“C’est cent fois plus facile ici qu’en prison”

“C’est cent fois plus facile ici qu’en prison”
“C’est cent fois plus facile ici qu’en prison”
Une première maison de transition doit ouvrir ses portes en Wallonie, à Enghien : un sas de liberté pour quinze détenus en fin de peine

Une détention plus ouverte et plus libre

C’est une autre forme de détention, plus ouverte et plus libreexplique le réalisateur. Nos résidents bénéficient d’un accompagnement intensif pour travailler activement à leur retour dans la société.

Les résidents de la maison de transition d’Enghien disposent chacun d’une chambre individuelle, précise la directrice, Mariem Bouali. ©An. H.

Six « life coachs » (éducateurs) supervisent la vie quotidienne dans le centre de détention. Trois « coachs de force », travailleurs sociaux qui accompagnent le processus de réinsertion individuel, guident les détenus dans le labyrinthe administratif et les aident à s’inscrire à des formations, à chercher un emploi et à (re)trouver le chemin vers les services existants.

Les résidents disposent d’une chambre individuelle, équipée en standard : un lit, une armoire avec un petit coffre-fort, un porte-manteau, un point d’eau. “Ils ont chacun leur propre clé : ils peuvent fermer la porte de l’extérieur, mais pas de l’intérieur, pour des raisons de sécurité. précise Mariem Bouali.

Un sas entre prison et société

Un sas entre prison et liberté

La maison de transition, sas entre prison et liberté, dispose de nombreux espaces communs : une salle de bain avec cinq cabines de douche et cinq toilettes. “Les résidents entretiennent eux-mêmes la maison : nous souhaitons qu’ils deviennent le plus indépendants possible. Des horaires sont affichés dans la buanderie pour que chacun puisse trouver le temps de laver ses vêtements. Si besoin, des coachs de vie sont là pour vous montrer comment faire fonctionner les machines ou manier le fer.

En service depuis mardi 17 septembre, le petit établissement de détention d’Enghien accueille actuellement six pensionnaires. Mardi, deux d’entre eux étaient en congé (parce qu’ils travaillent) ; un autre était en congé de prison ; un quatrième, sortant de réinsertion.

“Ça va beaucoup plus vite.”

Seuls Steph (pseudonyme), père de deux jeunes enfants, et un autre ex-détenu de Leuze étaient présents. Après deux années passées à la prison d’Hennuyère, le jeune trentenaire apprécie sa chance d’avoir quitté un grand établissement pénitentiaire traditionnel pour une structure à taille humaine. “A Leuze, il y a plus de 300 détenus pour dix assistantes sociales : on attend trois mois pour avoir une réponse ! Ici, nous avons trois coachs pour quinze personnes. Cela va beaucoup plus vite et c’est plus fluide.

Ce midi, il y aura au menu une quiche carotte-patate douce-lait de coco. «Nous l’avons cuisiné hier», explique Steph. ©An.H.

Après quinze jours, “Tout va bien à la maison.sourit Steph, qui apprend petit à petit à «retour à la vie normale” : arrangez votre chambre (“On peut déplacer les meubles”), le ménage, la cuisine… Hier, il a expérimenté une recette de quiche aux carottes, patates douces et lait de coco, qu’il mangera ce midi.

Première chose à faire : trouver un emploi

« La première chose à faire est de trouver un travail, de mettre un peu d’argent de côté, de chercher un logement et de reprendre vie »explique le jeune papa. Armé d’un diplôme en gestion, il aimerait créer une entreprise, mais il a besoin de fonds. En attendant, il acceptera n’importe quel travail dans le bâtiment, la vente, la cuisine… Il a déjà fait les premiers pas. «J’ai tapé mon CV et je l’ai envoyé à plusieurs endroits vendredi. J’attends des nouvelles ».

Ce qui a aussi changé sa vie, c’est son smartphone, qu’il tient précieusement. “En prison, les téléphones portables sont interdits. Et quand on veut passer des appels vers des lignes fixes, les communications coûtent très cher. Alors oui, c’est vraiment une bonne chose d’avoir un smartphone, de renouer avec la famille.

Les visites sont également plus faciles que derrière les barreaux. “Nous pouvons décider une semaine à l’avance. Et je peux faire des sorties en famille avec mes enfants. Il y a un parc et une piscine à proximité.continue Stéph. Pour lui, il n’y a pas de comparaison possible avec une prison classique. « Ici, la réinsertion est cent fois plus facile. »

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«Empêcher les détenus de retomber dans la délinquance après leur libération»

La maison de transition d’Enghien (qui a déjà fonctionné comme projet pilote) est la quatrième du pays, après Malines (mise en service mi-2022), Gentbrugge (en octobre 2023) et Louvain (en juin 2024). “Pour éviter que les prisonniers ne retombent dans la délinquance après leur libération, il faut leur donner la possibilité de prendre leur vie en main. C’est exactement ce qui se fait dans une maison de transition.insiste le ministre de la Justice, Paul Van Tigchelt (Open VLD). “Grâce à ceux qui existent déjà, plus d’une centaine de détenus ont déjà pu être réinsérés avec succès dans la société.

Dans le cadre d’un partenariat public-privé, l’exploitation de la maison de transition d’Enghien a été confiée par le SPF Justice à Serco, société de prestations de services, et à sa filiale ORS, spécialisée dans l’accueil et l’hébergement de publics vulnérables, ainsi qu’en réinsertion sociale, notamment en Suisse.

 
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