sa plainte ». «Ça m’a secoué car à l’époque je n’étais élu que depuis plusieurs mois», se souvient le successeur de Jacques Garreau. [qui avait démissionné de son mandat de maire après avoir fait un AVC, N.D.L.R.] après ces « menaces de mort claires et nettes ».

Aujourd’hui, nos institutions sont menacées par la multiplication de ces insupportables attaques verbales.

Freddy Hervochon

“Entre-temps, à cause d’un malentendu, j’ai tout perdu : à l’époque j’avais un CDI et aucun casier judiciaire et, avec cette histoire, j’ai perdu mon emploi”, s’est défendu le prévenu, qui travaillait à l’époque dans le secteur de l’industrie. activité d’« ouvrages difficiles d’accès ».

Le prévenu avait en réalité déjà de « petits problèmes » avec son employeur, a-t-il reconnu. “Ils voulaient me licencier, mais j’avais des choses contre eux car je travaillais depuis deux ans sans prendre de vacances… Donc on a eu une pause conventionnelle”, a-t-il expliqué.

« Des tonnes d’articles » dans le journal

Le prévenu n’a pas non plus digéré les « tonnes d’articles » qui ont été « faits dans le journal » sur cette affaire, a-t-il dit.

Mais « vous n’ignorez pas le contexte particulier des agressions contre des élus », lui a fait remarquer le président du tribunal correctionnel de Nantes. « Il y a aussi parfois des affaires qui prennent de grandes proportions dans la presse. »

L’ Association des Maires de France(AMF) de Loire-Atlantique, une association « extrêmement œcuménique d’un point de vue politique », puisqu’elle rassemble des élus « de tous bords », selon son avocat Me Olivier Méchinauds’est constituée partie civile dans cette affaire. Elle réclame 1 200 € au prévenu pour les frais de justice qu’elle a dû payer.

« Une atteinte à la personne mais aussi à l’autorité républicaine »

“C’est bien plus qu’une simple incivilité : nous avons affaire à un fait social inquiétant et très préoccupant, car un maire est le premier représentant de l’ordre et de la police dans sa commune”, a ajouté l’avocat de Freddy Hervochon, qui réclame 5 000 € de dégâts. “Mon client lit la presse et sait très bien le risque auquel il s’expose lorsqu’il s’adresse à un individu pour le réprimander”, a-t-il ajouté, rappelant la récente agression contre le maire de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), Hervé. Guihard.

« Un maire n’est pas qu’un élu, il est aussiune autoritéa rappelé de son côté le procureur de la République. Il s’agit donc d’une atteinte à la personne mais aussi à l’autorité républicaine… Le parquet ne cesse de le répéter : il sera toujours très ferme face à ce type de situation. »

Dans ces conditions, le représentant du ministère public a donc requis trois mois de prison avec sursis pour le prévenu, installé depuis à Bouguenais, une interdiction de contact avec le maire de Bouaye pendant trois ans et une inéligibilité pendant deux ans. .

La juge, qui a réservé son jugement, rendra sa décision dans une semaine.

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