Dans le Jura, la phase exploratoire du projet de géothermie profonde va bientôt démarrer en Haute-Sorne dans la vallée de Delémont. Même s’ils suscitent encore une forte opposition localement, les premiers travaux de forage devraient débuter le 21 mai et s’achever cet automne.
La Commission de suivi et d’information a fait le point lundi soir sur le suivi des forages, la gestion des risques et le plan d’intervention d’urgence.
Rarement un projet dans le Jura aura généré autant de mesures visant à renforcer le contrôle de toutes les procédures.
Tour de forage d’une quarantaine de mètres
Une tour de forage d’une quarantaine de mètres sera installée dans les prochains jours sur le site spécialement aménagé. Une liste interminable de mesures de protection a été établie.
Il s’agit d’anticiper au maximum les problèmes, comme l’explique sur La Matinale Grégoire Monin, l’un des ingénieurs chargés du suivi environnemental du projet. « Il faut toujours imaginer ce qui pourrait arriver, et trouver la solution à l’avance sans trop réfléchir lorsque le problème survient. »
Onze risques identifiés
Pas moins de onze risques ont été identifiés pour cette première phase du projet. Les secours ont élaboré vingt-huit scénarios avec une trentaine de partenaires pour alerter, soit 500 à 600 personnes. La méthode a été calquée sur l’assainissement de la décharge industrielle de Bonfol il y a une dizaine d’années.
“Certains scénarios sont malheureusement identifiés comme des dangers normaux, comme un accident de chantier”, explique Damien Scheder, responsable de la protection et de la sécurité des populations. « D’autres, comme le « Blow Out » – une montée d’eau ou de vapeur – est un phénomène nouveau que nous n’avions pas encore l’habitude de gérer. Sur Bonfol, c’était le problème chimique qu’il n’y a pas du tout ici dans la région. La zone dangereuse a été déterminée à 120 mètres à la périphérie de la zone de forage.
La phase exploratoire du projet de géothermie profonde permettra l’acquisition de données afin de réévaluer le risque, ce qui permettra d’autoriser ou non la poursuite des travaux et d’entamer la deuxième phase du projet. Selon ses promoteurs, cette centrale géothermique pourrait à terme alimenter en électricité 6 000 foyers.
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Gaël Klein/fgn
