La présence de fonctionnaires pendant trois jours au bureau provoque une onde de choc

Les révélations de Droite Lundi, concernant l’annonce prochaine de la présidente du Conseil du Trésor du Canada, Anita Anand, a surpris de nombreux joueurs à Ottawa.

Le maire Mark Sutcliffe semblait ignorer qu’un tel changement était au menu, quelques jours seulement après une rencontre « historique » avec le premier ministre Justin Trudeau à son bureau.

«C’est une affaire entre le gouvernement fédéral et ses employés. Mais en fin de compte, peu importe le nombre de fois par semaine que les employés viennent au bureau, nous devons travailler sur un plan pour le centre-ville d’Ottawa », a déclaré Sutcliffe.

Depuis l’année dernière, les fonctionnaires fédéraux doivent travailler au moins deux jours par semaine sur leur lieu de travail et pour le reste… il y a le télétravail.

Cette politique, annoncée en décembre 2022, suscite depuis lors les passions. D’un côté, les maires de la région de la capitale fédérale et les gens d’affaires dénoncent les conséquences économiques de cette décision. D’un autre côté, de nombreux travailleurs qui ont travaillé à distance tout au long de la pandémie ne souhaitent pas retourner au bureau.

On apprend que le Conseil du Trésor annoncera bientôt qu’il sera désormais obligatoire de se rendre au bureau trois jours par semaine.

Les syndicats à l’affût

De plus, les deux plus grands syndicats de fonctionnaires fédéraux ont dénoncé un manque de consultation et une décision qui va à l’encontre des pratiques actuelles et des récentes annonces gouvernementales.

La situation est telle que les dirigeants du plus grand syndicat de fonctionnaires fédéraux au pays ont demandé une réunion d’urgence avec la ministre Anand, a-t-on appris.

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Le président de l’AFPC, Chris Aylward (au centre), a du mal à croire que le Conseil du Trésor modifierait sa politique pour exiger que les fonctionnaires se présentent au bureau trois jours par semaine. (Étienne Ranger/Archives Le Droit)

« Ce qu’on entend, c’est que dans de nombreux départements, les managers n’obligent même pas leurs collaborateurs à se rendre au bureau deux jours par semaine, comme l’exige la règle. Pourquoi voudrions-nous les forcer à venir trois jours par semaine dans ce cas-là ? » demande le président national de l’Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC), Chris Aylward.

À l’Institut professionnel de la fonction publique du Canada (IPFPC), la chef des affaires publiques et des communications institutionnelles Stéphanie Montreuil s’est dite surprise par cette annonce. Elle qualifie même l’affaire d’« abus de confiance » de la part de l’employeur.

A noter que cette décision du Conseil du Trésor ne contreviendrait pas aux conventions collectives négociées avec les syndicats.

« Il est certain que pour les membres qui nous font toujours part des difficultés rencontrées en milieu de travail, une journée de plus fait une différence. Les employés ont des aménagements en place pour les enfants et vont devoir modifier leurs projets », explique Mme Montreuil.

Les deux syndicats marchaient sur des œufs lundi, comme le maire Sutcliffe, puisqu’ils n’avaient pas eu de confirmation du Conseil du Trésor.

M. Aylward a même nuancé les révélations de Droite de « rumeurs ».

Toutefois, le Secrétariat du Conseil du Trésor n’a pas contesté la véracité de nos .

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Présidente du Conseil du Trésor du Canada Anita Anand (Sean Kilpatrick/Archives de la Presse Canadienne)

« La fonction publique fédérale s’engage à adopter un modèle de travail hybride. Nous continuerons d’évaluer la manière dont le travail hybride est mis en œuvre et optimisé dans l’ensemble de la fonction publique, en nous adaptant si nécessaire », a-t-il déclaré.

Le cabinet du ministre Anand, qui devrait en faire l’annonce prochainement, n’a pas réagi.

Le calendrier de l’annonce et la date exacte de mise en œuvre font encore l’objet de discussions au sein du gouvernement, mais une entrée en vigueur en septembre est envisagée, a-t-on appris.

Doug Ford est ravi

De passage à Ottawa lundi matin, le premier ministre de l’Ontario a salué la mesure qui doit être annoncée prochainement par le gouvernement fédéral, la qualifiant de « très positive » pour l’économie de la ville.

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Doug Ford et Mark Sutcliffe ont rencontré la presse lundi matin. (Étienne Ranger/Le Droit)

Doug Ford estime que le retour prochain des fonctionnaires fédéraux au bureau trois jours par semaine est « un bon début ».

« C’est toujours agréable de voir tout le monde aller travailler cinq jours par semaine. Je veux dire, nous travaillons sept jours sur sept, 24 heures sur 24 ! Mais cela dit, c’est un bon début», a déclaré le Premier ministre lors d’un point de presse.

“Nous avons besoin de plus d’action lorsque vous venez ici.”

— Doug Ford, premier ministre de l’Ontario

Ce dernier dit vouloir soutenir le centre-ville, les commerces et les transports en commun et que le retour des fonctionnaires au bureau est un moyen efficace pour y parvenir.

Aux côtés du Premier ministre, le maire Mark Sutcliffe a également évoqué lundi des nouvelles encourageantes.

« Ottawa a été touchée de manière disproportionnée par rapport aux autres villes canadiennes par les effets de la COVID et par les effets du travail hybride.

— Mark Sutcliffe, maire d’Ottawa

Lors de sa récente visite dans la capitale fédérale, Doug Ford a « supplié » les fonctionnaires fédéraux de venir au bureau au moins trois jours par semaine, sinon l’économie de la ville serait sérieusement affectée.

Il a profité de sa visite pour demander au gouvernement du Canada d’exiger plus souvent la présence de ses fonctionnaires au bureau.

“Nous ne pouvons pas refaire la même erreur”

Tant à Ottawa qu’à Gatineau, cette décision est perçue comme un gain pour les gens d’affaires qui réclament haut et fort le retour de la clientèle acquise au fil des décennies.

>>>Tout le secteur, de Hull à Gatineau, vit au rythme de la fonction publique fédérale.>>>

Tout le secteur, de Hull à Gatineau, vit au rythme de la fonction publique fédérale. (Simon Séguin-Bertrand/Archives Le Droit)

À la Chambre de commerce de Gatineau (CCG), le directeur général Étienne Fredette a poussé un soupir de soulagement, lundi.

«Nous avions fait des représentations à la Chambre de commerce auprès des autorités fédérales pour qu’il y ait une pression pour que les travailleurs retournent au bureau, un peu comme ce qui se fait dans le privé. Nous sommes heureux que le gouvernement fédéral ait écouté nos doléances, c’est certain», a-t-il déclaré.

« Ce n’est pas parce que les fonctionnaires reviennent que notre centre-ville va reprendre vie. »

— Étienne Fredette, directeur général de la Chambre de commerce de Gatineau

Mais il garde une certaine réserve. Selon lui, il faut cesser de laisser le fardeau de la revitalisation des centres-villes sur les seules épaules des fonctionnaires.

« La GCC l’a dit haut et fort et le répète, ce n’est pas la seule voie que nous devons emprunter pour revitaliser notre centre-ville. Un commerçant qui n’a qu’un seul type de client et qui perd ce client, on voit ce que ça arrive », dit-il.

M. Fredette est toujours inquiet. Préoccupé par le manque de planification et l’absence de stratégie à long terme liée à l’attractivité et à la diversification économique du centre-ville.

«Pendant des années, nous nous sommes appuyés sur ce seul client, les fonctionnaires», explique-t-il. Nous ne devons pas crier victoire car les fonctionnaires reviendront davantage.»

 
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