le Lot se prépare à affronter le changement climatique

le Lot se prépare à affronter le changement climatique
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l’essentiel
Le changement climatique était au menu du conseil départemental de ce lundi matin. Les élus ont dévoilé le « Diagnostic des vulnérabilités du Lot au changement climatique à l’horizon 2050 ».

« Qu’allons-nous faire, nous, décideurs et dirigeants politiques, de la vingtaine de nos enfants ? Ils auront 20 ans en 2040, et peut-être l’occasion de voir le siècle prochain. Qu’allons-nous léguer à ces générations ? Face au changement climatique, le Lot a décidé de prendre les devants, l’a précisé Serge Rigal à l’ouverture de la séance du conseil départemental ce lundi matin.

D’abord par un diagnostic des vulnérabilités du Lot au changement climatique à l’horizon 2050. Un document d’analyses et de projections scientifiques, confié au Céréma (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement), avec la contribution de différents partenaires, tels que les services de l’Etat et l’Agence de l’Eau, et une centaine d’acteurs.

Le président du conseil départemental, Serge Rigal, lors de son discours.
DDM
  • Pourquoi avoir entrepris un diagnostic de vulnérabilité dans le Lot ?

Seules la Nièvre et le Lot ont réalisé jusqu’à présent un diagnostic de vulnérabilités. Ce sont des départements pionniers. « Nous nous sommes posé beaucoup de questions sur le changement climatique. Chacun avait sa propre opinion. Mais nous avons voulu nous appuyer sur une expertise mondiale et un document scientifique sur l’évolution du climat à l’horizon 2050, avec la présentation des conséquences», a déclaré Serge Rigal. Tandis que Cathy Marlas, vice-présidente chargée des Transitions, soulignait « C’est une boussole dans nos politiques de connaître les vulnérabilités de notre département. Ce diagnostic est la garantie de ne pas être pris au dépourvu.

Cathy Marlas, vice-présidente du Département, a présenté l’intérêt de ce diagnostic de vulnérabilités, ses enjeux et ses conséquences sur le Lot.
DDM LaeB
  • Que prédit ce document en termes d’impacts climatiques pour le Lot ?

Cathy Marlas a indiqué : « Il s’agit d’une cartographie inédite et détaillée des risques à travers 13 axes : santé et population, fragilité des populations vulnérables, eau potable, rejets et assainissement, habitat et bâtiments, agriculture, industrie, tourisme, production d’énergie, infrastructures de transport, voyager… Tout est là.

Parmi les points principaux, rappelons que ce diagnostic prévoit une augmentation annuelle moyenne des températures de 2° dans le Lot et jusqu’à 4° dans les vallées du Lot et du Célé. Mais aussi une vingtaine de jours supplémentaires de canicule intense, s’ajoutant aux 10 déjà observés.

Ou encore des sols plus secs en été, ainsi qu’en automne, notamment en juin, septembre et octobre. D’ici 2050, il y aura encore un mois de sol sec. En termes de risque incendie, 20 jours d’été seront placés sous vigilance extrême incendie de forêt.

…50% des emplois du Lot seront impactés par le changement climatique

Le Lot sera témoin d’événements météorologiques plus violents, comme l’épisode pluvieux connu l’été dernier sur le secteur de Saint-Céré. Les conséquences sont des glissements de terrain, des inondations, des gonflements et retraits de l’argile, un affaiblissement des falaises avec éboulements, etc.

Selon l’étude réalisée, 50 % des emplois du Lot seront impactés par le changement climatique, comme les agriculteurs et les ouvriers du bâtiment…

Des ressources naturelles qui vont évoluer avec un impact sur la biodiversité et les ressources en eau.

1 million d’euros pour lutter contre le changement climatique dans les vignobles et vergers du Lot

« Une première étape dans notre futur plan d’action. » C’est ainsi que Rémi Branco a défini le fonds d’adaptation agricole au changement climatique que l’assemblée départementale a voté à l’unanimité lundi.

D’un montant total de 1 million d’euros, il vise à « financer des équipements de lutte contre les changements climatiques extrêmes et des programmes de recherche appliquée ». « Ce n’est pas un fonds d’urgence, a insisté le vice-président chargé de l’Agriculture. C’est une enveloppe destinée aux investissements à réaliser là où le risque est le plus grand, territoire par territoire, secteur par secteur ».

Vignes, vergers à pépins ou à noyaux, sont les filières concernées par cette démarche qui doit, comme l’ont rappelé les élus du Lot, « prendre en compte toutes les solutions possibles, leurs coûts et leurs impacts environnementaux ».

Rémi Branco a appelé à l’appui de partenaires aux côtés du conseil départemental, comme la Région ou AgriMer. “Que nos producteurs soient dans la vigne, dans les noix, dans les prunes, je veux leur dire que nous les soutiendrons, que nous ne les laisserons pas partir.”

Par ailleurs, concernant ce nouvel épisode de gel, Rémi Branco a exhorté le préfet du Lot à défendre une aide d’urgence à la viticulture.

De son côté, Marc Gastal a souligné : “J’ai vu la détresse de nos vignerons ces jours-ci, c’est dramatique, c’est urgent, il faut intervenir”. Et Christophe Proença d’annoncer : « Les vins des Coteaux Glanes avaient tenu le coup jusqu’à lundi dernier, enregistrant 20 % de pertes ; mais avec le gel du début de semaine dernière, nous avons atteint 60 à 70% de pertes. La situation est également préoccupante pour les noyers, même si on n’a pas encore de recul pour les prunes de Carennac aussi, cela s’annonce très compliqué. Ce qui est paradoxal, c’est que ce sont les points les plus bas qui aient été. affecté”.

Répondant à Vincent Bouillaguet qui interrogeait des exemples d’investissement au sein de ce fonds d’adaptation au changement climatique, Rémi Branco a souligné : « Déjà, la ferme d’Anglars-Juillac fait des recherches sur des cépages plus résistants, la noix de Creysse travaille aussi sur l’adaptation. Nous allons nous rendre sur le terrain dans le Val d’Amboise (Indre et Loire), dans l’appellation Chablis en Bourgogne, pour constater les solutions mises en place (éoliennes, etc.). L’objectif est d’agir vite, pour être efficace au printemps prochain.

  • A quoi va servir ce diagnostic de vulnérabilité ?

« Personne ne pourra dire que nous ne savions pas. Mais ce diagnostic n’est pas une fin en soi, c’est un départ”, a déclaré le président du Département, évoquant la légende amérindienne du colibri. Face à un incendie dans la forêt, il emporta quelques gouttes d’eau dans son bec pour éteindre le feu. Puis imité par d’autres animaux, suivant son exemple… La morale de cette histoire est qu’il ne faut pas baisser les bras, il faut agir, et ne pas agir seul. « Comme le colibri de la fable qui, face à l’incendie de forêt, agit selon sa mesure, chacun prendra sa part. Le département du Lot jouera le colibri. Nos moyens sont limités mais ce n’est pas un prétexte pour l’inaction. Maintenant que nous avons le diagnostic, il est temps d’agir par des politiques adaptées pour protéger les populations et les activités », a prévenu l’élu départemental.

  • Qui peut consulter ce diagnostic

Ce document sera partagé avec la population, avec l’organisation de cinq réunions publiques d’ici juin à Cahors, Figeac, Castelnau-Montratier, Gourdon et Saint-Céré. Les neuf communautés de communes du Lot en seront également destinataires, ainsi que les chambres consulaires, dont la Chambre d’agriculture… A quoi s’ajoutera une publication dans le prochain bulletin départemental adressé à tous les Lotois. En plus d’une mise en ligne sur le site Internet du département, avec une présentation parallèle de la chaîne d’impact interactive du Céréma.

  • Comment le Lot se prépare déjà au réchauffement climatique

Grâce aux investissements dans les énergies renouvelables, avec l’exemplarité du collège de Bretenoux. “Nous venons d’obtenir le Green Planet Building à Vienne en Autriche pour l’excellence des matériaux et de la conception de ce collège, c’est le symbole du Lot Avenir”, a annoncé Serge Rigal, soulignant que la moitié des collèges du Lot est déjà chauffée. par les énergies renouvelables. Et que la question du refroidissement des établissements existants soit à considérer.

De nombreux bâtiments de la commune sont équipés de panneaux photovoltaïques. Le dispositif Solar Lot pour accompagner les habitants du Lot dans l’installation de panneaux sur leur logement a été lancé. Nous expérimentons également des techniques d’éco-construction sur les routes.

Grâce à des mesures incitatives, le débroussaillage des habitations privées et l’entretien des espaces verts par la transhumance.

Le département du Lot a également élaboré un plan d’eau potable pour sécuriser la ressource, mais veillera à une meilleure organisation des réponses lorsque les réseaux d’eau seront mis sous pression, face au tarissement de certaines sources en été… « Nos rivières ont perdu 30 % de leur débit d’eau en 15 ans, Le Célé particulièrement. Nos rivières sont fragiles, il faudra penser à créer des réserves d’eau », a déclaré Serge Rigal.

 
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