« L’isolement est toxique pour la santé »

« L’isolement est toxique pour la santé »
« L’isolement est toxique pour la santé »

« Nous voulons participer. Nous avons des opinions et nous sommes toujours aussi excités», déclare Michèle Bazin, alors que la foule rassemblée mardi matin à la fontaine de Tourny commence à bouger.

Des autobus de cinq régions ont convergé vers Québec en cette Journée internationale des personnes âgées.

Il s’agit de la quatrième édition de cette marche citoyenne orchestrée par plusieurs organismes, dont la Fondation AGES, l’Association des retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec (AREQ) et Les Petits Frères.

Par sa participation, Mme Bazin souhaite donner la parole aux aînés, « laissés pour compte ».

« Nous devons être proactifs. Je trouve qu’on est toujours en réaction. Nous ne prévoyons rien. Il est temps – même s’il est déjà tard, mais il n’est jamais trop tard – d’aller de l’avant », dit-elle.

Plus loin, Réjeanne Beaulieu et Jean-Noël Caissie, deux retraités depuis 20 ans, se veulent un modèle positif pour les nouvelles générations.

En se mobilisant, le couple veut briser les préjugés envers les personnes vieillissantes. «Il faut montrer aux jeunes qu’il y a encore plein de choses à faire et à voir», affirme Mme Beaulieu.

Mettez votre épaule au volant

«Cette année, on s’est donné les moyens de faire les choses en grand», affirme Stéphane Lemire, président fondateur de la Fondation AGES, qui fait partie du comité organisateur.

« Nous n’avons aucune revendication en tant que telle. Il ne s’agit pas d’une marche pleurnicharde. Nous invitons les gens à souligner que vieillir, c’est vivre », explique-t-il.

Cette dernière souhaite être l’un des catalyseurs afin de mobiliser différents acteurs pour le bien-être des seniors. Ce n’est un secret pour personne que des défis majeurs nous attendent.

Tant l’accessibilité aux soins que la solitude vécue par les aînés sont au cœur de ses préoccupations. « L’isolement est toxique pour la santé », dit-il.

« Nous ne sommes pas là pour avoir une vision joviale de la vieillesse. En même temps, des solutions existent», suggère M. Lemire, faisant référence au plan d’action gouvernemental La Fierté de vieillir adopté en mai dernier.

L’isolement, l’accessibilité aux soins de santé et au logement sont sur les lèvres de nombreux participants. (Josué Pomerleau-Lair/Le Soleil)

De son côté, la ministre responsable des Aînés Sonia Bélanger indique qu’elle « surveille de près les [s’assurer] que les services aux personnes âgées sont véritablement améliorés.

Plus d’une centaine de mesures touchant le maintien à domicile, le revenu et le logement sont au cœur de la stratégie, insiste-t-elle, tout en soulignant qu’à ce jour, 1,8 million de Québécois ont plus de 65 ans.

« Il ne s’agit pas seulement de l’aspect des résidences pour personnes âgées. Les anciens ici, ce n’est pas ce qu’ils veulent. Ils veulent pouvoir s’intégrer dans la communauté. Il y a du travail à faire pour changer notre vision du vieillissement », conclut le ministre.

Un nouveau ministère ?

Une pétition de près de 7 000 signatures pour la création d’un ministère des Aînés avant les prochaines élections vient d’être déposée à l’Assemblée nationale.

La ministre responsable des Aînés estime qu’il s’agit d’une « exigence qui est dépassée ».

En 2020, Québec solidaire a proposé de créer un ministère des Aînés et des Proches aidants afin de hisser les enjeux touchant les personnes vieillissantes à la liste des priorités.

Pour Mme Bélanger, c’est déjà sa priorité. «Je suis le ministre en titre. Je fais partie du conseil des ministres», dit-elle.

« Nous ne commençons pas à faire des ministères. […] Notre objectif n’est pas d’ajouter des personnes aux ministères. Il s’agit d’utiliser les ressources dont nous disposons pour aller sur le terrain », met-elle sur la table.

 
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