François Legault propose des « zones d’attente » hors Québec

François Legault propose des « zones d’attente » hors Québec
François Legault propose des « zones d’attente » hors Québec

PARIS | Le modèle français des « zones d’attente » pour demandeurs d’asile inspire le gouvernement Legault. Québec demande à Ottawa de créer un système similaire, mais ce dernier répond : « Nous ne sommes pas la France ».

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Ces « zones d’attente » sont des lieux qui permettraient d’héberger les candidats à l’asile en attendant leur réponse, ou éventuellement de les transférer vers des infrastructures situées dans d’autres provinces. L’idée a été présentée dans une lettre adressée au gouvernement Trudeau l’été dernier.

« Alors, peut-on penser à avoir des zones d’attente qui se trouvent dans d’autres provinces ? C’est un aspect du problème, évidemment», a expliqué M. Legault lors du premier jour de sa mission dans la capitale française.

En France, ces zones d’hébergement sont utilisées pour accueillir un demandeur d’asile dont l’entrée est refusée pour une durée de 26 jours. Il y est hébergé et nourri.

« Il pourrait effectivement y avoir une zone d’attente à l’aéroport. Il peut aussi en avoir, il existe en partie en France, [un système] où les immigrants sont redirigés vers d’autres endroits. Ce que nous avons demandé à Ottawa, c’est de s’inspirer, entre autres, de la France», a souligné le premier ministre caquiste.

“Nous ne sommes pas en France”

Le ministre fédéral de l’Immigration, Marc Miller, a rejeté cette idée d’emblée mardi. Il accuse sans détour François Legault d’utiliser « l’épouvantail des demandeurs d’asile à des fins électorales ».

« Nous ne sommes pas la France. Nous n’avons pas les défis auxquels la France est confrontée », a-t-il déclaré.

Les demandeurs d’asile au Canada n’arrivent pas par bateau, et le contexte géographique diffère en tout point de celui de la France et des autres pays européens, a souligné M. Miller.

Quant à la lettre envoyée cet été par l’ancienne ministre de l’Immigration, Christine Fréchette, le ministre Miller a déclaré : « Cela n’a jamais été mentionné, même de manière informelle. Cela vient plus ou moins de nulle part.

« Il me semble que c’est un certain ton de droite qu’on voit de plus en plus dans certains pays, que M. Legault tente d’adopter. Évidemment, après tout ce qui a été dit la semaine dernière, je pense qu’il s’agit d’une tentative désespérée de remettre le sujet sur le devant de la scène et d’effrayer les gens », a déclaré Marc Miller.

La charte, un enjeu potentiel

Le Québec pourrait aussi trouver sur son chemin la Charte canadienne des droits et libertés.

«Je pense que nous aurions peut-être des problèmes de charte. Que signifie la détention ? Que signifie la sécurité ? a demandé le ministre. Les personnes qui arrivent dans le pays ont des droits, a-t-il déclaré.

Québec estime à 160 000 le nombre de demandeurs d’asile présents sur le territoire québécois. Cela crée une pression sur le logement, dans les écoles, sur le système de santé et sur la vitalité du français, a réitéré M. Legault.

François Legault demande depuis plusieurs mois à Ottawa un plan pour mieux répartir les demandeurs d’asile qui arrivent au Québec vers les provinces volontaires.

 
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